mercredi 31 décembre 2008

Sakara. Episode 1: la découverte


Pleine de Sakara, Egypte, 31 mai 2008.

Il est 16h00, la seconde équipe de fouille vient de reprendre le travail sous un soleil de plomb. Deux heures plus tard, le stagiaire Benjamin McLaine se rend sur la parcelle H24 de la zone nord, une cellule de six mètres de côté, soigneusement cartographiée et déjà en partie excavée. Quatre collègues travaillent à dégager le pourtour d'un bloc rocheux; Benjamin se place à l'endroit qui lui a été attribué et commence à creuser.

Cela fait plus de deux mois que la zone nord ne fournit plus d'objets dignes d'intérêt, mis à part une demi-douzaine de fragments de poteries. A 18h03 Benjamin tombe sur un os. Sa brosse s'affaire et dégage grossièrement, mais précautionneusement, les alentours. Un collaborateur s'écrie "vite, il faut prévenir le professeur Siems. Allez le chercher!".

Siems, alerté par l'agitation, arrive immédiatement. Il reconnaît le haut d'un crâne et ordonne de cesser tout mouvement. Les personnes présentes s'écartent pour laisser le célèbre archéologue prendre la mesure de la découverte. Trouver des ossements est relativement banal en Egypte, mais après des semaines à fouiller en vain, il est naturel de s'intéresser au moindre petit os.

Siems dégage le sable autour du crâne. Etonnamment cette tête est retenue, laissant présager que le reste du corps se trouve dans son prolongement, probablement légèrement incliné, car au même niveau que la tête, on ne distingue pas encore les pieds.

Les hommes forment un cercle autour du professeur, qui dégage le sable avec fébrilité. Bientôt la cage thoracique est dégagée. Le soleil se couche et Siems demande de la lumière. Il est hors de question de poursuivre l'exhumation le lendemain.

Encore une demi-heure et tout le squelette apparaît, posé sur le sable. Chose étrange, les côtes ne sont pas écrasées, mais ont gardé leur forme de cage. Un assistant demande au professeur de dégager encore du sable autour du tronc, près de la colonne vertébrale. Fait encore plus étrange, le squelette semble flotter au-dessus du sol, mystérieusement soutenu par des sortes de supports au niveau des vertèbres D6-D7.

Le suspens est à son comble. Ce qui ne devait être qu'un banal squelette semble réserver des surprises. Siems continue à dégager le sable. Tout à coup deux structures osseuses en forme de S et symétriques apparaissent. Partant du niveau du genou et s'étendant jusqu'à une trentaine de centimètres au-dessus de la tête, soit une longueur d'environ deux mètres, ces ensembles d'os sont solidement fixés aux vertèbres par deux os articulés.

Personne n'ose prononcer le mot, mais il semble bien qu'il s'agisse d'une paire d'ailes. Les archéologues ont souvent découvert des squelettes humains et des ailes d'oiseau, même géants, mais jamais les deux réunis.

Un frisson collectif envahit toute l'équipe. S'agit-il d'un canular ? Sont-ils en train de rêver ? Ils décident de ne rien toucher et d'aller se coucher, sachant pertinemment qu'aucun d'entre eux ne pourra dormir.

mardi 30 décembre 2008

On a tué Darwin


Charles Darwin, le célèbre naturaliste anglais du 19ème siècle, a bâti une théorie sur l'évolution des espèces basée sur la sélection naturelle. Sa théorie sur l'évolution des espèces, partant de l'hypothèse qu'il existait un petit nombre d'ancêtres communs desquels toutes les espèces actuelles sont les descendantes, fut assez vite acceptée par la communauté scientifique. En revanche son concept de sélection naturelle dut attendre les années 1930 pour être généralement considérée comme l'explication essentielle du processus d'évolution.

Darwin explique ainsi la sélection naturelle: "Comme il naît beaucoup plus d'individus de chaque espèce qu'il n'en peut survivre, et que, par conséquent, il se produit souvent une lutte pour la vie, il s'ensuit que tout être, s'il varie, même légèrement, d'une manière qui lui est profitable, dans les conditions complexes et quelquefois variables de la vie, aura une meilleure chance pour survivre et ainsi se retrouvera choisi d'une façon naturelle. En raison du principe dominant de l'hérédité, toute variété ainsi choisie aura tendance à se multiplier sous sa forme nouvelle et modifiée"

De nos jours, les progrès de la médecine et l'évolution de la société moderne pourraient infirmer artificiellement la théorie de Darwin, du moins pour l'homme.

En effet, la médecine parvient à guérir de plus en plus de maladies autrefois mortelles. Les personnes ainsi sauvées poursuivent leur existence, alors que dans un monde "non civilisé" elles auraient péri.

Notre société moderne protège les faibles et les aide à avoir une existence normale. Des moyens éducatifs, médicaux et socio-économiques sont prévus à cet effet.

A ce point de vue, les pays riches sont avantagés par rapport aux pays pauvres. On peut le constater tous les jours, on ne vit pas dans les mêmes conditions ni avec la même qualité selon le pays. Heureusement le progrès nous a permis de combattre bien des fléaux; malheureusement la répartition des moyens de lutte n'est pas équitable.

D'une manière ou d'une autre, la théorie de la sélection naturelle de Darwin ne devrait plus s'appliquer, à long terme, pour l'homme "occidental", ce qui pose plusieurs questions.

Notre espèce devient-elle moins robuste par le fait que nos congénères plus faibles sont aidés? D'un point de vue logique nous nous éloignons de la nature. Il est donc sensé de penser qu'une théorie qui puise ses fondements dans l'évolution des espèces naturelles ne peut plus être appliqués à l'homme moderne.

Quelles conséquences cette évolution vers un monde de moins en moins naturel aura-t-elle à long terme ? Sommes-nous en train de moyenner l'humanité, de la fragiliser ou de la bonifier ? Comment le savoir ? Les scientifiques ont-ils une réponse ?

Moralité: même si la théorie de Darwin doit en pâtir, cela fait toujours plaisir de savoir que nous ne mourrons pas de la prochaine grippe, ni d'un mauvais rhume. En revanche il ne fait pas bon être atteint d'une maladie orpheline, car le peu d'intérêt économique pour les laboratoires de recherche ne les pousse pas forcément à faire preuve d'un altruisme délirant.

lundi 29 décembre 2008

Valais: espace privilégié ?


Le canton du Valais, cette région constituée de dominants et de dominés, possède une caractéristique intéressante, disparue des cantons tombés dans la décrépitude comme Genève. Cette bourgade internationale, perdue pour l'humanité et irrémédiablement promise aux pires vices disponibles en téléchargement gratuit, est bel et bien sur le déclin.

Une visite au centre brico-loisirs Coop de Sierre m'a permis de comprendre que le Valais d'aujourd'hui est à Genève ce que la Genève d'il y a quarante ans est à la Genève actuelle: un paradis.

Je cherche une combinaison de cosmonaute permettant de peindre sans se salir les habits. Je cherche dans le rayon peinture, mais ne trouve rien. Sans me faire trop d'illusions, je demande alors à un vendeur s'il peut m'aider. Première consternation (pour le Genevois que je suis, habitué a être ignoré), il me répond. Oui, il m'adresse gentiment la parole. Surpris, je bafouille, je n'en crois pas mes yeux. Il ne s'est pas défilé en prétextant un "c'est pas moi qui m'occupe de ce rayon", un "vous ne voyez pas que je suis occupé" ou encore un "allez voir au service clients".

Je lui explique que je cherche une tenue de camouflage pour faire de la peinture sans me salir. Il voit parfaitement ce que je désire et me dit: "ces combinaisons se trouvent là-bas, au fond du magasin". Je le remercie et m'apprête m'y rendre. Le vendeur me rattrape et me dit: "attendez, je vous accompagne. Suivez-moi".

Stupéfaction extrême; je crois rêver, je n'en reviens pas. Il propose de me rendre service. Du jamais vu. Arrivés devant le rayon en question, je reconnais l'habit tant convoité et je remercie le vendeur pour sa disponibilité. Il me dit: "il y a deux modèles, je vais vous les montrer et vous pourrez choisir celui que vous préférez".

Il commence à ouvrir deux emballages et à m'expliquer les avantages et les inconvénients des deux modèles. Je suis tellement époustouflé par tant d'égards que j'en choisis un au hasard et m'apprête à remettre l'autre dans son sac plastic. Le vendeur m'arrête: "laissez je vais le faire". Il range le tout et propose de m'accompagner à la caisse. Pas une caisse où il y a la queue, mais un comptoir sur le côté où je paie mon achat et le remercie encore, ce qui a l'air de l'étonner.

En m'éloignant j'entends une caissière qui lui lance: "Jacky, va vite voir au rayon peinture; des clients ont besoin de toi!".

Du coup je décide d'observer son comportement, histoire de me convaincre que je n'ai pas été victime d'une séquence de caméra cachée. Non seulement il fait preuve de la même courtoisie avec tous les clients, mais les autres vendeurs semblent atteints de la même bienveillance.

Je prends alors toute la mesure de la décadence, de la déchéance et de la perversion dans laquelle Genève est tombée. L'enfer existait, j'en avais l'habitude. Mais de là à penser que le paradis se cachait au tréfonds du Valais...

J'ai essayé d'imaginer la même scène dans un magasin de la grande dévergondée au jet d'eau, mais ceci est une autre histoire.

dimanche 28 décembre 2008

La vie en l'an 2100


Sans avoir l'autorisation de citer les sources, nous sommes en mesure de dévoiler des informations concernant l'évolution de la vie durant le siècle à venir. En fait d'informations il s'agit plutôt d'études basées sur plusieurs extrapolations concernant essentiellement l'augmentation de l'espérance de vie et l'évolution des conditions sociales dans notre société.

Le point de départ de ces études est basé sur les Hunzas, peuple totalement isolé de toute civilisation et semblant détenir un trésor enviable: le secret de la longévité. Vivant dans les montagnes de l’Himalaya, au Pakistan, dans un petit village à 30 kilomètres des frontières russes et chinoises, ces gens vivent en moyenne largement plus de cent ans. Contrairement à nous, un Hunza de cent ou cent dix ans travaille encore activement.

Cette longévité n'est certainement pas étrangère à l'absence quasi-totale de maladies telles que cancer, artériosclérose, maladies cardiaques, problèmes rénaux ou autres chez ce peuple peu connu. L'eau qu'ils boivent est particulièrement pure, mais surtout ils semblent se nourrir exclusivement d'aliments crus.

Les hunzas vivent à fond, parfois bien plus que cent ans et meurent simplement d'une belle mort naturelle, après une journée de travail. Ils confirment la théorie selon laquelle les mammifères ont une espérance de vie théorique de six fois la durée de croissance des os longs. Pour un chien cela correspond environ à douze à quinze ans, alors que pour l'homme cette durée devrait approcher les cent vingt ans.

Revenons à nos congénères. Notre espérance de vie ne cesse d'augmenter et devrait atteindre une moyenne supérieure à cent ans d'ici une centaine d'années. Mis à part que l'être humain aura plus de temps pour jouer, divorcer et faire la guerre, certaines conséquences sont inattendues. Deux d'entre elles sont essentielles.

Confronté aux mêmes risques et aux mêmes aléas, la vie d'un homme qui dépassera les cent ans a plus de valeur que celle d'un homme qui vivra jusqu'à soixante ans. C'est purement mathématique et statistique, ce qui n'en simplifie pas la compréhension.

Dans le but de mettre du foin à la hauteur de tous les museaux, passons à la seconde conséquence de l'augmentation de l'espérance de vie. Les étapes de la vie seront complètement bousculées et de nouvelles habitudes naîtront et deviendront peu à peu la règle.

Les gens travailleront jusqu'à l'âge de la retraite, inchangé, sans se soucier de problèmes familiaux ou de progéniture. Enfin ils pourront, hommes et femmes, se consacrer entièrement à leur travail et/ou à leurs passions.

Arrivés à l'âge de la retraite, toujours en pleine forme, ils pourront enfin fonder une famille, avoir des enfants et s'en occuper à plein temps. Quoi de plus valorisant que de dissocier totalement vie professionnelle et vie familiale? La transmission du savoir et de l'expérience aux plus jeunes sera quasi-totale. On pourrait même imaginer fermer la plupart des écoles, puisque les parents seraient en mesure d'apporter une grande partie de l'éducation. Seules subsisteraient les hautes écoles et universités.

Etant donné cette longévité, il sera même envisageable de passer la première moitié de la vie à élever les enfants, en profitant d'une sorte de rente d'anti-retraite remboursable lorsque la personne commencera à travailler, vers l'âge de soixante ans. Pour les plus aisés, il sera même possible d'avoir deux vies consécutives et totalement séparées.

Moralité: si nous ne nous préparons pas à vivre jusqu'à cent vingt ans, nous allons mourir d'ennui.


vendredi 26 décembre 2008

Questions de point de vue


Vaut-il mieux être une souris sans fil ou une poule en batterie ? Question subsidiaire: laquelle des deux a la plus grande autonomie ?

Vaut-il mieux n'être pas né, ou naître pané ? Placez-vous d'abord dans la peau d'un humain, puis dans la peau d'un poisson.

En vous concentrant un maximum, dites ce qui pourrait arriver le 9 septembre 2009, à 9h09. Même question pour le nombre 13.

Vaut-il mieux avoir une mine patibulaire ou une patte mandibulaire ?

Pourquoi un vin peut-il avoir un goût framboisé, mais pas un goût fraisé ?

Un basketteur qui se casse un bras est-il plus handicapé qu'un footballeur qui se casse une jambe ? Avant de répondre tenez compte du QI moyen pour chacun de ces sports.

Estimer, à dix mètres près, quelle aurait dû être la hauteur de la pyramide de Khéops pour qu'il puisse y avoir de la neige sur son sommet ?

Un clavier d'ordinateur aurait-il eu autant de touches si nous avions moins de doigts ? En déduire le rapport optimum entre le nombre de doigts et le nombre de touches (sans tenir compte de la touche Esc).

Sachant qu'un bon coureur de cent mètres court la distance en dix secondes, combien lui faudrait-il de jambes en plus pour courir la même distance deux fois plus vite ?

D'après la théorie d'Einstein sur les jumeaux, si un homme se déplace très vite, pourrait-il devenir son propre père ?

Si les océans étaient vides, quelle serait la longueur minimale d'une route reliant Paris à New-York ? Même question si les océans étaient seulement à moitié remplis.

Toujours si les océans étaient vides, les montagnes auraient-elles la même hauteur ? Attention il y a peut-être un piège.

Les historiens et archéologues sont d'accord pour dire que Jésus est né environ six ans avant lui-même. Est-il néanmoins mort au même âge ?

Si une colombe a un QI double de celui d'un acarien, quel est le QI de mille colombes ? Même question pour Mireille Mathieu.

Si les humains n'avaient pas de jambes, les chaussettes auraient-elles un trou ?

Le post-it a inventé la colle qui ne colle pas. Transposer cette propriété au Tipp-Ex.

Si Nicolas Sarkozy était moins intelligent, Ségolène Royal serait-elle moins drôle ?

Comment distinguer un escargot mâle d'un escargot femelle, lorsqu'ils sont entièrement dans leur coquille ?

mardi 23 décembre 2008

Episode 6: ouf! Un match gagné


Une vieille dame a répondu oui à la question suivante posée par son anti-virus / pare-feu: un processus non répertorié dans les logs du firewall a tenté de modifier les droits d'accès à une DLL système obligeant le thread concerné à dispatcher les paquets à destination du serveur prestataire vers une adresse IP dont l'adresse MAC n'a pas pu être validée par le noyau du sous-système réseau. Êtes-vous sûr d'autoriser le système de surveillance à prendre les mesures adéquates, sachant qu'un point de restauration ne peut pas être créé dans ce cas ? Dans le cas contraire d'autres problèmes pourraient surgir.
La vieille dame n'a pas supporté et est morte dans d'atroces souffrances. Elle a gardé de l'informatique une image réelle.

Un obsédé sexuel a pris une décision importante: aller droit aux putes.

Dites-moi. Cette personne est un émir ? Non, c'est un consultant.

Aujourd'hui la femme est à l'honneur, mais l'homme est demi de mêlée. Vive le rugby, Eléonore!

Un magasin d'articles de marine vend des globes en très bon état.

Le gouvernement prône une meilleure intégration des langages de programmation issus de la diversité.

Une phrase informatique se termine toujours par un point de restauration.

Sur ses bateaux, Christophe Colomb dut affronter, la peur au ventre, des lutes intestines.

Serge Lama a un frère caché bien plus célèbre que lui: Dalaï. Il a également un autre frère moins connu: Delon. La seule utilité de ce dernier est de lui servir à boire.

Aux dernières nouvelles les unités monétaires évoluent: un Madoff vaut actuellement environ douze Kerviels.

Dans ouvrier, il y a "rier" et ce n'est pas toujours drôle.

dimanche 21 décembre 2008

il a menti, brûlons-le!



Une voyante répond au téléphone et demande qui est à l'appareil.

Un ado issu de la similitude est refoulé sans raisons apparentes d'une boîte de nuit.

Deux jumeaux issus de la diversité ne se sont pas reconnus.

Deux mannequins issus de la maigritude sont morts de faim pendant un défilé de mode.

Un jeune garçon issu de la similitude s'est marié avec une vieille fille issue de la tradition bouddhiste.

Une voiture issue de nulle part a écrasé sans prévenir une veille dame issue de chez elle.

Madame de Fontenay a acheté un chapeau jaune et rouge.

Un fabriquant de mines antipersonnel travaille d'arrache-pied.

Le nom de jeune fille de Carla Bruni est Gerfeld.

Hitler était trop favorable à l'état nazi.

C'est étrange d'augmenter le nombre de cœurs d'un ordinateur plutôt que son nombre de cerveaux.

La sœur cachée de Michel Bühler s'appelle Patty.

Depuis que Derrick est mort l'Allemagne subit de plein fouet une crise pétrolière.

Véronique Sanson est enfin devenue muette.

Serge Lama, en visite au Pérou, a craché sur un touriste.

Un canard WC a inoculé la grippe aviaire à Mr. Propre.

Un expert fait tout pour récupérer son fils.

Les grands brûlés sont des personnes qui n'ont pas de pot.

En Afrique les pauvres qui ont à peine à manger n'ont pas de bol.

Les gens qui ratent leur suicide n'ont pas de veines.

Le piratage informatique est une activité qui me tient hacker.

Un couturier au chômage fait la manche.

jeudi 11 décembre 2008

La vraie histoire de Saint-Nicolas


En 1925 Nicolas marchait dans les rues d'une petite ville des Etats-Unis. Originaire de Bari, ce néo-américain changea son nom en Nicolas de Myre, en référence à son premier métier, constructeur de télévisions.

Quelques années auparavant il fait la connaissance de Vladimir Zworykin. Cet immigré russe, qui avait déposé, en 1923, un brevet de télévision entièrement électronique, propose à Nicolas de fonder une société visant à commercialiser des postes de télévision. Les deux compères travaillent d'arrache-pied, mais la fortune personnelle que Vladimir a placé dans la société fond à vue d'œil. Les américains ne sont décidément pas prêts à acheter en masse des téléviseurs avant de pouvoir capter quoi que ce soit.

C'est seulement dans les années 1930 qu'apparaîtront les premières émissions télévisées. C'est trop tard pour nos deux visionnaires, complètement abattus par leur découverte prématurée. Ils se séparent et Nicolas sombre très vite dans l'alcoolisme.

La maigre aide sociale du gouvernement lui suffit à peine pour vivre. Le 6 décembre 1930 il fait une rencontre qui le sort de la déchéance et de l'alcool: Noël, le prof de math du deuxième étage, dont il ignorait jusque là l'existence. Ils partagent d'abord leur passion pour la science en générale et plus particulièrement pour l'analyse numérique.

Après avoir émigré au deuxième étage, dans le grand appartement de Noël, Nicolas va de mieux en mieux. Il retrouve même un travail, pas très bien payé ni très intellectuel, mais qui permet aux deux acolytes de survivre. Nicolas vend des sucreries dans un petit stand à la sortie du supermarché de la ville.

Cette petite affaire marche bien et devrait lui rapporter beaucoup d'argent. Seulement Nicolas se découvre une générosité maladive. Il ne peut se résoudre à faire payer les enfants et leur offre donc sucres d'orges et guimauves au grand étonnement des parents.

Le peu d'argent qu'il se force à demander à ses clients les moins sympathiques, est entièrement réinvesti dans l'approvisionnement de son stock. Il ne gagne rien, mais est paix avec sa conscience et ses aspirations profondes.

Le soir il est rayonnant et satisfait, alors que Noël commence à déprimer, ne comprenant pas comment on peut travailler sans gagner un sou. Un 24 décembre au soir, Nicolas cherche Noël en vain, mais trouve seulement un mot de lui "Je crois que j'ai compris; à bientôt. Ton Noël".

Depuis ce jour, plus personne ne sait ce qu'est devenu Nicolas.

lundi 8 décembre 2008

La vraie histoire du père Noël


Noël, c'était son nom, mais il n'était certainement pas père. Ce soir-là, le 16 novembre 1931, il sortait de chez lui, déprimé comme à l'accoutumée et passablement imbibé d'alcool. Une seule envie trottait dans sa tête: disparaître à tout jamais.

Vouloir disparaître c'est facile, mais passer à l'acte lui a toujours été impossible, certainement par manque de courage et par la rémanence d'un ego plus dodu que la moyenne.

A partir du moment où ses derniers centres d'intérêts devenaient quantité négligeable par rapport à la somme des contrariétés qu'il devait quotidiennement affronter, sa vie n'avait plus de sens, à part l'horizontal.

Il était pourtant un prof de math apprécié par ses élèves et par ses collègues. Jamais le théorème de Pythagore n'aura été aussi bien expliqué, jamais une équation n'a eu autant de racines, jamais un élève n'est sorti déçu d'un de ses cours. Pourtant l'âge et les restrictions budgétaires agissent sans discrimination. Ces armes de destruction massive font des ravages par les temps qui courent.

Après tout, le chômage devait lui procurer le temps libre qu'aurait pu dévorer son intérêt pour les ouvrages scientifiques. Cette avidité de savoir dura quelques semaines seulement. Gamberger devint vite sa principale occupation. Il vivotait, il survivait, il se posait beaucoup de questions qui ne pouvaient pas avoir de réponses. Après quelques mois, même les questions avaient disparu, laissant la place aux pensées sombres, à la dépression, aux velléités de se volatiliser instantanément.

Noël était méconnaissable. Obèse à force d'ingurgiter tout ce qui passait à sa portée, barbe et cheveux longs, légèrement gras par manque d'envie de se laver, il ne sortait quasiment plus de son appartement, lui aussi en piteux état.

Quelques semaines plus tard, un samedi soir, il décide de mettre un peu de gaité dans ce qui reste de sa vie. Après avoir remis la main, au fond d'une armoire, sur sa maigre fortune, il sort d'un pas trop décidé, avec un entrain trop inquiétant.

Il se rend dans un supermarché d'où il ressort hilare avec deux caddies pleins de biscuits et de bonbons. Il se dirige ensuite droit vers le zoo communal dont son frère est le directeur, et convainc ce dernier de lui prêter quatre cerfs et une vieille charrette.

Noël repère un banc sur la grand place, s'y installe et commence à distribuer son précieux chargement à tous les enfants qui passent par là. Il est incapable de savoir ce qui le pousse à se comporter de la sorte. Sa tête est complètement vide, aucune pensée ne s'y arrête, comme dans un robot sans cerveau.

Au petit matin, il se rend compte qu'il a laissé son ami seul chez lui toute la nuit. Ses deux caddies sont vides, il neige, les employés de la voirie balaient machinalement la place, et ses pensées noires resurgissent. Noël tombe un 25 décembre et ne se relève pas.

Personne ne sait ce qu'il advint des quatre cerfs. Personne ne sait pourquoi tout cela est arrivé.

mercredi 3 décembre 2008

Horoscope 2012


Bélier
Les béliers vont subir un énorme coup de boutoir quelques semaines avant la fin de l'année. Ils ne pourront donc pas assister en direct à la fin du monde. Qu'ils se rassurent, l'événement passera en boucle sur toutes les chaînes de télévision.

Taureau
Depuis quelques années nous vous avions prévenu. Evitez les arènes! Vous devriez comprendre que de toute manière vous ne pouvez pas gagner. Laissez donc la marionnette faire son numéro de travesti. Au mieux vous mourrez intègre, au pire il vous manquera quelques attributs.

Gémeaux
Vous avez de la chance d'être deux. Ensemble on a moins peur face au danger. Que votre vie ait été épanouie ou ratée, votre mort sera terne et inintéressante. Votre seul réconfort sera de ne pas mourir en même temps. Alors qui sera le premier ?

Cancer
Vous êtes un passionné de science et vous ne doutez pas des progrès de la médecine. Et vous avez raison. Cette année 2012 marquera à tout jamais la recherche médicale. Après de nombreuses années d'espoir, tous les cancers vont finalement être vaincus.

Lion
Vous avez hanté les cirques du monde entier, vous avez dévoré plusieurs gazelles dans "Tintin au Congo", et vous vous prétendez roi. Mais pour qui vous prenez-vous ? Un collier de poils ne vous rend pas immortel et les rois sont une espèce en voie de disparition.

Vierge
Vous êtes vierge et vous en êtes fière. S'il vous arrive d'entendre des voix, par précaution, restez dans le sud de l'Europe et emportez un extincteur lors de tous vos déplacements. Dans une vie postérieure vous serez réincarnée en haut-parleur. Rappelez-vous que vivre en vierge et mourir en sainte n'est pas donné à n'importe qui.

Balance
Vous n'avez pas de chance avec la police. Rapporteur c'est déjà moche, mais délateur c'est bien pire. Vous êtes l'instrument de la justice et pourtant c'est elle qui vous condamnera. Naître balance ou ne pas naître balance, telle est la question que vous auriez dû vous poser avant votre naissance.

Scorpion
Les scorpions résistent particulièrement bien aux radiations de toutes sortes. Ils sont quasiment indestructibles. Pendant des années vous avez pu utiliser un téléphone portable sans conséquences fâcheuses pour votre santé. Regardez bien au-dessus de votre tête, car il est fort probable que vous allez mourir écrasé par une météorite durant l'année.

Sagittaire
Pourquoi tant de haine ? Pourquoi cet arc démodé et anachronique ? Si vous vous sentez menacé, offrez-vous un Taser; vos adversaires n'auront aucune chance. Au fait, quatre jambes et deux bras, ce ne serait pas un peu trop pour une seule personne ? Des mauvaises langues pourraient trouver que vous êtes l'équivalent de deux manchots, voire de trois pingouins.

Capricorne
Vous pouviez vous contenter de Capri. Seulement vous êtes d'un entêtement sans limites et vous avez voulu y ajouter une corne. Vous aurez le privilège rare de mourir, mais d'être encore né.

Verseau
A force de vous occuper de l'eau de vos semblables, vous allez avoir une grande surprise cette année. La sècheresse vous fera bénéficier d'une longue période de chômage. Mourir assoiffé n'est pas très malin; il vous reste un peu de temps pour choisir une mort plus digne de votre signe.

Poissons
Rouges, plats, moches, puants ou panés vous êtes tous les mêmes, vous les poissons. Une miette de pain, un vers de terre, et vous vous croyez déjà à un cocktail. Quoi de plus moche pour un poisson que de mourir noyé ? Préparez-vous mentalement à affronter le pire et pour vous rassurer dites-vous que vous n'avez aucune chance d'en réchapper.

vendredi 28 novembre 2008

Le lardon beurré


"Une vie sans lardon, c'est comme un psy sans canapé" disait Françoise Dolto, célèbre pédiatre et psychanalyste.

La préparation des lardons n'est pas difficile en soi. Afin d'éviter qu'ils ne deviennent lourds, voire pesants, vous devez les traiter avec rigueur et discipline. Le secret d'un bon lardon réside dans le découpage.

Un lardon, à l'origine, n'est autre qu'un morceau de chair prélevé sur un animal engraissé par un honnête travailleur. Généralement issu d'un savant découpage au niveau du gras du ventre, le lardon se compose de différentes parties.

La tête du lardon est plutôt dure et poilue. En effet, elle est directement issue de la surface du lard, donc naturellement composée de poils. Le corps, souvent blanc, est composé de graisse pure qui fond lors de la cuisson. On différencie facilement ces deux parties par le fait que la tête émet de légers craquements quand on l'écrase avec le pouce.

On trouve également, attachées au corps, des parties filandreuses appelées "membres". Il s'agit de cellules épithéliales allongées qui permettent au lardon de s'attacher, par exemple, aux roestis bernois que beaucoup de gastronomes envient aux suisses.

Le lardon est universel. Il s'accommode très bien avec des pâtes, des pommes de terre ou encore des frites. Il apprécie les sauces industrielles comme le ketchup ou la mayonnaise. Attention, il est particulièrement gras; ce n'est donc pas nécessaire de lui ajouter des huiles hydrogénées, réputées pour leurs propriétés allergènes. Trop de ces graisses pourrait changer son aspect et faire apparaître quelques petits boutons en forme de pustules. Privilégiez le beurre, qui rendra vos lardons plus agréable et plus doux à vivre.

Si vous disposez d'une grande quantité de lardons (on en trouve beaucoup dans les cantines), vous pouvez préparer une soupe. L'idée consiste à leur couper la tête un à un avant de les faire bouillir dans de l'eau. Ajoutez ensuite de vieux légumes flétris. Vous obtiendrez une savoureuse soupe façon chalet au goût si rustique.

Moralité: dans le lardon, tout est bon, il suffit de bien le préparer.

jeudi 27 novembre 2008

Questions sexy


La chute des bourses qui gangrène l’économie mondiale serait due à la téléphonie mobile. Pourquoi ?

Dans les gros 4 x 4 un airbag est-il toujours synonyme d’alliance gonflable ?

Si Jésus sait transformer l'eau en vin, peut-il transformer les alcooliques en drogués ?

Un sous-vêtement devient-il un vêtement lorsqu'il est porté sans vêtement ?

Quand j'appuie là avec mon doigt, j'ai mal. Pourquoi ? Selon l'endroit, faites-vous aider par un ami.

Peut-on adopter un acarien ? Si non, quelle est la taille limite au-dessous de laquelle l'adoption est interdite ?

Les fantômes peuvent passer à travers des murs de pierre, mais pourquoi ne tombent-ils pas à travers le plancher qui, lui, est souvent en bois ?

Si on rêve qu’on meurt, a-t-on des chances de se réveiller ? Question subsidiaire: les gens meurent-ils après avoir rêvé qu'ils étaient morts ?

Eternuer près d’un ordinateur peut-il lui transmettre un virus ? Faire dix essais à des distances comprises entre 30 centimètres et un mètre, et reporter vos résultats sur un graphique logarithmique.

Si l'on pouvait envoyer tous les gros vers l'est, la rotation de la Terre serait ralentie. En combien de temps faudrait-il envoyer en Thaïlande cent mille gros, pesant plus de 120 kilogrammes, pour que la durée d'un jour passe de 24 heures à 22 heures ?

En moyenne, sur une période de quinze ans, est-il plus rentable d'acheter un parasol ou des crèmes solaires ? Dans votre calcul, tenez compte de l'environnement et de l'inflation.

mardi 25 novembre 2008

Rétrécir l'humain


Une équipe de biologistes et de généticiens de l'université de Bruges, en Belgique, travaille depuis près de dix ans sur les problèmes liés à la croissance de la taille moyenne des individus dans les pays occidentaux.

Après avoir mis en évidence plusieurs facteurs favorisant l'augmentation régulière de la taille et du poids, par exemple la surabondance des produits laitiers dans notre alimentation, ces chercheurs sont sur le point de pouvoir contrôler les gênes responsables de cette tendance à augmenter de volume.

Rappelons pour mémoire, que les japonais étaient en moyenne bien plus petits que les européens avant la dernière guerre (mondiale). Ils ne consommaient quasiment pas de produits laitiers, préférant le poisson, le riz et autres mets locaux. En quelques décennies seulement, ils ont vu leur taille moyenne augmenter de plus de dix centimètres, phénomène lié au fait qu'ils se sont mis à manger des produits laitiers en quantité.

C'est précisément en étudiant les comportements alimentaires asiatiques que l'équipe belge est tombée, un peu par hasard il faut bien le dire, sur ce possible contrôle de la taille moyenne des êtres humains.

Les retombées de ces recherches sont nombreuses et variées. Parmi elles, une idée intéressante. Elle consiste à faire diminuer la taille des occidentaux d'une dizaine de centimètres par génération, en respectant une limite inférieure d'environ un mètre soixante.

Non seulement cette réduction de taille nous laisserait plus de place dans notre environnement et d'aisance dans nos mouvements, mais elle nous permettrait de manger beaucoup moins.

Toute cette nourriture économisée servirait à alimenter le reste de la planète qui, paradoxalement, a de la place, mais pas de quoi manger.

Comme les pays riches sont également les plus gros consommateurs d'énergie, une taille et un poids inférieurs signifient également, plus de personnes dans les ascenseurs, une moindre consommation pour les voitures, plus de monde dans les files d'attente et une baisse des taxes carburant pour les trajets en avion.

En revanche, les tatoueurs disposeront d'une plus petite surface de travail, les crèmes en tous genres se vendront en plus petite quantité et les yorkshires auront l'air de molosse à côté de leur maître.

lundi 24 novembre 2008

Merci de penser à l'environnement


Qui n'a jamais vu cette phrase en bas des mails (courriels dans la langue de César; enfin d'Oscar ou de Molière): "Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce courriel". Elle représente une des plus belles aberrations dont nous pulvérise notre société de zapping à l'esprit Gameboy.

Cela rappelle les publicités pour les médicaments qui annoncent: "Attention! Médicament pas avant dix ans". Ou encore "Tant va la cruche à l'eau" ou bien "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours". A force de tout raccourcir et d'imaginer que chacun peut reconstituer les pièces manquantes, la langue perd tout sons sens.

Reprenons la phrase "Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce courriel". Au premier degré elle signifie "Veuillez imprimer ce courriel, mais, avant, ayez une pensée émue pour l'environnement". Donc vous regardez par la fenêtre et vous vous exclamez "Ah, le bel oiseau" ou bien "C'est vrai qu'il fait frisquet dehors".

Imaginons maintenant une de ces personnes aigries par la somme dérisoire des petites actions demandées à chaque bipède de la planète en comparaison des bon gros scandales environnementaux mettant en jeu des multinationales ou des gouvernements. Cette personne n'aurait sans doute pas pensé à imprimer ce fameux courriel. Mais il se trouve que cette phrase déplacée le lui rappelle. Forcément elle va l'imprimer; et probablement à quelques centaines d'exemplaires, juste pour les distribuer à ses collègues de travail.

Mais le vrai sens de cette phrase incongrue ne serait-il pas celui-ci: "Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce courriel, et non pas APRES". En effet, chacun sait qu'il est malvenu de penser à la nature après avoir effectué une impression.

Ce comportement soulève deux autres problèmes. Le premier est purement informatique. Toutes ces phrases augmententent la taille des mails et par conséquent le volume de l'information, et donc le temps de transmission. Cela peut être vu comme de la pollution informatique.

Le second problème est plus subtil. Probablement la majorité des gens ne va pas changer radicalement ses habitudes suite à la lecture de cette menace courtoise. L'impression du mail, plus long, aura des chances de gaspiller une page de plus. Mais ce n'est grave, c'est juste l'effet inverse de celui de la phrase d'origine si elle avait été écrite correctement.

Pire, ceux qui l'écrive se fichent certainement des problèmes environnementaux, mais veulent simplement être à la mode, dans le vent, dans le mouvement web 2.0, voire créer un buzz. Ou encore pire, il ont vu cette phrase et se sont dit "Tiens, c'est marrant, je vais m'y mettre".

Pour terminer voici quelques phrases que vous pouvez insérer dans vos mails:

"Merci de penser à éteindre la lumière avant de lire ce courriel."

"Merci de penser au problème de l'eau avant de tirer la chasse suite à la lecture de ce courriel."

"Merci de penser à faire du bien autour de vous avant de lire ce courriel."

"Merci de penser aux problèmes des déchets nucléaires avant d'afficher ce courriel sur votre écran."

"Merci de penser aux SDF qui subissent le froid, avant de parler de nourriture et de chauffage dans vos courriels"

"Merci de penser à tous les gens qui n'ont pas internet avant d'envoyer un courriel"

"Avez-vous vraiment besoin de lire tous vos courriels ?"

Moralité: la connerie, c'est comme un élastique; ça peut grandir, grandir, mais un beau jour, ça pète. La question fondamentale est de savoir si ce jour sera vraiment beau.

Merci de penser aux non-voyants avant de lire cet article!

vendredi 21 novembre 2008

Episode 6: on vire l'entraîneur


Un algorithme est à l'informatique ce qu'une notice de montage est à Ikea.

La télévision pour les aveugles, c'est comme la radio pour les muets.

Un haut-parleur et un écouteur permettent d'entendre des sons, alors que l'un parle et l'autre écoute.

Dans un million d'années en regardant les images satellite en accéléré, on verra l'Italie qui shoote la Sicile jusqu'en Tunisie.

Les mille colombes de Mireille Mathieu produisent quotidiennement cinquante kilogrammes de crottes.

Un réseau de prostitution a pris possession d'un réseau informatique. Depuis, il y a des Mac à tous les étages

Il s'en est fallu d'une lettre pour que Proust fasse de la formule 1.

Les courriels sont les seuls cas où un sujet est également un objet.

La musique actuelle sera classique dans quelques siècles.

L'erreur est humaine et la laitue est romaine.

Le 32 mars, c'est une farce.

Il ne faut pas faire porter le chapeau aux casques bleus.

Dans une gay pride il vaut mieux être homologué que disqualifié.

Un pléonasme c'est un bug informatique, un mauvais vendeur ou la Suisse primitive.

Un rhume peut provoquer une commotion cérébrale si on éternue près d'un mur.

Etre réincarné en un postérieur dans une vie antérieure est plus que douteux.

Dans la fosse des Mariannes on a retrouvé Brigitte Bardot et Catherine Deneuve.

Si Einstein était encore en vie, la lumière irait moins vite et dans toutes les paires de jumeaux il y en aurait un plus vieux que l'autre.

Les piétons ne pensent qu'à leurs pieds, les téléthons ne pensent qu'à leur télé.

dimanche 16 novembre 2008

On voit encore les orteils


A cause de la récession un coureur de cent mètres s'est arrêté un mètre avant l'arrivée.

Une dame ayant demandé 20% d'avantages client dans une boulangerie a été arrêtée par la police.

Dans une vie antérieure les hérissons étaient des Tasers

Dans une zone de convivialité, un cycliste heurte de plein fouet un hummer à l'arrêt et le détruit complètement.

La 'tite Annick a été retrouvée dans la fosse des Mariannes. Un glaçon pointu à eu raison de sa bouée.

Ernestine Dupuis est en détention provisoire depuis trois semaines pour avoir téléchargé par erreur une chanson d'un disque épuisé de Mireille Mathieu.

L'hébergeur McColo, responsable des deux tiers du spam mondial pendant des années, vient d'être découvert. Il changera simplement d'adresse IP et de pays pour ses serveurs.

Un inventeur a créé un objet qui n'existait pas encore.

Pendant les crises financières la vitesse de la lumière, elle aussi, subit une baisse.

Il y aurait un trou noir au centre de notre galaxie. C'est troublant.

Sur la fin de sa vie Van Gogh avait des lunettes à une branche.

Adam n'a jamais existé. Eve était une mère célibataire.

Un journal gratuit double son prix.

Suite à une erreur comptable, ce même journal réduit son prix de moitié et rentre dans ses frais.

Lors d'une manifestation de policiers, certains passants leur ont lancé des bombes lacrymogènes.

Linux lance une initiative en faveur des pingouins. Microsoft lorgne du côté des manchots.

Une souris verte ne courait pas dans l'herbe.

Jean-François Derec a hérité de la Calypso. Pour le moment elle est garée devant chez lui.

Evian est une source de satisfaction pour la France.

Un chien enragé a dévoré un canard atteint de grippe aviaire.

Un surveillant s'évade d'un quartier de haute sécurité. Les prisonniers sont à sa recherche.

Google a trouvé une information ignorée de tous.

Les images en haute définition sur les écrans plats ont plus de relief.

Pour les prochaines élections présidentielles américaines, un indien issu de la diversité est déjà sur la piste.

Un homme politique issu de l'incompétence vient d'être élu.

Un rugbyman issu de la mêlée est devenu ministre des sports.

Une femme issue de la féminitude entre au gouvernement.

Un serial killer issu de la perversité vient d'être arrêté.

Un maçon issu tout ce qu'il peut, mais il ne pourra jamais se payer une Ferrari.

samedi 15 novembre 2008

Nouveau traitement pour amnésiques


L'amnésie est une des rares maladies dont on ignore que l'on est atteint. D'ailleurs les acteurs amnésiques se demandent toujours pourquoi on leur propose uniquement des rôles d'improvisation.

Ulysse Garnier sort de l'hôpital un samedi matin d'un mai non daté. Suspendu autour de son cou un bloc de feuilles, comme un agenda duquel on peut détacher les pages particulièrement fines. A la fin de chaque feuillet est écris "déchirez cette page et passez à la suivante (vérifier bien que vous déchirez une seule page)".

La ficelle jaune fluo, qui laisse pendre jusqu'au nombril la mémoire d'Ulysse, évite qu'on puisse l'égarer. Le contenu est écrit à l'envers de manière qu'Ulysse le voie à l'endroit lorsqu'il le prend en main. Sur la paume de sa main gauche est tatouée la phrase "Cherchez le bloc de feuilles avec la ficelle jaune", au cas où il s'en séparerait.

Sur la première page Ulysse peut lire "Vous êtes au début de la rue des Eglantiers, aller jusqu'au numéro 15, entrez et montez au quatrième étage". Ne sachant pas où il se trouve, Ulysse s'exécute. Arrivé sur place, sa mémoire lui indique de sonner, car il est chez lui. Il doit dire bonjour à la dame qui ouvre, c'est sa femme. Ulysse fait confiance et la dame semble en effet le connaître.

Bien entendu le dialogue est difficile, mais sa mémoire semble toujours lui indiquer ce qu'il doit faire. Durant quelques jours Ulysse vit sans souvenirs, mais se débrouille assez bien grâce à sa mémoire portable. Tout semble y avoir été indiqué de manière tellement précise qu'Ulysse s'y habitue. Il n'a pas le choix, c'est ses feuilles ou bien une vie de poisson rouge.

Un moment de panique s'empare d'Ulysse lorsqu'il déchire l'avant-dernière page. Stress inutile, car toutes les instructions lui permettant de se procurer la suite de sa mémoire sont écrites sur la dernière page, en fait la couverture cartonnée.

Muni de son nouveau bloc, Ulysse se sent pris en main et rassuré pour environ une semaine, bien que la notion du temps ait disparu de son cerveau en même temps que sa mémoire. Il vit à ce rythme, de semaine en semaine, rechargeant régulièrement son emploi du temps.

Un jour Ulysse est tenté de lire les pages suivantes sans les arracher. Résultat, rien du tout, puisqu'il oublie instantanément ce qu'il vient de lire. En fait, il lui reste une mémoire d'environ trente secondes, au-delà desquelles c'est le trou.

Un jour, sur une feuille, il lit une phrase ajoutée à la main: "Embrassez la dame!". Machinalement, il embrasse sa femme, visiblement satisfaite. Depuis, plusieurs pages sont délicatement insérées dans le bloc, de manière à ne pas déranger le fil conducteur.

Un soir sa femme lui enlève son bloc d'autour de son cou, pensant qu'il le gêne pour dormir. Au réveil, Ulysse, seul dans sa chambre, sa femme étant partie à son travail, ne sait plus quoi faire. Il reste assis bêtement pendant de longues minutes avant de se mettre à pleurer. En prenant sa tête dans ses mains, il aperçoit l'inscription sur sa main gauche. Il cherche sa mémoire et la retrouve au pied du lit. Rassuré, il reprend des couleurs et poursuit la vie de sa nouvelle journée et donc sa vie dans la nouvelle journée.

Ulysse apprend petit à petit à considérer son bloc comme étant sa véritable mémoire. De la même manière que l'on peut devenir amnésique, il peut perdre son scénario papier. Seules les probabilités sont différentes. Un point essentiel le distingue toutefois d'un être normal. Sa mémoire est déjà écrite, il n'a aucune possibilité de la modifier, de choisir un itinéraire différent sous peine de se perdre.

Le plus étonnant dans l'histoire d'Ulysse est la précision extrême et l'adaptation continuelle de l'emploi du temps que l'hôpital lui fournit. Qu'y a-t-il derrière ces scénarios? Qui met en scène Ulysse ?

vendredi 14 novembre 2008

Chaussettes liquides


Une société japonaise vient d'annoncer la mise sur le marché de chaussettes liquides. Après six ans de recherches, cette startup a créé le vêtement ultime. En effet, non contente de détruire à tout jamais le problème des chaussettes sales et des pieds malodorants, LiquiSocks pense s'attaquer dans un proche avenir aux autres parties du corps.

Cette société a donc mis au point une substance dense, mais liquide, à base de néoprène et de coton naturel qui permet de recouvrir la peau et de procurer protection et bien-être. Le produit s'achète en bidons de dix litres. Le contenu est blanc. Il est solide au dessous de 20 degrés et devient pâteux, voire coulant vers 25 à 30 degrés. Mais une fois en contact avec la peau, il reste solide jusqu'à environ 38 ou 40 degrés.

La fabrication de ses propres chaussettes est une opération très simple. Une fois que le liquide est à la bonne température, il suffit d'y plonger les pieds, l'un après l'autre, jusqu'à la hauteur désirée, après les avoir soigneusement lavés et séchés. Le pied doit rester immergé entre 30 secondes et deux minutes selon l'épaisseur de chaussette souhaitée.

Après avoir sorti le pied du seau, l'enduit sèche quasiment instantanément. Cette seconde peau protectrice est douce, agréable et résistante. Elle cumule un grand nombre d'avantages et ne présente aucun inconvénient. La substance utilisée est anti-allergénique, bactériostatique, antimycosique et délicatement parfumée. Il est possible d'ajouter soi-même des senteurs. Elle peut être colorée au gré de l'utilisateur à l'aide de colorants vendus en option. Pour obtenir des chaussettes aux couleurs soixante-huitardes, il convient de verser quelques filets de colorants au centre du seau juste avant d'y plonger le pied. La couleur va remonter le long du mollet avec des reflets du plus bel effet.

Les particularités de ce produit sont proches de celles du Gore-tex, imperméable, mais laissant passer la transpiration, et procurant une bonne isolation thermique. De plus, les orteils peuvent bouger librement et la chaussette ne colle pas aux poils. En revanche, un additif spécial permet justement une adhérence renforcée pour les personnes désireuses de se débarrasser de leurs poils disgracieux. Elles enlèvent leurs chaussettes d'un coup sec et plus un seul poil sur les jambes.

Cette pellicule peut être gardée entre cinq et dix jours. Pour l'enlever, rien de plus simple qu'une douche à une température supérieure à 38 degrés. La chaussette fond littéralement et est éliminée avec l'eau, sans nuire à l'environnement.

L'épaisseur étant plus faible qu'une chaussette ordinaire en coton, il est possible de gagner une pointure, c'est-à-dire de mettre des chaussures devenues trop petites. A l'inverse, des chaussures trop grandes pourront être utilisées à condition d'augmenter l'épaisseur en conséquence.

Bien entendu il est également possible de confectionner des gants, ou tout autre vêtement. Attention toutefois, il est déconseillé d'en faire des collants; le moindre pipi oublié reste dans le collant et coule jusqu'aux chevilles. En cas de fièvre, c'est encore pire, puisque le collant fond et se désagrège.

Signalons enfin que dix litres de ce produit suffisent pour une centaine de paires de chaussettes d'épaisseur moyenne. Sa durée de conservation est de plus de deux ans.

jeudi 13 novembre 2008

Economies d'énergie.


Un discours politique doit révéler ce que tout un chacun se refuse à imaginer et que toute une chacune essaie scrupuleusement de taire. Son objectif est d'exprimer des idées généralement admises, mais insidieusement inédites, afin de plaire aux citoyens et hyènes les plus divers, quitte à oublier certaines catégories de sous-représentants indignés d'un malaise enfoui.

Ne rien avoir à dire ne peut être considéré comme un prétexte suffisant pour ne pas se préoccuper de tergiverser au sujet de la communication intra-sensorielle sous-jacente aux oncepts toccards, sortes de prototypes encore imparfaits de l'influence du discours sur la croyance.

S'il est vrai que pédagogie rime avec démagogie et qu'une minorité d'hommes sont homologués contrairement à la majorité qui sont disqualifiés, le néo-pléonasme a encore de belles années devant lui. S'il est maintenant avéré qu'un muet peut souffrir bien qu'il ne puisse pas crier, et qu'un diabétique est une personne qui n'a jamais su crier, une question, la question fondamentale subsiste: quel rapport au sucre peut développer un diabétique sourd ?

Pourquoi tant de haine envers les véhicules à quatre roues motrices, alors que la plupart des animaux ont tous leurs membres moteurs, sans que l'on songe à une loi visant à euthanasier quelques espèces ? Partant du principe que moins il y a de roues motrices, plus un véhicule est écologiquement correct, pourquoi ne pas promouvoir des automobiles à une seule roue motrice ? Afin de préserver encore plus l'environnement la législation pourrait exiger que cette roue motrice soit la roue de secours.

Pour rester dans le secteur des voitures, certaines expériences ont montré que la suppression des pneus entraîne une diminution de la consommation de carburant. En effet, le frottement des jantes sur le bitume est bien moindre que celui des pneus. Certes le freinage est moins performant, mais on ne peut pas avoir la jante et le pneu de la jante.

Quand aux moteurs des voitures, comme le disait Don Quichotte: "Il vaut mieux se battre contre des moulins avant, que contre la pollution après". Stop aux moteurs de plus de deux litres! Utilisons des canettes comme pour les sodas. D'ailleurs six canettes de 33 centilitres sont équivalentes, mais plus efficace qu'il seul gros deux litres. En ville il suffirait de rouler avec une seule canette.

Les règles de la circulation doivent également être adaptées à notre époque moderne. Ainsi, l'instauration d'une mise ne veille obligatoire pour les feux rouges permettrait une économie d'énergie considérable. La suppression des ponts, en plus de diminuer le nombre de SDF, offrirait plus de convivialité entre usagers de la route. Certains pays scandinaves expérimentent actuellement avec succès les zones de cohabitation, dites également zones de rencontre, dans lesquelles se mélangent, à basse vitesse, Porsche Cayenne, mamans avec poussettes, cyclistes et cavaliers.

Enfin, en supprimant toutes les routes et en fabriquant uniquement des véhicules tout terrain, nous pourrions atteindre le top en matière de chasse au gaspi. Plus aucun frais de d'entretien du réseau routier et labourage gratuit des champs pour les agriculteurs. Finis également les embouteillages ou les chaussées trop étroites. Terminées les dangereuses traversées de petits villages par de nombreux poids lourds. Ils éviteraient simplement les zones habitées, abandonnées à une tranquillité bien méritée.

Moralité: on a encore du boulot!

lundi 3 novembre 2008

On me parle dans ma tête.


Je m'appelle Antoine, j'ai 34 ans et ma vie est réglée comme un coucou suisse. C'est normal, j'habite à Lôsannnne. Je suis professeur de musicologie, et sage-femme à mes moments perdus.

Tous les jours, entre midi et quatorze heures j'ai pris l'habitude de stagner dans ces hauts lieux de sociabilité que sont les centres commerciaux. Aujourd'hui, comme tous les jours, je contemple les nouveaux téléviseurs à écran plat, avec les élastiques là. Tout à coup j'entends une voix. Une voix de femme qui m'annonce que ma batterie est faible.

La voix, plutôt jeune, 25 à 30 ans, blonde, avec un accent d'hôtesse de l'air, semblait venir à la fois de partout et de nulle part. Surpris, je me retourne; rien, ni la voix, ni son enveloppe charnelle.

De quelle batterie parlait-elle ? Celle de ma voiture ? Comment serait-elle au courant ? Tout ceci est absurde. Je décide d'oublier cet incident et de le mettre sur le compte de la fatigue.

Je retourne à mon travail et, chemin faisant, j'entends à nouveau la petite voix, la même, qui m'annonce cette fois que j'ai reçu un appel téléphonique. Caméra cachée ? Farce de mes collègues ? Santé défaillante ?

Dans le doute, je me mets à chercher fébrilement autour de moi la source de cette voix, sans succès. Je suis de plus en plus mal à l'aise et inquiet. Cette voix dans ma tête ne m'inspire rien de bon. D'autant qu'à présent, il me semble que mon audition devient problématique. Comme si j'entendais moins bien les bruits ambiants.

Très bizarre; la petite voix me paraît limpide, alors que les voix des autres personnes me semblent estompées, comme avec une sourdine sur une trompette.

Serais-je atteint d'une tumeur au cerveau, d'une maladie orpheline, ou pire, d'une otite ? Je ne veux pas le savoir, car aujourd'hui c'est mon anniversaire et je suis heureux. Ce matin ma petite amie m'a offert le nouvel iPhone. C'est vraiment un cadeau génial.

samedi 1 novembre 2008

Peut-on mourir sur internet ?



La mort est un vilain défaut dont chacun se priverait volontiers. La mort réelle est connue depuis que l'homme existe, et pourtant personne n'y est habitué. La mort fait partie de ces expériences pour lesquelles il n'existe pas d'entraînement. Il est impossible de mourir plusieurs fois en espérant que la dernière sera très réussie parce qu'on l'aura répétée.

Internet va bientôt changer la notion de mort, comme il a modifié bon nombre de nos habitudes. Qui aurait pensé que des uns et des zéros qui traversent un fil électrique à la vitesse de la lumière pourraient bouleverser à ce point notre vie quotidienne ?

Lorsqu'une personne meurt, on ne la voit plus. Sa maison, sa famille, éventuellement sa voiture, existent toujours; mais nos interactions avec cette personne cessent. D'où le terme "disparition". Seuls les personnages célèbres ont parfois des admirateurs qui viennent voir leur maison afin de se recueillir auprès d'un symbole représentant l'être aimé. Le simple humain lambda ne provoque généralement pas cet intérêt post mortem.

Il en va tout autrement depuis internet, ou plutôt depuis la multiplication des blogs ou autres réseaux sociaux. Si je meurs aujourd'hui, mon compte Gmail va rester actif, mon blog va continuer à recevoir des messages, les objets que j'ai mis en vente sur eBay trouveront peut-être un acheteur.

Google, qui sait toujours tout, ignore que je suis mort et il n'y a aucune raison qu'il clôture mon compte. De nombreuses personnes que je ne connais pas forcément vont poursuivre leurs discussions sur mon blog. Je ne vais pas leur manquer. Elle ne m'ont jamais vu; certaines viennent de découvrir mon espace virtuel. Que je sois mort ne les préoccupent pas, puisqu'elles existent dans mon internet uniquement par leur interaction avec un site, pire avec un design infographique et des fonctionnalités purement informatiques.

Je peux même payer à l'avance l'utilisation d'un nom de domaine et l'hébergement d'un site pour cinquante ans. Il est même tout à fait possible que je prépare des textes ou des articles à l'avance. Leur publication automatique et régulière pendant plusieurs années est très simple à réaliser.

Internet nous permet donc de continuer à vivre bien après notre mort physique. Mon image sur internet sera intacte. Bien entendu je ne répondrai plus aux questions et je ne réagirai plus aux commentaires laissés sur mon blog: En revanche, le site que j'ai automatisé pour qu'il me survive n'est pas basé sur des conversations. J'y déverse simplement de l'information et les visiteurs la consultent.

Il est même fort probable qu'après la disparition du dernier être humain, internet poursuive son existence. Pour qui ? Pour quoi ?

La prochaine fois que vous folâtrerez sur cette toile sans araignée, observez bien les sites et posez-vous cette question: l'auteur de ce site est-il vraiment encore vivant ? Dans la vie normale vous pourriez demander à son conjoint, à sa famille; mais là vous ne connaissez rien de lui, ni qui il est, ni où il habite. Seul son site vous est familier.

Internet peut prolonger votre vie. Et si vous êtes perspicace, vous ne mourrez jamais sur le web. Cela ne va pas réconforter vos parents et vos amis, mais vous continuerez à exister pour un grand nombre d'inconnus.

vendredi 31 octobre 2008

Episode 5: les premiers doutes


En football, les joueurs du sud simulent plus facilement, alors qu'au Tibet les joueurs s'immolent moins souvent.

Si demain vous voulez aller à Hyères, vous y êtes déjà.

Devenir vieux est le seul moyen que l'on a trouvé pour vivre plus longtemps.

Afin d'éviter les polémiques sur le dopage, les résultats du prochain tour de France seront tirés au sort devant huissier.

Si, le même week-end, vous gagnez à l'Euro millions et au Loto et que vous êtes informaticien, attendez-vous à quelques difficultés avant d'obtenir vos gains.

En Suisse, pour construire une troisième voie sur une autoroute de 60 kilomètres il faut attendre environ 20 à 30 ans. D'ici là, soit il n'y aura plus de pétrole, soit il y aura trop de voitures.

Quand on est en vacances et qu'on voit passer un tracteur, c'est dépaysant.

Un arabe très riche, c'est insultant pour ses compatriotes.

La guerre est un mal héréditaire, elle se transmet par génocide.

En période crise, on assiste à la récession de l'équinoxe.

Bernadette Soubirous, une seule explication: les champignons hallucinogènes.

Les tiques n'ont pas d'éthique.

Les tiroirs des constructeurs automobiles regorgent de concepts toccards.

Alain Souchon a un frère caché prénommé Lapsang.

Pour ne pas grossir on peut manger des fibres, car elles ne se digèrent pas. A défaut, les éponges et les cailloux font également l'affaire.

jeudi 30 octobre 2008

Les pieds dépassent


Un veau élevé sous la mer a été retrouvé noyé.

Michael Phelps est soupçonné de dopage, car dans Phelps il y a deux "p".

Steve Fossett n'était pas prisonnier de Google, il est bien mort.

La Chine possède la chaussette merveille du monde.

Face aux conséquences de la crise des subprimes, Jérôme Kerviel est un amateur.

Dans les maisons closes il y a des femmes qui se disputent

Un SDF a fait le pont.

Un document Word a été arrêté par une police sans shérif.

Dans Excel, deux cellules de couleur ont fusionné et donné naissance à un tableau croisé dynamique.

Un médium a bu un verre devin.

Un maître-nageur du signe des poissons s'est noyé.

Un non-voyant a réussi à lire sur le visage de sa femme atteinte d'acné.

Steve Fossett est né à Menton.

La pub pour Nespresso va-t-elle se développer ?

On a trouvé un sosie parfait de Georges Cloné.

La télévision en 16/9, c'est la télévision 4/3 au carré.

L'eau bout à une température légèrement plus élevée que l'angle droit.

Raquel Welch était suisse romande.

Une météorologue a eu un coup de foudre pour un électricien.

jeudi 23 octobre 2008

Les welch (1er épisode)


Les welch, alias les Suisses romands, alias les habitants de l'Helvétie qui parlent un français resté bloqué au temps des soirées Tupperware, sont une minorité hurlante de la Suisse, le fameux petit pays sans pétrole et sans idées.

Le SR (Suisse romand) est désordonné, paradoxal et rouspéteur. Au début du 20ème siècle les SA (Suisses allemands) ont risqué de laisser les SR s'auto-exterminer pour de sombres raisons d'autoroute à trois voies. Ils ont finalement sauvé un couple représentatif, Jacqueline et Armand Porchet-Cuche, et ont réintroduit l'espèce à l'extrême ouest du pays. En quelques années les SR ont envahi le plateau suisse. Le valais, peuplé d'irréductibles vignerons, échappa à ces procédures de repeuplement.

Les SR rêvent de devenir le peuple majoritaire en Suisse. Les SA votent les lois et les SR les subissent. Les SR, dès leur naissance, s'efforcent d'adopter un comportement totalement contraire à celui des SA, parfois jusqu'à se faire du mal.

Les SR n'aiment pas la langue allemande. Ils détestent l'armée et la discipline. Ils iraient même jusqu'à rouler à gauche, juste parce que les SA roulent à droite. Il faut dire que les lois votées par les SA sont parfois entachées de doutes. Ainsi les SA paient leur assurance maladie moins cher; c'est vrai que leur corps d'athlète les préserve des agents pathogènes.

Les SA ont aussi leurs frontaliers, du moins dans les cantons proches de la civilisation européenne. Mais eux, ont su les dresser, les façonner à leurs us et coutumes, à l'inverse des SR et en particulier des SRG (Suisses romands genevois), qui disent déjà "putaing" tous les deux mots, parlent le langage des banlieues, disent "soixante-dix" et se sont mis, une fois, à cent cinquante pour brûler un vélo.

Le SR rouspète par principe; c'est seulement après quelques minutes qu'il demande de quoi il s'agit. Le SR possède des clubs de football, mais il est incapable de les garder sans qu'ils fassent faillite. C'est vrai que le SR est un piètre supporter. Il ne va jamais au stade. Heureusement d'ailleurs, car les stades en Suisse romande ressemblent à des cirques pour enfants, avec plus de policiers que de spectateurs.

Le SR fait un complexe d'infériorité vis-à-vis de son frère SA. C'est vrai que ses autoroutes sont moins belles, ses femmes moins travailleuses, ces caissières moins souriantes et ses lacs plus pollués. Evidemment, à force de faire pipi dedans!

Le SR est fier de son salon international de l'automobile. Il est surtout fier de voir débarquer, en dix jours, quatre ou cinq millions de ses frères d'outre Sarine. Après dix jours, le SR commence à en avoir mare et se met à tousser.

Le SR ne se lie pas facilement d'amitié avec un SA, sauf dans certains cas. Ainsi, toutes les jeunes filles au pair en Suisse romande sont des SA. Quand il cherche des sociétés de qualité et des ouvriers sérieux, le SR fait de préférence appel aux SA.

Le SR est détestable; c'est un latin refoulé, au contraire du SA qui serait plutôt un nordique dévergondé.

Les welch nous cachent encore beaucoup de choses, que notre enquête ne va pas tarder à nous révéler.

mercredi 22 octobre 2008

Les Suisses allemands (1er épisode)


Tout ce qu'on raconte concernant les Suisses allemands est vrai. Divers instituts de sondages ainsi que des études effectuées par le CES (Centre d'Etudes Sociolinguistiques) sont arrivés à des conclusions effarantes.

Une caractéristique méconnue de ce peuple est une propension à répondre au moindre questionnaire ou sondage de manière zélée, ce qui facilita grandement cette étude de grande envergure. Pour autant qu'une envergure puisse être grande dans ce petit pays.

Le CES nous apprend, entre autres, que les SA (Suisses allemands) tombent plus fréquemment malades que les autres européens. La cause serait imputable à leur manière de parler, enchaînement de sons gutturaux et de fragments d'onomatopées. Leur gorge est mise à rude épreuve, dès leur plus jeune âge.

Des tests plus poussés montrent que toutefois ils se comprennent sans trop de difficultés, leur langue d'origine étant l'Allemand, testé et éprouvé quelques kilomètres plus au nord.

Les journaux des SA sont écrits en allemand; heureusement pour les touristes venus d'Allemagne pour qui le Suisse allemand parlé est totalement incompréhensible.

Lorsque deux SA provenant de cantons différents se rencontrent, ils doivent en premier lieu se mettre d'accord sur un dialecte intermédiaire afin que chacun d'eux fournisse un effort équivalent pour comprendre l'autre. Ensuite seulement une discussion acharnée sur le prix des oignons ou la durée du service militaire peut commencer. Parfois d'autres sujets de conversation apparaissent accidentellement.

Les SA n'ont aucune envie d'être contaminés par les SR (Suisses romands), si bien qu'ils ont instauré il y a environ 200 ans une barrière fictive: la fameuse barrière de Roesti. Depuis quatre ans cette limite est passée du stade virtuel au stade de réalité. En effet, plusieurs décharges ont été construites dans un axe nord-sud, visible depuis l'espace, à l'image de la grande muraille de Chine.

Pour les SR, la frontière avec les SA est délimitée par la Sarine (échappée du port de Marseille), une rivière qui parle suisse allemand sur une berge et français sur l'autre. Entre ces deux murailles, c'est le no man's land, peuplé uniquement de chars et d'avions de combat.

En réalité les SA aiment le côté dévergondé des SR, mais ont peur que leur progéniture n'en subissent trop tôt la mauvaise influence. Des mauvaises langues prétendent que les SA sont nos frères plutôt que nos amis, car les amis on peut les choisir.

La maison du SA est toujours impeccable; aucun effort de propreté n'est superflu. Avant de passer l'aspirateur il balaie afin d'éviter de l'encrasser inutilement. Après avoir passé l'aspirateur, il balaie une seconde fois pour venir à bout de la crasse cachée.

La Suisse allemande est l'endroit de la planète où il y a le moins de maladies nosocomiales, et pour cause. Les chirurgiens opèrent sans masque. Même pour Carnaval les gens n'en mettent pas. En suisse allemand des mots comme acarien, parasite, calamine, virus informatique ou encore moisissure n'existent pas.

Le SA est studieux. En 19 et 25 ans il fréquente l'EPFZ (l'ENA suisse), duquel il ressort directeur du Crédit Suisse, général dans l'armée ou conseiller fédéral.

Dans le prochain épisode nous nous attacherons plus particulièrement aux mœurs surprenantes de nos frères SA.

mardi 21 octobre 2008

La saga Armstrong


Armstrong naît au tout début du 20ème siècle à la Nouvelle Orléans. Vers l’âge de 12 ans il s’intéresse déjà aux avions et à l’aéronautique en général. Les fusées n’étant pas encore inventées, il se tourne vers une autre de ses passions, le cornet à pistons.

L’école qu’il fréquente est très éloignée de sa maison, ce qui l’oblige à utiliser un vieux vélo que son père avait rafistolé. Le vélo lui permet de développer une capacité pulmonaire hors du commun. Cette particularité, associée à une pratique soutenue des instruments à vent, lui vaut le surnom de Satchmo (bouche-sacoche).

Son souffle le pousse à délaisser le cornet à pistons au profit de la trompette. On prétend qu’il plaçait une sourdine interne dans son instrument, de manière à forcer encore plus sur ses poumons et ainsi se muscler d’avantage.

Lorsqu’il emprunte une trompette à un collègue musicien, généralement il la pulvérise, tant il est puissant. Parallèlement à quelques concerts de jazz où il rencontre un succès grandissant, Armstrong n’abandonne pas le vélo et participe à des courses en amateur.

Pendant une dizaine d’années il alterne concerts et courses de vélo. Il remporte même la première édition du tour de la Nouvelle Orléans. Curieusement le premier prix consiste en un stage de trois semaines dans un centre de formation des astronautes à NASA. Ce qu’il vit dans ce centre est décisif pour la suite de sa carrière. Sa passion d’enfant renaît de plus belle et il décide de devenir le premier astronaute noir de l’histoire.

