lundi 29 décembre 2008

Valais: espace privilégié ?


Le canton du Valais, cette région constituée de dominants et de dominés, possède une caractéristique intéressante, disparue des cantons tombés dans la décrépitude comme Genève. Cette bourgade internationale, perdue pour l'humanité et irrémédiablement promise aux pires vices disponibles en téléchargement gratuit, est bel et bien sur le déclin.

Une visite au centre brico-loisirs Coop de Sierre m'a permis de comprendre que le Valais d'aujourd'hui est à Genève ce que la Genève d'il y a quarante ans est à la Genève actuelle: un paradis.

Je cherche une combinaison de cosmonaute permettant de peindre sans se salir les habits. Je cherche dans le rayon peinture, mais ne trouve rien. Sans me faire trop d'illusions, je demande alors à un vendeur s'il peut m'aider. Première consternation (pour le Genevois que je suis, habitué a être ignoré), il me répond. Oui, il m'adresse gentiment la parole. Surpris, je bafouille, je n'en crois pas mes yeux. Il ne s'est pas défilé en prétextant un "c'est pas moi qui m'occupe de ce rayon", un "vous ne voyez pas que je suis occupé" ou encore un "allez voir au service clients".

Je lui explique que je cherche une tenue de camouflage pour faire de la peinture sans me salir. Il voit parfaitement ce que je désire et me dit: "ces combinaisons se trouvent là-bas, au fond du magasin". Je le remercie et m'apprête m'y rendre. Le vendeur me rattrape et me dit: "attendez, je vous accompagne. Suivez-moi".

Stupéfaction extrême; je crois rêver, je n'en reviens pas. Il propose de me rendre service. Du jamais vu. Arrivés devant le rayon en question, je reconnais l'habit tant convoité et je remercie le vendeur pour sa disponibilité. Il me dit: "il y a deux modèles, je vais vous les montrer et vous pourrez choisir celui que vous préférez".

Il commence à ouvrir deux emballages et à m'expliquer les avantages et les inconvénients des deux modèles. Je suis tellement époustouflé par tant d'égards que j'en choisis un au hasard et m'apprête à remettre l'autre dans son sac plastic. Le vendeur m'arrête: "laissez je vais le faire". Il range le tout et propose de m'accompagner à la caisse. Pas une caisse où il y a la queue, mais un comptoir sur le côté où je paie mon achat et le remercie encore, ce qui a l'air de l'étonner.

En m'éloignant j'entends une caissière qui lui lance: "Jacky, va vite voir au rayon peinture; des clients ont besoin de toi!".

Du coup je décide d'observer son comportement, histoire de me convaincre que je n'ai pas été victime d'une séquence de caméra cachée. Non seulement il fait preuve de la même courtoisie avec tous les clients, mais les autres vendeurs semblent atteints de la même bienveillance.

Je prends alors toute la mesure de la décadence, de la déchéance et de la perversion dans laquelle Genève est tombée. L'enfer existait, j'en avais l'habitude. Mais de là à penser que le paradis se cachait au tréfonds du Valais...

J'ai essayé d'imaginer la même scène dans un magasin de la grande dévergondée au jet d'eau, mais ceci est une autre histoire.

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