mercredi 14 novembre 2007

Ecrans et facture d'électricité


La surconsommation électrique de notre société devient un réel problème. Toujours à l'affut de petites économies électriques, des chercheurs suédois à la pointe de l'optimisation électrique viennent de publier un rapport accablant sur la consommation des écrans LCD.

Cette étude porte sur une centaine d'écrans de 15 pouces à 22 pouces provenant de divers constructeurs. Ils ont été passés au crible et ont subi des tests portant sur différents critères tels que la consommation en veille, en fonction ou encore en mode complètement éteint.

Le premier point mis en lumière par ces chercheurs est très étonnant. A résolution égale, la consommation électrique est la même, quelle que soit la taille de l'écran. Un écran 1024x768 de 15 pouces consomme la même quantité d'énergie que son homologue de 19 pouces également en 1024x768. La différence de consommation se situe donc au niveau de la quantité de pixels affichés.

Cette différence est en fait liée non pas aux pixels, mais aux transistors d'alimentation des pixels. En effet, un écran 1024x768 comporte pas moins de 2.3 millions de transistors, c'est-à-dire un transistor par tiers de pixel, puisque chaque pixel possède trois composantes (rouge, vert, bleu) et un transistor est affecté à chacune d'entre elles. En électronique, les semi-conducteurs, dont font partie les transistors, comptent parmi les éléments les plus gourmands en énergie.

Le second point du rapport met en évidence une autre constatation surprenante. La consommation d'énergie d'un pixel dépend de la couleur affichée. On aurait pu s'attendre à ce que le blanc soit la couleur la plus énergivore. En fait, les résultats sont plus nuancés.

D'après les conclusions de ce rapport, la consommation serait liée à la non-linéarité en amplification de la courbe du transistor, ainsi qu'aux interactions et perturbations entre transistors proches. De plus, les valeurs mesurées sont les même d'un constructeur à un autre.

C'est la couleur rose pâle (valeur RGB #FFC4E2) qui est en tête des couleurs les plus économiques d'un point de vue énergétique. A l'opposé un écran au fond bleu consommera bien plus d'énergie, le double selon les analyses. Des pixels isolés peuvent également provoquer une hausse de la consommation. Ainsi certaines icônes « chauffent » plus que d'autres.

Statistiquement, les couleurs les plus souvent utilisées sont celles qui forment les icônes se trouvant sur le bureau de l'ordinateur. D'ailleurs, dans les dernières versions de Windows, Microsoft a retiré une majorité des icônes du bureau afin de contribuer à une économie globale d'électricité. Il reste cependant quelques imperfections auxquelles il faudra pallier.

L'icône d'Internet Explorer, constituée de teintes bleu-turquoise, figure parmi les plus consommatrices. Elle irait jusqu'à doubler la consommation par rapport à l'icône la plus économique. Cette valeur varierait en fonction de la forme de l'icône, et donc de la version du logiciel. La firme de Redmond travaille actuellement sur une version du célèbre navigateur dont l'icône sera plus petite et rose.

Les écrans ne sont pas les seuls composants informatiques pour lesquels une optimisation est possible. Par exemple, la consommation globale d'énergie d'une imprimante dépend des photos, textes ou images qu'elle imprime. L'influence du matériel et du logiciel informatique sur la consommation d'énergie est sensible et une adaptation permettra certainement de diminuer son impact sur l'environnement.

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