samedi 26 janvier 2008

L'essentiel


La langue française est un merveilleux instrument qui permet d'exprimer une infinie variété de sentiments et d'impression à l'aide d'une poignée de lettres. Toutes les nuances sont possibles dans la langue de Molière. Un être peut être petit, minuscule, microscopique tout en n'étant pas étriqué, insignifiant ou infinitésimal.

Disposer de beaucoup de mots a ses avantages, mais peut également mener à une certaine redondance. Procédons à une expérience de simplification; raccourcissons la langue française. Pour ce faire, considérons une citation de Confucius : "Savoir que l'on sait ce que l'on sait, et savoir que l'on ne sait pas ce que l'on ne sait pas, voilà la véritable intelligence."

Pour commencer, retirons les lettres les moins utilisées, à savoir K, W, X, Y et Z. Nous obtenons : "Savoir que l'on sait ce que l'on sait, et savoir que l'on ne sait pas ce que l'on ne sait pas, voilà la véritable intelligence." La citation est identique à l'originale, ces lettres sont donc parfaitement inutiles.

Il est plus risqué de supprimer des lettres courantes. Ainsi, sans la lettre S, nous obtenons : "Avoir que l'on ait ce que l'on ait, et avoir que l'on ne ait pa ce que l'on ne ait pa, voilà la véritable intelligence." La phrase est toujours compréhensible, mais son sens premier a disparu pour se transformer en termes d'appartenance.

Reprenons la phrase d'origine et supprimons des mots superflus; exactement un sur deux. On obtient: "Savoir l'sait que on et que on sait ce l'ne pas, la intelligence." Certains jeunes emploient un langage similaire et se comprennent entre eux. C'est bien la preuve que la citation est toujours lisible.

Dans une quatrième phase, supprimons les déterminants qui entravent la lecture et ajoutons un mot afin de garantir la fluidité du texte : "Savoir sait qu'on, et on sait que ce n'est pas l'intelligence." On identifie encore le concept de la citation avec environ la moitié des lettres utilisées.

En français, on peut déplacer certains mots d'une phrase sans en altérer le sens. Profitons-en pour supprimer les répétitions. En gardant une seule occurrence du mot « Savoir » on peut encore diviser la longueur du texte par deux : "Sait qu'on l'intelligence.". Encore une fois, le sens premier est totalement respecté.

Enfin, en supposant que le lecteur de la citation a bien compris que l'on parle d'intelligence, il n'est pas nécessaire de garder cette information. Notre citation peut se résumer à "sait qu'on.".

Cette dernière formulation met en évidence toute la profondeur de la citation de Confucius. Il est primordial de ne garder que l'essentiel.

Aucun commentaire: