lundi 9 juillet 2007

Disques durs mous

De la même manière qu’il y a des femmes belles et des femmes intelligentes, on trouve en informatique des disques durs et des disques mous.

Afin de mieux appréhender le problème, un plongeon historique s’impose. En informatique, le disque dur est apparu avant le disque mou. Mais en micro-informatique le disque dur a supplanté le disque mou. Encore trop compliqué ? Organisons un plongeon dans la vulgarisation.

A l’origine des temps, à l’époque de la création de l’univers informatique, c’est-à-dire vers 1941, les disques étaient cylindriques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, par abus de langage, on parle encore de cylindres dans nos disques durs. Ces disques cylindriques recouverts de cérumen humain chinois et gravés à l’aide de canines de morses ont vite enfanté des disques plats. D’abord pour confirmer qu’un disque c’est plat et non cylindrique, ensuite pour éviter que le cérumen ne coule lorsque le disque était arrêté.

Dès 1969, le disque mou (floppy disk) fait son apparition dans les centres de calcul, avec un facteur de forme de 8 pouces. Et c’est donc tout naturellement que ce support est adopté, au format 5,25 pouces, vers la fin des années 70, pour garnir les micro-ordinateurs, création de quelques illuminés tels Steve Jobs.

A cette époque, il est de bon ton de penser que mou c’est bien, mais dur c’est mieux (slogan plagié quelques années plus tard par les chercheurs de Pfizer). Les disques mous font une dernière tentative de résurrection avec le format 3,5 pouces. Mais les marketeux n’ont pas capté que pour être tenu dans une main, un pouce c’est l’idéal. Cette erreur de jugement sera fatale aux disques mous, de nos jours absents de tous les ordinateurs modernes.

Nous vivons donc actuellement sous l’emprise des disques durs.

Mais pourquoi donc ne pas fabriquer des disques durs mous ? En fait, certains disques durs ont des plateaux en verre recouverts d’une couche magnétique (les autres sont métalliques). Et comme chacun le sait, le verre est une matière semi-liquide. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les vitres des fenêtres très anciennes : la partie inférieure est plus épaisse que la partie supérieure, car le verre coule. Certains de nos disques durs sont donc mous, et à force de les faire tourner très vite, ils pourraient bientôt s’épaissir sur les bords, voire augmenter leur diamètre jusqu'à toucher les parois du boîtier.

Historiquement, il y eut également une anomalie, le disque Bernoulli. Ce disque, considéré comme dur étant donné sa capacité, était en fait constitué d’un support sous la forme d’un disque souple et d’une tête de lecture/écriture flottant à la surface du disque grâce à l’effet de sustentation Bernoulli. On peut dire qu’il s’agit réellement d’un disque dur mou.

Moralité: Le disque Bernoulli est à l’informatique ce que la femme idéale est à l’humanité.

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