lundi 24 avril 2006

Lois 'rustines'

Après le floutage de marques, le floutage de gueule.

Le floutage (masquage des marques) imposé par le CSA illustre de manière parfaite la totale aberration de certaines lois. Bien sûr qu’il faut des règlementations ; mais depuis quelques années on assiste à une dérive due à l’introduction de lois et de règlements dont les effets de bord (effets secondaires pour les enseignants ou effets indésirables pour les médecins) sont parfois pires que l’absence de règlement. Le peu de lois simples, efficaces, protégeant vraiment les personnes qu’elles sont censées protéger incite vraiment à penser que lois ne sont que de vulgaires rustines, décrétées à la va-vite sans toujours en prévoir les contournements. J’en veux pour preuve les modifications continuelles des règlements et textes de loi. Messieurs les décideurs, une loi n’est pas une promesse électorale, ni un argument de vente. Contrairement à vous, elle est censée durer.

Que fait un téléspectateur moyen face à une émission floutée ? Il essaie de reconnaître ce qu’on veut lui masquer. Résultat : la loi va exactement à l’envers du but poursuivi. Lorsque la surface à flouter est supérieure à 15 ou 20 pourcent de l’image ou lorsqu’une marque prend une telle place que le floutage pourrait laisser penser que le téléviseur est hors d’usage, on agit autrement : on retourne horizontalement l’image.

Stop ! Le monde n’est pas symétrique, alors pourquoi proposer une image irréelle, totalement fausse ? Quel est l’imbécile qui pense qu’une marque inversée n’est pas reconnaissable ? Je pense à ce pauvre crocodile né dans les années trente. Qu’il tourne la tête à gauche ou à droite ne change pas grand-chose au fait qu’il s’agit d’un crocodile souriant dont les chaussures sont des Lacoste.

Un des buts du floutage est, semble-t-il, de ne pas léser ou privilégier une marque par rapport à ses concurrents. Ineptie pour ineptie, il suffirait, lorsqu’une marque apparaît à l’écran, de montrer toutes les marques apparentées au même type de produit. Par exemple dans une bande au bas de l’écran où elles défileraient à grande vitesse. Ce défilement à vitesse supersonique est d’ailleurs utilisé pour les génériques de fin d’émissions. Non, les médias ne pensent pas que tous les téléspectateurs ont pris des cours de lecture rapide. Ils se fabriquent uniquement une bonne conscience ; ils sont « en règle avec la loi ». Après tout, il suffit d’enregistrer l’émission et de la passer à l’extrême ralenti.

Vivement qu’une nouvelle marque s’appelle Vendredi. Imaginez le floutage auditif du mot vendredi dans toutes les émissions (y compris la météo).

Moralité : hypocrisie, hypocrisie ! Vive l’hypocrisie !

vendredi 21 avril 2006

Vive Linux !


J'adore Linux. C'est le seul système d'exploitation gratuit que j'ai acheté au moins dix fois. Je veux soutenir le logiciel libre, donc je ne le télécharge pas, je l'achète. Tous ces gens contribuant au développement de Linux m'impressionnent. Un système d'exploitation avec des dizaines d'interfaces graphiques différentes, voilà enfin un standard utile. KDE ne me plaît plus ? Hop ! Je passe à Gnome ou à Motif en un clin d'œil. Il faut juste faire attention aux copies d'écran si l'on pense donner des cours ou écrire des livres sur le sujet, mais c'est génial. Ah ! J'oubliais les secrétaires qui parfois changent d'employeur. Il suffit de supprimer les secrétaires ou d'instaurer une loi attribuant à chaque corps de métier une interface graphique spécifique. Comment ? Les couples dans lesquels le mari et la femme n'exercent pas le même métier ? Ça existe ? Il leur suffit de changer d'activité, ou d'acheter un ordinateur supplémentaire pour l'informatique familiale. Rien n'a plus de prix que la liberté de choisir son interface graphique. Windows, lui, est vraiment banal. Aucun changement. Depuis des années XP nous propose les mêmes fonctionnalités, les mêmes icônes aux mêmes endroits. Quel manque d'imagination !

Il en va de même pour les systèmes de gestion de fichiers. Deux ? Trois ? Non, carrément une dizaine ou plus. Tout le monde y trouve son compte.

