jeudi 11 décembre 2008

La vraie histoire de Saint-Nicolas


En 1925 Nicolas marchait dans les rues d'une petite ville des Etats-Unis. Originaire de Bari, ce néo-américain changea son nom en Nicolas de Myre, en référence à son premier métier, constructeur de télévisions.

Quelques années auparavant il fait la connaissance de Vladimir Zworykin. Cet immigré russe, qui avait déposé, en 1923, un brevet de télévision entièrement électronique, propose à Nicolas de fonder une société visant à commercialiser des postes de télévision. Les deux compères travaillent d'arrache-pied, mais la fortune personnelle que Vladimir a placé dans la société fond à vue d'œil. Les américains ne sont décidément pas prêts à acheter en masse des téléviseurs avant de pouvoir capter quoi que ce soit.

C'est seulement dans les années 1930 qu'apparaîtront les premières émissions télévisées. C'est trop tard pour nos deux visionnaires, complètement abattus par leur découverte prématurée. Ils se séparent et Nicolas sombre très vite dans l'alcoolisme.

La maigre aide sociale du gouvernement lui suffit à peine pour vivre. Le 6 décembre 1930 il fait une rencontre qui le sort de la déchéance et de l'alcool: Noël, le prof de math du deuxième étage, dont il ignorait jusque là l'existence. Ils partagent d'abord leur passion pour la science en générale et plus particulièrement pour l'analyse numérique.

Après avoir émigré au deuxième étage, dans le grand appartement de Noël, Nicolas va de mieux en mieux. Il retrouve même un travail, pas très bien payé ni très intellectuel, mais qui permet aux deux acolytes de survivre. Nicolas vend des sucreries dans un petit stand à la sortie du supermarché de la ville.

Cette petite affaire marche bien et devrait lui rapporter beaucoup d'argent. Seulement Nicolas se découvre une générosité maladive. Il ne peut se résoudre à faire payer les enfants et leur offre donc sucres d'orges et guimauves au grand étonnement des parents.

Le peu d'argent qu'il se force à demander à ses clients les moins sympathiques, est entièrement réinvesti dans l'approvisionnement de son stock. Il ne gagne rien, mais est paix avec sa conscience et ses aspirations profondes.

Le soir il est rayonnant et satisfait, alors que Noël commence à déprimer, ne comprenant pas comment on peut travailler sans gagner un sou. Un 24 décembre au soir, Nicolas cherche Noël en vain, mais trouve seulement un mot de lui "Je crois que j'ai compris; à bientôt. Ton Noël".

Depuis ce jour, plus personne ne sait ce qu'est devenu Nicolas.

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