vendredi 8 juin 2007

Abuser n'est pas jouer

Rien n’est plus énervant que de se sentir commercialement pris en otage. Pire encore : être un otage consentant. Pourtant nous le sommes tous, à des degrés différents. Mais qui sont donc ces vilains kidnappeurs ? Le commerce en général, et plus particulièrement les sociétés ayant mis la main sur une activité liée à des produits induisant dépendance et accoutumance.

Prenons les SMS. Il est techniquement évident que le prix d’un SMS ne devrait pas dépasser un ou deux centimes. Or, nos jeunes têtes blondes et les quelques invétérés des messages courts et bourrés de néologisme les paient bien plus cher.

Pourquoi peut-on acheter une imprimante à jet d’encre pour 20 à 30 euros, alors qu’un seul jeu de cartouches de rechange coûte plus du double ou du triple ? Est-ce vraiment justifié que cet encre coûte plusieurs milliers d’euros par litre ?

Même combat pour les cartouches de toner pour imprimantes à laser.

Autre escroquerie : on peut trouver des brosses à dents électriques pour une vingtaine d’euros, mais quatre petites brosses de rechange coûtent plus cher que l’appareil lui-même.

Que faut-il penser des machines à cafés dont le prix des capsules est bientôt plus élevé que celui d’un vrai café servi dans un bar ?

Est-il logique d’acheter un projecteur vidéo à 600 euros (avec une ampoule neuve incluse, bien entendu) et de payer une ampoule de rechange 400 euros ?

Il en va de même avec nombre de produits d’utilité courante comme les sacs d’aspirateurs, les piles de montres ou les ampoules électriques.

Tous ces exemples participent de la même stratégie escroquo-commerciale : on attire le client à l’aide d’un produit séduisant et, qui plus est, souvent très utile, ensuite on le fidélise de force en aspirant jusqu’à la moelle le contenu de son portemonnaie en échange de quelques consommables vendus à prix d’or.

Moralité : on ne tue pas une vache à lait, surtout si elle a des millions de congénères, traînant chacun un camion-citerne de ce liquide tant convoité.

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