Et puis, je me souviens encore de l'époque où, après avoir installé Linux depuis un CD, il fallait penser à monter ce même lecteur de CD avant de l'utiliser. Certainement très logique et dû à des raisons tout à fait louables et importantes. Mais alors, pourquoi maintenant les lecteurs de CD sont-ils montés par défaut ? Stop! Linux a tout de même le droit d'évoluer, de trouver ses marques, de plaire aux utilisateurs. Et à moi, il me plaît ce bougre. C'est un hyperactif, toujours plein de nouveautés, toujours en pleine mutation, la stagnation connaît pas.

Et puis le logiciel libre, quoi de plus imaginatif et valorisant. L'autre jour alors que j'utilisais EasyPHP (en voilà encore un bon produit) je me suis mis en tête de générer des documents pdf. Heureusement EasyPHP possède une extension php_pdf qu'il suffit d'activer; il en possède également une autre: php_cpdf. Après avoir atteint mon but j'ai voulu générer des documents pdf plus complexes et j'ai dû chercher des informations sur Internet. Là, j'ai découvert que j'étais un attardé mental. Les développeurs utilisent EasyPDF ou encore fpdf ou encore xxxPDF. J'ai alors décidé de changer de librairie. Malheureusement j'ai dû récrire quasiment tout mon code, car les fonctions donnaient d'autres résultats ou s'appelaient autrement. Cela m'a permis d'apprendre à utiliser plusieurs librairies pdf. J'adore apprendre des chose nouvelles. J'espère juste qu'aucune autre version géniale de librairie pdf ne va sortir dans les prochains mois. C'est tout de même incroyable une telle puissance de développement. Tout ce que l'on cherche existe déjà. Sinon quelqu'un va sûrement s'y pencher.

J'aime vraiment beaucoup ce monde gratuit, peuplé de bénévoles courtois et disponibles. Mon seul regret est qu'il n'y ait pas d'équivalent au niveau du matériel informatique. En fait, je voudrais que les ordinateurs soient eux aussi gratuits. Après le logiciel libre, le matériel libre. Après tout, il faut du temps et de l'énergie pour construire un ordinateur, comme il en faut pour développer un logiciel.

Moralité: pour changer, mon nouvel ordinateur, je ne vais pas l'acheter, je vais le télécharger.

Le ciel appartient à Microsoft

Remontons quelques années dans le passé; plus précisément en août 1995 au moment de la sortie de Windows 95. Rappelez-vous la boîte avec un ciel bleu recouvert de nuages blancs estampillée de la fenêtre quadricolore de Microsoft. Obnubilés par son contenu tant attendu la plupart des gens ne se sont jamais intéressés à la symbolique qu'elle véhiculait. A cette époque beaucoup d'éditeurs de logiciels se sont également mis à utiliser le ciel bleu nuageux pour décorer leurs emballages.

Un après-midi de 1996, vers 16h00, arrêté en voiture à un feu rouge, je lève les yeux vers le ciel et soudain je réalise l'extrême subtilité de Microsoft et de ses responsables marketing. Quoi de plus universel que le ciel et les nuages ? Rien. Où que l'on se trouve sur la planète, que l'on soit un eskimo, un australien, un chinois ou un papou, au-dessus de sa tête il y a toujours le ciel bleu avec des nuages. Essayez de trouver un autre objet ou paysage présent et connu sur la Terre entière. C'est impossible. Le ciel est vraiment le seul et unique symbole universel. Et il est désormais associé à Microsoft pour l'éternité. Imaginez une distribution de Linux avec un ciel bleu nuageux sur la boîte. Quelque chose ne collerait pas. Le ciel c'est Microsoft !

Je ne pense pas que cette symbolique soit involontaire; je reste au contraire persuadé que la personne qui en a eu l'idée est un génie.

Moralité: si vous vous embêtez, regardez vers le ciel. Sinon regardez par la fenêtre, l'effet est le même.

L'hypocrisie du floutage

Eh oui ! Pour une telle aberration il fallait bien créer un néologisme. Flouter consiste à rendre floue une portion d'image sur une photo ou une vidéo. Rien n'est plus agaçant que le floutage dans les émissions de certaines chaînes de télévision. Les pires scènes sont celles se déroulant dans les rayons des supermarchés. Parfois on distingue un œil ou une oreille; mais tout le reste est flou. Toutefois une bouteille de Coca-Cola ou un symbole Nike d'un mètre carré, même flou, il faudrait être complètement gâteux pour ne pas les reconnaître.

