lundi 14 septembre 2009

La véritable histoire du Web (2ème partie)


Devant le succès commercial sans précédent de la bible, numéro un mondial durant plusieurs mois, et pour cause, plusieurs auteurs à succès de l'époque se bousculent au portillon. Tous rêvent d'être reproduits mécaniquement et distribués aux trois coins du monde; le quatrième étant encore en phase de découverte.

La courte période des incunables, dont le De officiis de Cicéron, fut très productive. On imprime à tour de bras: T-shirts, mugs, catalogues, calendriers Pirelli, horaires des trains, mais aussi des livres. Il ne restait plus qu'à apprendre aux gens à lire. Durant quelques années, imprimeur devient le plus jeune métier du monde, alors que plusieurs prétendants se battent pour rester le plus vieux. C'est ainsi que "moine copiste" et "photocopieur public" disparaissent en tant que métier, mais pas en tant qu'être humain, ce qui créa les premiers chômeurs (on ne parlait pas encore d'emploi à l'époque).

On assiste également à l'apparition de nouvelles expressions, telles que "se faire un sang d'encre" ou encore "Tout ce que j'ai pu écrire, je l'ai puisé à l'encre de tes yeux". Mais ceci est une autre histoire.

En quelques années la société de reproduction créée par Gutenberg devient florissante, probablement aidée par un slogan visible dans les futures stations de métro: "L'encre la plus pâle est meilleure que la meilleure mémoire".

Pendant ce temps les chinois se réjouissent d'avoir suggéré l'idée de l'imprimerie à Gutenberg. Ils se frottent déjà les mains en pensant aux bénéfices substantiels qu'ils allaient tirer de la vente des premiers consommables aux européens, la fameuse encre de Chine. Cette escroquerie à peine déguisée se perpétua durant des siècles et siècles.

Curieusement, à Strasbourg en 1605, un des ancêtres du fondateur de Facebook fait imprimer le premier journal, appelé Relation, ce qui, par la même occasion, faillit donner naissance aux bases de données modernes.

Dès lors, tout s'enchaîne à grande vitesse. En 1609, le premier quotidien fait son apparition en Allemagne. Les allemands ne sachant pas lire, se contentent des images, pendant que l'industrialisation de la presse écrite accouche de nouvelles professions: journaliste, reporter, auteurs à succès, et par conséquent critique littéraire. Pour réguler tout ce beau monde surgit l'éditeur, sorte de manager au grand cœur, mais surtout aux grandes poches, lui-même bientôt contrôlé par une kyrielle de parasites opportunistes.

Les 400 années suivantes sont à oublier: rien, le néant total. Les auteurs apprennent à écrire et les lecteurs apprennent à lire. Il y eut bien l'invention du télégraphe et du téléphone, mais ces curiosités technologiques durèrent à peine plus d'un siècle.

Et voilà qu'en 1990, alors que d'autres terminent de démonter le mur de Berlin, Tim Berners-Lee, tapis dans l'entresol du CERN, à 50 mètres de la cafétéria, se pose des questions fondamentales qui le tarabustent depuis qu'il est adolescent. Pourquoi, lors de son appel du 18 juin 1940, le Général De Gaulle, n'a-t-il pas utilisé un moyen de communication plus adapté que la radio ? Aurait-on pu trouver le véritable assassin de Kennedy si les gens présents avaient pu envoyer leurs photos et leurs vidéos directement sur Youtube ou Tweeter ?

Un peu mystique, un peu fou, il se sent investi d'une mission: inventer le web. Dans un second temps, il pensait plancher sur le problème des voyages spatio-temporels afin de partager universellement sa nouvelle trouvaille. Mais grisé par le succès du web, il délaissa ce second objectif. Avec du recul, peut-être aurait-il mieux valu qu'il donne la priorité aux voyages.

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