samedi 19 janvier 2008

Demain je commence à fumer.


Je ne fume pas et j’en souffre. Jusqu’à l’âge de douze ans je fumais régulièrement, une dizaine de cigarettes par jour, comme tout le monde. Puis un jour tout a basculé. J’étais avec des amis plus âgés qui avaient arrêté de fumer depuis au moins deux ans.

Peut-être par imitation, peut-être pour intégrer le groupe, j’ai arrêté de fumer. D’abord pendant une demi-journée, par-ci par-là. Puis j’ai cessé de fumer plus régulièrement. Et à partir de quinze ans j’ai totalement arrêté la cigarette.

Je suis conscient que je me fais du mal, mais je ne parviens plus à fumer. J’ai essayé plusieurs fois, mais je n’ai jamais tenu plus d’une journée. A chaque tentative c’est la même chose. Je parviens à allumer une cigarette, puis deux, puis trois, mais je retombe irrémédiablement dans l’abstinence.

Je sais que ne pas fumer est une drogue. On s’habitue tellement à l’absence de fumée que s’y remettre demande une volonté de fer. La plupart de mes amis non fumeurs veulent recommencer, mais aucun n’y est vraiment parvenu. Il faut dire qu’avec toute cette publicité pour arrêter de fumer, ce n’est pas facile de recommencer. La famille peut éventuellement venir en aide aux non fumeurs en leur offrant le plus souvent possible une cigarette. Mais sans les brusquer pour ne pas qu’ils se braquent.

Des médecins proposent aux plus gros non fumeurs des patches à base de nicotine. Après une période d’augmentation progressive de la dose, ils peuvent essayer de fumer pendant une dizaine de minutes par jour. Il faut être prudent et se remettre aux patches dès que le goût pour la fumée disparaît.

Une association analogue aux alcooliques anonyme, « les non fumeurs anonymes » vient de se créer. Son but est d’organiser des réunions où les personnes ayant arrêté de fumer peuvent raconter ce qui les a poussé dans cette voie dont ils essaient de sortir. Lors de ces réunions, les participants ont gratuitement à disposition tout ce qui peut se fumer : cigarettes, cigares, pipes, tabac en tous genres. Certains ne repartent même pas avec quelques cartouches offertes et retombent dans l’abstinence totale.

Je n’aime pas ce concept. En désespoir de cause je vais demander que l’on me mette de force dans une clinique pour une cure de réaccoutumance à la fumée. Il semble que cela donne parfois de bons résultats. Mais on n’est jamais à l’abri, même des années plus tard, d’arrêter subitement de fumer.

Si seulement fumer devenait légalement obligatoire, ce serait bien plus simple.

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