Du fait que nous vivons une époque surpublicisée, il est quasiment impossible de trouver un T-shirt ou une veste sans logo, et être filmé signifie risquer de passer pour quelqu'un qui porte des habits tachés.

Et que dire du métier de flouteur ? Saboter de telle manière des images est injustifiable. A l'heure où l'on nous parle de télévision haute définition, où chaque pixel compte, comment accepter de regarder une émission dans laquelle 20% de l'image est floue ? Autant revenir au noir/blanc !

Mais qu'espèrent donc nos grippe-sous fournisseurs d'images ? Du chantage médiatique pour soutirer quelques euros à toutes les marques figurant sur le moindre extrait vidéo ? Une manière de favoriser celles qui paient la diffusion du moindre crocodile souriant, ou de la moindre panthère bondissante ?

Pourquoi le floutage est-il apparu si récemment alors que pendant des années on pouvait voir des logos dans les rues, des habits sur des personnes, des marques sur les voitures ? Les plus forts ce sont tout de même Microsoft avec leur marque véhiculée depuis 1995 par un ciel bleu garni de nuages blancs et Orange dont le logo, même flouté restera toujours orange.

Finalement que faut-il penser de ces mêmes inexcusables fournisseurs d'images lorsqu'ils nous diffusent des matches de football truffés de publicités de taille gigantesque et d'une netteté à faire pâlir d'envie même une télévision à très haute définition qui verra le jour dans une dizaine d'années ?

Le seul avantage de ces procédés bas et mesquins est qu'ils nous font voir la vie réelle d'une manière bien plus nette.

Réagissons ! Ne tolérons plus le moindre flou !

Les sociétés doivent absolument adopter des logos flous. Cela permettrait au moins d'introduire une certaine pagaille dans l'univers des flouteurs invétérés.

Moralité : plus on est de flous, plus on nuit.

mardi 18 avril 2006

Printemps : geranium nullium

Lorsque l'on demande à quelqu'un de citer un tableau célèbre, c'est très souvent la Joconde qui remporte la palme. S'il s'agit d'un compositeur classique, c'est Mozart ou Beethoven. Tout est une question de références.

Dans notre société la masse des connaissances disponibles est devenue si importante qu'une seule personne ne peu pas tout savoir. Paradoxalement, pour survivre, il faut connaître un maximum d'informations.

Le cerveau humain est une machine extrêmement bien construite. Il a appri à analyser l'information, aussi complexe soit-elle, à la synthétiser, à l'édulcorer, à la nettoyer afin d'en garder uniquement l'essentiel. La phrase bien connue "Ce matin un lapin a tué un chasseur, c'était un lapin qui avait un fusil" pourrait être interprêtée comme : "Les lapins sont des tueurs". Information inexacte, certes, mais essentielle à la survie de l'espèce.

Pour se mettre en valeur dans les cocktails, il faut posséder une culture de surface. La surface la plus grande possible, mais avec une profondeur très faible. Il faut en savoir le moins possible dans le plus grand nombre de domaines, ce qui permet d'agrémenter les discussions de toutes sortes et dans tout milieu. C'est là que le génie de l'humain entre en action. Parlons cinéma, avez-vous vu le dernier Claude Berri ? Littérature, le dernier opus de Dan Brown est une merveille ou encore jardinage, j'adore les géraniums.

Non, pas les géraniums ! Les jardinières fleuries des balcons vous remercieraient. Voilà encore un paradoxe, car s'il est un domaine, somme toute très personnel, c'est bien le jardinage. Dans ce hobby l'être humain peut laisser courir son imagination, faire d'incroyables expériences, découvrir de fabuleuses espèces. Eh bien, que nenni ! Il plante des géraniums.

En Suisse, il est obligatoire de planter des géraniums. C'est un acte inscrit dans la constitution. Mais pourquoi cette plante remarquablement laide fait-elle autant d'adeptes ? Google ne s'y trompe pas: 6'430'000 pages sur les géraniums contre 545'000 sur les azalées. Pourquoi cette géraniacées qui sent le vieux bouc a-t-elle conquis nos terrasses et jardins au point de les faire ressembler à des Garden Center suisse-allemands ?

