mercredi 18 juillet 2007

Genève, squatte qui peut !

Les squats et Genève c'est une histoire d'amour qui dure. La sulfureuse ville du bout du lac lorgnait depuis longtemps sur ces quelques bâtiments vides, occupés par de sympathiques artistes.

Il y a quelques années, on dénombrait environ 120 squats. Depuis, la guerre a été déclarée par les politiques qui ont décidé d'éradiquer jusqu'au dernier appartement à loyer inexistant. Actuellement, seuls 30 bâtiments résistent encore. Est-il raisonnable d'imaginer une ville sans squat ?

Voltaire disait : « Quand on a 25 ans, c'est à Paris qu'il faut vivre. Au-delà de 50 ans, Genève est l'endroit idéal ». Visionnaire en son temps, il devait avoir raison, en tout cas, en 1778, année de sa disparition. Les squats représentent, pour la ville de Genève, l'anarchie et l'anticapitalisme. Ils sont souvent occupés par des jeunes ; les personnes plus âgées préférant les maisons de repos. C'est également un lieu de liberté, de création et d'idéologie sociale. Dès lors qu'une ville décide d'annihiler ce type de symbole, elle prend le risque de créer un clash populaire.

Une ville se doit d'avoir des côtés obscurs, des maisons closes et des bars. À Paris, on trouve d'excellents restaurants alternatifs dans des squats. Pourquoi sont-ils meilleurs ? Peut-être est-ce le goût de l'interdit ? Peut-être sont-ils plus créatifs simplement.

Genève doit continuer sa politique calviniste du 16ème siècle et supprimer tout esprit de liberté. Pour cela, s'attaquer aux créateurs et aux artistes permet de maîtriser l'esprit de révolte, selon elle. Mais une population peut-elle vivre sans liberté ? Oui, et elle le doit.

La ville celte arrivera à bout de toute humanité. Pour cela, elle fera emprisonner les musiciens (Arthur Honegger) les artistes peintres (Jean-Etienne Liotard) les humanistes (Henri Dunant) et les écrivains (Jean-Jacques Rousseau). Les habitants seront également retirés de la carte au profit de bureaux dans de grandes tours vitrées. Un stade sera construit et un Kärcher géant sera installé dans la rade. On la nommera alors "Genève, ville internationale".

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