C’est ainsi qu’après huit ans de travail acharné Armstrong devient le premier homme à marcher sur la lune. Il prononce une des phrases les plus célèbres de l’histoire: "C'est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l'humanité".

Dès son retour sur Terre il prétend avoir rencontré des extraterrestres grands et bleu foncé. De conférence en concert Armstrong perd visiblement de son enthousiasme pour la musique et les fusées. Il perd également de sa crédibilité, probablement à cause d'une trop grande affinité pour le bleu foncé.

Il lui reste le vélo. Comme il ne fait jamais rien à moitié, il reprend l'entraînement, plus de cent kilomètres par jour. Arrivé au mieux de sa forme, il rêve de participer au tour de France, mais un point du règlement, sujet à interprétations et controverses, le lui interdit en raison de la couleur de sa peau. Il ne s'agit pas de racisme, mais de considérations physico-chimiques liées à une trop grande perte calorifique par rapport aux personnes "non de couleur".

Son désir est plus fort que tout. Est-ce psychosomatique ou bien une réelle coïncidence, il contracte une maladie de la peau; en fait une dépigmentation générale et providentielle qui lui ouvre les portes du cyclisme professionnel.

Armstrong commence à gagner quasiment toutes les courses auxquelles il participe, ce qui fait dire à ses détracteurs qu'il se fait des couilles en orbite. Ils ne croient pas si bien dire, puisqu'en 1996 il est atteint d'un cancer des testicules.

Des médicaments d'un nouveau genre lui sont administrés, si bien que dès 1999 il participe et gagne consécutivement sept tours de France.

Plusieurs adversaires d'Armstrong essaient désespérément d'attraper un cancer des testicules, afin de bénéficier du même traitement miracle, mais sans succès.

En mai 2022, pendant trois jours, Armstrong joue de la trompette sans interruption, puis sombre dans un coma profond. Deux jours plus tard, il s'éteint dans sa ville natale, d'un dérèglement hormonal fulgurant.

dimanche 19 octobre 2008

Nouvelle loi sur les animaux


Après les banques, les tunnels, les assurances maladie, la Suisse cherchait un sujet sur lequel légiférer, afin de réduire son oisiveté et d'alimenter de nouvelles discussions de bistrot.

On peut aimer les bêtes et tout de même esquisser un sourire face à certains détails de cette nouvelle loi sur les animaux de compagnie. Pas un mot pour les mouches, les moustiques, les chats, les chiens. Ces espèces inférieures et non sociales, comme chacun le sait, ne méritent aucun effort pour leur rendre la vie plus agréable.

Le bien-être des animaux passe tout de même après les exigences économiques: "Pour tenir compte des appels des paysans, certains délais transitoires concernant les animaux de rente ont été prolongés."

Voici, pour rappel, un extrait de cette nouvelle loi: "Il faudra aussi suivre des cours de base lorsqu'on détient plus de trois porcs, cinq chevaux, dix moutons, 150 poules pondeuses ou 200 poulettes. Des formations spécifiques sont exigées pour certains animaux sauvages ou élevages professionnels."

Essayons d'imaginer les heures de discussion pour déterminer si quatre porcs exigent ou non un permis, alors que trois ne l'exigent pas. Il est clair que tous les possesseurs de trois porcs vont s'empresser d'en tuer un afin d'éviter de suivre un cours et passer un examen de "possesseur de porcs". Ce faisant, ces personnes cadrent parfaitement avec la nouvelle loi, car des études éthologiques montrent que si deux porcs s'entendent habituellement très bien, à partir de trois individus les première névroses apparaissent.

Cette loi nous dit aussi: "Les espèces sociales, comme les perruches et les cochons d'Inde, ne devront plus être détenues individuellement. Les dimensions minimales des cages et des enclos ont été élargies."

Ceci oblige, par exemple, à supporter à perpétuité deux cochons d'Inde. Imaginons, en effet, qu'une famille achète deux cochons d'Inde. Ces animaux ne sont pas réputés pour organiser des suicides collectifs. Il est donc inévitable que l'un des deux meure avant l'autre. Notre famille doit immédiatement fournir un nouveau compagnon au survivant. Mais ce dernier finira également par mourir; et il faudra lui trouver un successeur. Ce processus n'a de fin que si les deux acolites disparaissent ensemble, par exemple dans un incendie ou une intoxication alimentaire.

Pourquoi n'y aurait-il pas une loi interdisant d'abandonner un petit vieux, seul dans un lugubre appartement ? A parti d'un certain âge les être humains ne sont probablement plus des animaux sociaux!

Les poissons sont également les bénéficiairs de cette loi: "Des études ont montré que ces animaux muets souffrent aussi. Il faudra les assommer avant l'élimination et pas question de les jeter dans les toilettes ou de les congeler pour les tuer."

Il aura fallu attendre 2008 pour que des études de spécialistes démontrent qu'un animal muet souffre aussi. Faut-il être spécialiste, et même scientifique pour faire de telles constatations ? Quelqu'un pourrait-il penser qu'un sourd muet ne souffre pas ?

On doit assommer un poisson avant de l'éliminer. Probablement un article caché de cette loi explique comment assommer un poisson en bonne et due forme. Il faut lui taper très fort sur la nuque; vous savez, cet endroit facilement reconnaissable chez les poissons. Avec de telles considérations proches des médecines douces, pourquoi n'assomme-t-on pas, par exemple, un condamné à mort avant de l'enterrer, plutôt que de lui brûler la cervelle? C'est bien moins cruel.

Ah, enfin un mot pour les chiens: "Les chiots ne pourront être séparés de leur mère que dès l'âge de 56 jours."

50 ou 60 jours étaient des chiffres trop ronds, alors que 56 est bien plus intéressant, ayant plus de diviseurs (1,2,4,7,8,14,28). Pour les girafes la séparation peut être faite après 127 jours, pour les corbeaux 18 jours et pour les mouches 24 jours.

Heureusement que les ordinateurs, les voitures, les téléphones portables ne sont pas des êtres sociaux. Pour les femmes, c'est plus délicat. Devra-t-on rétablir la bigamie ?

samedi 18 octobre 2008

Présentation de Word


Word est un logiciel phare de Microsoft. Il ne se vend pas, il se vole, d'où l'expression piquer un fard.

Comme un adolescent, au cours des années, Word a pris des boutons et des couleurs. Noir et blanc au départ, parfois noir et ambre pour les plus fortunés, il a pris peu à peu de la bouteille et de l'assurance.

Word se reconnaît facilement au fait que la partie supérieure de sa fenêtre affiche un aspect pied de poule (motif de tissu créé par Edouard Lagriffe) d'un beau bleu Gadolinium.

Ce logiciel était, à l'origine, utilisé comme traitement de texte. Mais l'inflation des fonctionnalités accomplissant inexorablement son travail, la palette de ses possibilités n'a cessé de croître. Il est normal qu'un traitement de texte fasse un peu plus que de traiter du texte. C'est ainsi que Word est actuellement plus utilisé pour faire des dessins ou corriger des textes.

La matière première de Word est le texte, or plus personne n'écrit. Qu'à cela ne tienne. Si vous passez par l'accueil, vous trouverez l'option "coller" qui orne le premier carreau de pied de poule. Il s'agit de l'outil de plagiat, avec lequel vous pouvez vous approprier gratuitement autant de texte que vous désirez. Le titre de cette option aurait pu être "vol à l'étalage"; l'étalage étant, par exemple, Internet. En plus de voler l'information vous pouvez également voler le design, à l'aide du petit pinceau qui se trouve dans la même case.

Après vous être procuré du texte vous devrez le modifier, ajouter quelques tournures de phrases qui vous caractérisent, afin de le marquer de votre empreinte. Vous disposez pour cela d'une case "A ... styles" (référence à une marque connue). Cette option vous permet d'économiser quelques années d'études dans une école de design.

Au fond à droite de l'accueil vous trouverez également l'outil de censure, symbolisé par une paire de jumelles. Juste en dessous trône l'outil d'aide à l'appropriation, c'est-à-dire le bouton "Remplacer".

Un texte doit être sobre, mais pas trop. Si le votre vous paraît terne, intégrez-lui des tableaux dont vous pouvez même choisir le type de cadre. Le deuxième ruban pied de poule vous permet également d'insérer toutes sortes d'aberrations mentales qui feront de vous un pur génie ou un vulgaire amateur. Je veux parler de symboles et d'équations en tous genres. Un texte banal est toujours crédible s'il contient quelques équations.

Nous passerons sur le troisième ruban, totalement inutile, pour arriver au quatrième, les références. Grâce à lui vous pouvez parsemer votre œuvre de petits textes décoratifs: des notes, des citations, des références, des légendes, des trucs et astuces ou des moyens pour payer moins d'impôts.

Vous voilà donc promu au rang d'écrivain. Si votre texte ne trouve pas d'éditeur, pensez à utiliser le cinquième ruban pied de poule: publipostage. En clair, il regorge d'options vous permettant d'envoyer très facilement votre document sous forme de spam.

Word vous permet aussi de vérifier l'exactitude orthographique et grammaticale de votre texte. D'ailleurs certaines personnes réussissent très facilement à contourner ces vérifications; elles peuvent écrire des pages entières, totalement incompréhensibles et bourrées d'erreurs, sans que Word ne bronche. Lorsque Word détecte des erreurs, il les souligne d'un trait élégamment ondulé. En rouge pour "attention erreur", en vert pour indiquer une faute particulièrement bien choisie et originale.

Vous savez tout sur l'utilisation de Word, à part que sa nouvelle version sera en trois dimensions, deux spatiales et une temporelle. De nouvelles couleurs, brevetées par Microsoft, seront également ajoutées.