L'explication est liée à plusieurs facteurs. Le premier est la dégénérescence de l'espèce (la plante, pas l'humain !). Avez-vous déjà vu un vrai géranium ? Comme ceux qui poussaient à l'époque de Jules César ? C'est comme comparer un sanglier à un cochon. A force de sélection, marcottage et bouturage, nous sommes arrivés à fabriquer une plante mutante résistante à tout. La sécheresse, les maladies, les tailles ratées, même un accident atomique n'annihilerait pas cette robuste et indestructible erreur génétique. C'est la plante idéale pour les mauvais jardiniers en herbe que nous sommes.

La simplification dans la production et la vente de cette plante a été un catalyseur pour sa prolifération. Pas besoin de gants, de pots ou de température critique pour cette plante. Un géranium c'est increvable ! Les commerçants l'on bien compri et choisissent délibérément de vendre uniquement du géranium, au risque de voir disparaître d'autres plantes bien plus belles, mais plus difficiles à cultiver.

Il fait beau, le soleil brille, c'est le printemps. Dans toutes les bonnes jardineries s'organise la semaine du géranium ! Apportez vos bacs, on vous les plantera gratuitement. Des dunes, des montagnes de géranium envahissent les parkings des magasins. Et les suisses se ruent sur le dernier géranium à la mode : le rouge pour changer. De toute façon, on n'a pas le choix.

Votre voisin a de plus beaux géraniums que les vôtres ? Avez-vous essayé le nouvel engrais "Hauer Osmocote" à 18 € les six capsules ? Et le dernier terreau à base de lisier de poule du Jura ? Et pourquoi, cette année, ne planteriez-vous pas tout simplement autre chose ?

Essayez de faire preuve d'imagination. Plantez de vraies plantes qui sentent la rose ou le citron. Des fleurs aux couleurs variées et aux pétales de plus d'un centimètre. Plantez des framboises ou des lardons. Plantez des gallinacées ou du bambou. Mais surtout, pas de géranium. Non, vraiment, pas de géraniums cette année, s'il vous plaît!

lundi 10 avril 2006

QCM Connaissez-vous Einstein?

1. Quel est le prénom d'Einstein ?
2. Albert Einstein est surtout connu pour:
3. La théorie de la relativité restreinte:

4. La fameuse formule chère à Einstein est:

5. Albert Einstein a passé une grande partie de sa vie

6. Albert Einstein aimait

7. Einstein est

8. Albert Einstein

9. La plupart des gens

10. Albert Einstein est

QCM Aimez-vous le risque sur internet ?

1. Pour provoquer une montée d'adrenaline vous

2. Pour vous un risque c'est
3. Vous utilisez un gri-gri quand
4. Les notices d'utilisation, vous les préférez quand elles sont
5. Pour vous, un site internet de qualité c'est

6. La dernière fois que vous avez eu très chaud c'est lorsque

La Terre a une ceinture trop serrée

Certains dirigeants de pays fortement surdéveloppés ont tenu récemment une conférence durant laquelle ils ont mis en place un projet de découpage de la planète. L'idée consiste à encercler la Terre au niveau de l'équateur à l'aide d'un immense câble d'acier de 80 cm de diamètre.

Jusque là rien d'anormal, partant du fait que le concept sort de la tête d'hommes politiques. Le problème est qu'un immense treuil est en construction dans le nord du Brésil. Son rôle sera de resserrer petit à petit le câble autour de l'équateur, au rythme d'environ 400 à 500 mètres par jour. Les concepteurs du projet espèrent obtenir une planète légèrement en forme de huit dans quelques dizaines d'années.

Peu à peu, dans les environs de l'équateur, l'océan présentera des pentes suffisantes pour permettre toutes sortes de nouveaux sports tels que le ski nautique autonome ou encore la planche à voile ascensionnelle. Des pays, jusque là plats et désertiques présenteront un relief accidenté et ornementé d'une végétation plus abondante due à la pénétration de la mer le long du resserrement provoqué par le câble.

Il y aura bien quelques déplacements massifs de population essayant de rejoindre la sphère du nord avant qu'elle ne soit totalement séparée de la sphère du sud, mais rien de très important.

