mardi 12 juin 2007

Esclaves des objets

Nous devrons bientôt instaurer de manière ferme les lois de la robotique imaginées par Isaac Azimov visant à protéger l’être humain face aux machines. Dans notre vie quotidienne nous sommes en permanence agressés par des objets domestiques. Il est temps de se révolter, sous peine de devenir esclaves de nos créations technologiques.

Une imprimante à laser moderne se met à imprimer en noir/blanc plutôt qu’en couleur sous prétexte que les cartouches de tonner arrivent en fin de vie. Des messages d’insultes incessants vous rappellent d’acheter de nouvelles cartouches, si possible chez le fabricant de la marque et directement en ouvrant un page internet où il vous suffit d’introduire votre numéro de carte de crédit. Bien qu’il puisse rester encore de quoi produire plusieurs pages en couleur, votre imprimante refuse d’obtempérer. Si vous insistez il deviendra carrément impossible d’imprimer.

Les nouvelles et très onéreuses télécommandes de Logitech, d’un haut niveau d’interactivité, sont même capables, en magasin et sous leur blister plastique, de vous proposer une démonstration. Il vous suffit d’appuyer sur une touche, de choisir votre langue et de contempler. Un message du genre « Je vous en supplie, achetez-moi ! » ponctue la présentation. Qui aurait pensé qu’un jour on pourrait acheter une télécommande à 400 euros pour piloter un lecteur de DVD à 20 euros ? A quand des Mercedes à 1000 euros avec une clé de contact qui coûte 50'000 euros ?

Certaines voitures, lorsque le réservoir est presque vide, vous invectivent continuellement dans le but unique que vous les nourrissiez. Elles sont même capables de refuser de rouler lorsque la distance qu’elles jugent encore parcourable tombe à zéro. De là à penser qu’il est possible de tomber en panne d’essence virtuelle avec encore quelques litres d’essence dans le réservoir, il n’y a qu’un pas.

Qui ne s’est jamais énervé contre un lecteur de DVD qui refuse de laisser sauter les messages publicitaires et autres menaces anti-piratage. Comme nous l’avons déjà indiqué dans un autre article, les copies pirates sont évidemment dépourvues de ces contraintes stupides. Seuls les acheteurs honnêtes sont punis.

Que dire enfin des logiciels que l’on installe juste pour les essayer, ou qui nous sont imposés lors de l’achat d’un PC neuf ? Ces logiciels peuvent se montrer vraiment très agressifs lorsqu’ils insistent par tous les moyens, même malhonnêtes, pour que vous les achetiez. Ils vous menacent de tous les fléaux informatiques si vous ne souscrivez pas à un abonnement hyper-avantageux, mais dont vous ne parviendrez jamais à vous débarrasser. Certains de ces malwares officiels, de ces virus au casier judiciaire vierge, de ces petites choses au comportement spameux, ont même été volontairement conçus pour que vous ne puissiez pas les supprimer.

Moralité : il est encore temps de brûler tous les appareils qui ont tendance à nous dicter leurs quatre volontés (attention néanmoins dans le cas des voitures !).

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