jeudi 4 janvier 2007

Lois anti-pauvres

Des lois anti-pauvres n'existent pas ouvertement dans les pays civilisés respectueux des droits de l'homme. Pourtant si! Prenons le cas de l'instauration de la circulation alternée des véhicules à moteurs durant les périodes de pics de pollution atmosphérique.

Il est en effet prévu, dans plusieurs pays, que l'utilisation des véhicules puisse être autorisée un jour sur deux en fonction du numéro de leurs plaques minéralogiques. Les jours pairs sont réservés aux numéros d'immatriculation pairs et vice versa pour les numéros impairs.

Un premier problème purement technique est que les véhicules à numéro de plaque impair pourraient circuler plus souvent, du fait que les mois ayant 31 jours offriraient deux jours de suite aux heureux possesseurs d'un numéro de plaque impair.

Une autre difficulté peut apparaître dans les pays dont les numéros d'immatriculation sont en fait une suite de lettres.

Quel rapport avec les pauvres ? Une personne possédant une seule voiture pourra circuler uniquement un jour sur deux. Mais quelqu'un de plus aisé possède, ou du moins peut facilement se procurer un second véhicule ayant un numéro de plaque complémentaire. Ainsi celui qui peut se permettre d'avoir deux véhicules peut tranquillement continuer à circuler 100 pourcent de son temps.

Ne s'agit-il pas là d'une loi discriminatoire en défaveur de faibles revenus ? Les naïfs rétorqueront qu'il suffit d'interdire à une même personne d'avoir plusieurs numéros lui permettant de circuler sans contraintes. Cette réaction ne tient pas compte du principe que tout n'est qu'une question de prix. Avec de l'argent on peut toujours se "louer" réciproquement des voitures avec le bon numéro entre amis.

Les moins naïfs diront que l'on peut tout de même prévenir de tels contournements de la loi, par exemple en associant un numéro à une personne et non plus à un véhicule. Trop naïf! Contre rétribution il est toujours possible de "tricher" en toute légalité, par exemple en louant un taxi à la journée, en engageant divers chauffeurs, ou en usant de tout autre subterfuge payant.

Moralité: le respect des droits de l'homme et de l'égalité de traitement passe par l'éradication de la pauvreté.

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