Cette séparation pose des problèmes nouveaux. Là où les deux sphères se touchent presque, les habitants de l'une et de l'autre ont-ils la tête et les pieds en sens opposé ? Quelle partie de l'ex Terre deviendra la seconde Lune de l'autre ? Notre poids sera-t-il réduit de moitié ?

Comme on peut l'imaginer, la réussite du projet réside dans sa non-divulgation. En effet, les états de l'émisphère nord espèrent prendre l'émisphère sud par surprise et couper le plus rapidement possible la Terre en deux. Terminée la dette du tiers monde! Plus de soucis! Des guerres uniquement entre pays riches. Quelle joie de pouvoir se détruire à armes égales, sans scrupules ni arrière-pensées.

Après que toute vie aura complètement disparu de la Terre du nord, la Terre du sud pourra enfin profiter d'une paix bien méritée.

Moralité: rien de tel pour perdre du poids que de se serrer la ceinture. Mais les maladies mortelles se situent le plus souvent dans la partie supérieure du corps, rarement dans les membres inférieurs.

Rien à dire? Faites un blog


En l'an de grâce 1723, dans un petit bureau du CERN, à Genève, naissait une nouvelle idée: le web. Cette petite chose parfaitement insignifiante allait changer la face cachée du monde.

A cette époque l'humanité disposait d'une gigantesque quantité d'informations, mais également d'un colossal vide au niveau de l'accès à ces données. Le web arrivait à point nommé.

Au début du zéro du web, les scientifiques et les universités étaient responsables de publier sur le réseau une base de connaissances quasi "encyclopédique". Les informations sur le réseau étaient somme toute de taille raisonnable, mais surtout d'une bonne pertinence.

Puis arrivèrent les internautes, la famille Bidochon au grand complet. Au début, ils créèrent leurs petites homepages avec la photo de Lumpi le chien. Au bas d'une page kilométrique on trouvait la liste des liens connus indispensables, c'est-à-dire Altavista, Whitehouse et Yahoo. Cette activité était réservée à une élite chez les Bidochon. En effet, créer sa propre homepage en html n'est pas si facile.

Les commerces ne tardèrent pas à débouler sur le web. Au début, aucune marque très connue, à part Coca-Cola et General Motors. Puis des noms parfaitement inconnus débarquèrent sur la toile: Amazon, eBay. Seulement bien plus tard suivirent timidement les marques connues. Comme si c'était un pêché commercial d'ouvrir un site.

Le commerce gagnait du terrain, les médias commençaient à reconquérir des parts de marché. Tout allait pour le mieux dans un monde parfait. La homepage de la famille Bidochon était noyée sous les bannières publicitaires grand format.

Et puis, tout bascula! Un petit malin avait inventé le Blog (BidochonLOG). Dès cet instant commença à fleurir un nouveau type de homepages, toutes extrêmement semblables, que ce soit au niveau du contenu que du contenant.

Chacun avait désormais la possibilité de raconter sa vie, poster des photos de tout et de rien et ainsi permettre l'overflow du web en noyant l'information pertinente dans un tsunami géant, à la manière de quelques grains de sucre dans une tasse de chocolat sans goût.

Le blog, c'est la possibilité pour tout un chacun de donner un sens à sa vie en la partageant avec le reste du monde. Au premier abord cette démarche est tout à fait louable. Mais c'est sans compter avec la médiocrité de la vie de la majorité des bloggeurs.

Un blog digne de ce nom se doit d'être creux et sans intérêt. Pour cela, toutes les armes sont permises. Parler de la dernière émission télé. Epiloguer sur sa tragique journée au bureau et relater son aventure avec la machine à café. Ou encore passer en revue la liste de ses amis bloggeurs ayant la même vie miteuse que la sienne.

L'humanité ne s'était encore jamais autant exprimée. Le contenu des cerveaux humains s'est transvasé sur internet à l'aide des blogs. Seul hic : les cerveaux humains semblent être composés pour 80% de Coca-Cola light et 20% de beurre liquide. L'information générée est nulle et sans intérêt.

Moralité Si votre vie est passionnante, aventureuse ou tourmentée, dommage! Vous n'existez-pas.


La fin des proverbes

Avez-vous remarqué ces dernières années une tendance frénétique à la contraction des proverbes et autres dictons ?

