lundi 25 juin 2007

Pourquoi certains livres sont épais et d'autres minces ?

La réponse à cette question relève d’un problème d’optimisation mathématique. Plusieurs aspects sont à prendre en considération.

Sachant que le coût de production des livres reliés est en grande partie absorbé par la couverture, il serait judicieux de maximiser le rapport entre le volume et la surface d’un livre. A volume égal, la forme mathématiquement idéale est une sphère. C'est uniquement pour des raisons pratiques que les livres ne sont pas sphériques. Il suffit d’imaginer les premières pages (tranches horizontales) de quelques millimètres carrés et les pages du centre, beaucoup plus grandes. De plus, il est impossible de concevoir une couverture sphérique, à moins de créer des livres Babybel.

Une forme également intéressante serait le cylindre (utilisée pour les boîtes de conserves), mais là aussi des problèmes de manipulation de la couverture vouent cette solution à l’échec. Finalement le parallélépipède rectangle est la forme la plus adaptée à l’usage pratique des livres.

Il est vrai que les dimensions des livres posent souvent des problèmes de gestion d’espace. Les livres trop hauts obligent à ajuster les rayonnages des bibliothèques. Les livres trop larges ressortent maladroitement des étagères. Enfin ceux qui sont trop minces soufrent de discrimination négative, car on les trouve plus difficilement que leurs équivalents obèses du fait de leur minuscule tranche.

La solution est pourtant simple et les maisons d’édition françaises sont en pourparlers avec les imprimeurs depuis quelques années à ce sujet. D’ici deux à trois ans tous les livres édités et imprimés en France devront avoir strictement les mêmes dimensions, donc à fortiori la même épaisseur.

A la suite d’études statistiques et ergonomiques, la hauteur a été fixée 21 cm et la largeur à 15 cm. L’épaisseur, quant à elle, devra être obligatoirement de 2,5 cm. Pour y parvenir, le grammage du papier variera en fonction du nombre de pages. Un ouvrage de 800 pages aura des pages quatre fois plus fines qu’un livre de 200 pages. Beaucoup de problèmes sont ainsi résolus : la facilité de stockage, la standardisation des bibliothèques et autres étagères, ainsi que les dimensions des cartables des scolaires.

Une seule exception sera tolérée : dans le cas d’ouvrages très volumineux, et lorsque la finesse des pages compromettrait leur pérennité, l’imprimeur devra réduire la taille des caractères utilisés de manière à satisfaire ces nouvelles normes.

Cinq siècles et demi pour enfin optimiser un domaine abandonné à l’anarchie !

Souhaitons simplement que des décisions analogues dans d’autres pays débouchent sur le choix des mêmes dimensions.

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