dimanche 11 janvier 2009

11 septembre 2001


Nous sommes le 11 septembre 2001 à 13h48. Julien et Sophie arrivent en pleurant vers leur mère, accompagnés par une voisine. Ils sont catastrophés, pleurent par grosses saccades et ont du mal reprendre leur respiration.

La voisine, Jane, est bouleversée. Un vrai drame vient de se dérouler, il y a juste deux minutes. Mais que va-t-on faire ? Comment annoncer la nouvelle au père des deux enfants?

Saboter deux constructions érigées avec autant d'efforts est inimaginable. Les gens venaient de loin pour les admirer. Saboter, le mot est faible. Il faudrait plutôt parler de conspiration et de provocation. Les tours sont méconnaissables.

Ce qui vient d'arriver laissera des traces indélébiles dans la tête des deux frères et sœurs. Comment peut-on imaginer que quelqu'un intervienne si violemment sur un territoire qui semblait pourtant bien protégé ? Personne n'a rien vu venir. Et, à quelques secondes de l'impact, il était déjà trop tard pour réagir.

Les enfants n'arrêtent pas de pleurer. Ils ont de la poussière et du sable plein les cheveux. Leur mère téléphone à son mari pour qu'il vienne le plus vite possible. Ce ne sera pas facile, à cette heure-ci, de venir de Calvi à Bastia au milieu des embouteillages.

Le père arrive à 15h30. Julien et Sophie sont toujours en train de sangloter. Il s'agit maintenant de comprendre ce qui s'est passé. La voisine, qui a assisté à la scène, raconte tout depuis le début.

Les deux enfants étaient sur le point de terminer leur construction pour le concours annuel de châteaux de sable qu'organise le camping des nénuphars. Chaque équipe a trois jours pour construire un château. Les enfants s'y préparent de longue date, car les récompenses sont somptueuses.

Et voilà qu'à 13h45 une bande d'ados, étrangers au camping, arrive sur la plage avec des ballons de football. Les admirateurs, venus de toute la région, forment des cercles autours des constructions. Tout à coup un des ados pousse un cri strident. Les gens s'écartent. Aussitôt, les complices bombardent le plus de châteaux possible avec leurs ballons.

L'attaque a duré moins d'une minute. Les terroristes en herbe ont pu s'enfuir sans que quelqu'un ait pu intervenir. Une vraie opération éclair, certainement préméditée.

Les séquelles seront profondes, surtout pour Julien qui s'était spécialement préparé pour ce concours. Tout le camping se souviendra longtemps de ce 11 septembre 2001.

Depuis ce jour, les vacanciers de tous les campings de France, et bientôt d'Europe, doivent porter un badge fluo sur le front. Certaines mauvaises langues prétendent que le commando a été téléguidé par les propriétaires du camping. Ces derniers en auraient eu assez d'organiser ce concours ridicule et, surtout, ils cherchaient depuis un moment un moyen qui leur permette de vérifier facilement quelle sont les personnes qui résident dans leur camping.

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