samedi 18 août 2007

Moulin à poivre Peugeot


Certes, il y a « voiture » et « moulin à poivre ». Une automobile permet de se déplacer d'un point A vers un point B alors qu'un Peugeot est un moulin à poivre auquel on aurait adjoint quatre roues. Mais pourquoi une marque automobile produit-elle des moulins à poivre de si bonne qualité, alors que ses véhicules sont d'une facture si médiocre ?

La répartition des marques automobiles sur le globe n'est pas très équitable. On trouve les inconditionnels de Mercedes Benz, les pointus qui préfèrent les Anglaises et d'autres qui sont attirés uniquement par les marques françaises. On ne peut pas dire qu'il y ait un leader dans le marché des épaves, même si les plus gros se répartissent le camembert. Or, dans le monde merveilleux des moulins à poivre, c'est très différent.

Dans une cuisine, on peut avoir un mixer Moulinex, une plaque de cuisson Electrolux ou encore un pétrin Kenwood. Pourtant, dans la très grande majorité des popotes du monde, le moulin à poivre est estampillé d'un lion. Ou du moins le mécanisme de moulinage. Le poivre est à Peugeot ce que Cayenne est à Porsche.

La découverte du poivre ne peut pas être datée avec précision, mais son commerce débute au 5ème siècle. A cette époque les épices sont utilisées comme monnaie d'échange. La richesse d'un noble pouvait d’ailleurs être évaluée en fonction de la quantité de poivre qu’il possédait. Les riches Allemands étaient surnommés « sacs de poivre ». Les épices étaient également utilisées pour masquer le goût faisandé de la viande restée trop longtemps hors du congélateur.

Le poivre, c'est également un nom. Patrick Poivre d'Arvor le sait très bien. Le nom « poivre » vient du sanskrit « pippali », c'est dire s'il est vieux. La culture du poivrier (la plante) est originaire de l'Inde, sur la côte de Malabar. Avec le temps, elle a su s'adapter au climat européen. Les fruits ont même trouvé leur place au sein des flûtes à bec puisque certains grains de poivre secs et allongés servaient à fabriquer des pipeaux.

En étudiant l'histoire du poivre on comprend mieux pourquoi Peugeot s'y intéresse. Le poivre coûte cher, surtout entre le 5ème et le 12ème siècle. C'est donc très naturellement que cette épice suscite de l'intérêt auprès du fabricant de trébuchets motorisés. La possibilité de masquer un mauvais arrière-goût est en soi un avantage dans le monde de la voiture, mais le principal atout est certainement la notion de pipeaux, qui n'est pas complètement inconnue de Peugeot. C'est d'ailleurs devenu le principal fil conducteur de sa publicité.

Dans le poivre tout est bon : le pipeau comme les riches allemands.

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