Il n’est pas rare d’entendre au hasard d’une conversation : «Il ne faut pas vendre la peau de l’ours». Non, en effet, ce n’est pas très moral de vendre des peaux d’ours. Le tout est de ne pas se faire attraper. Ce proverbe pourrait être le nouveau slogan écologiste de GreenPeace, succédant à «Cessons d’abattre des arbres en Amazonie.» ou «Halte au trafic d’animaux sauvages !»

Certes les proverbes, bien que souvent réduits à une seule phrase, sont encore trop longs pour notre époque où la moindre seconde gagnée est un exploit recherché.

Pourquoi donc ne pas faire encore plus court : «Il ne faut pas vendre.» ou «Tant va la cruche à l’eau.» ou encore «Noël» ou «En avril». Là c’est parfait ; pas le moindre gramme de salive gaspillé.

Cela nous éloigne des bons vieux proverbes du genre «Il vaut mieux dire du bien de sa valise que de la malle du voisin», «Quand la mouette a pied, il est temps de virer» ou encore «Il faut enterrer le calumet de la guerre et fumer le hache de la paix». Mais c’est tellement dans la mouvance et la modernité de notre époque…

Moralité : Il n’y a que les imbéciles !

vendredi 7 avril 2006

Sites internet: l'horreur!

Pourquoi les sites internet des grandes sociétés sont-ils antant ratés ? Plus les moyens mis en œuvre pour les réaliser sont énormes, plus le résultat est catastrophique.

Il n’est pas question ici d’établir une liste des sites les pires de la planète, mais uniquement de pointer du doigt quelques couacs parfois révélateurs. Un site internet est une vitrine virtuelle pour laquelle le soin apporté à sa réalisation doit être égal et même supérieur à celui pris pour la mise en place d’une vitrine physique. Bien plus de personne défilent devant un site internet que devant une magasin réel.

Prenons le cas de www.coop.ch, une grande chaîne de supermarchés. Il y est totalement impossible de chercher un produit dont le nom possède moins de 4 caractères. L’enseigne ne devrait pas s’étonner d’avoir une chute de ventes pour des articles tels que : thé, Axe, Cif, OB, … La liste est bien longue. Un informaticien vous expliquera certainement que c'est entièrement voulu. En réalité, les développeurs du sites ont peut-être simplement voulu éviter le problème d’avoir à gérer les mots non significatifs : la, le, des, ou, du, aux…

Autre exemple avec le concurrent et néanmoins multinationale et multimilliardaire en chiffre d’affaires : www.leshop.ch. En suivant successivement les liens : « 1ère visite », « Supermarché », « Bio & équitable », « Fruits frais », cliquer sur la banane, ensuite utiliser la flèche « précédent » de votre navigateur. Tiens ! Comme c’est étrange, on se retrouve sur la page d’accueil. Il suffit de cliquer sur le bouton « suivant » du navigateur et là, merveille technologique, magie de l’informatique, stupeur suprême, horreur et putréfaction. On tombe sur une page pour le moins louche

Une librairie suisse importante (Payot semble-t-il) s’est même offert le luxe récemment de fermer son site de commerce en ligne pendant plus de deux semaines, en affichant simplement un message d’excuses. Lorsqu’un site fonctionne, quelle raison peut-elle impliquer une panne de plus de deux semaines ? Matériel ? On peut le changer rapidement. Logiciel ? Mais puisque le site fonctionnait! Autre raison ? A vous de trouver.

Mais tous ces couacs sont peut-être volontaires. N’ont-ils pas été générés afin de figurer dans un quelconque bêtisier ? Ces anomalies sont forcément voulues. Sinon, comment imaginer que des sociétés qui brassent des millions, voire des milliards, ne soient pas capables de dépenser quelques malheureux milliers d’Euros pour faire tester leur site, même par le dernier imbécile venu ?

Moralité: ti as du fric ou ti en n’as pas, de toute façon ton site il est ringard.

mercredi 5 avril 2006

Obligés de jouer au Loto

Bientôt l’état pourrait obliger les citoyens à jouer au loto. En effet, dans le canton de Vaud les finances d’une commune ne se sont jamais aussi bien portées depuis au moins 1043 av. JC. Questionné sur les raisons de cette bonne nouvelle, un élu explique que cela est dû à la présence d’un gagnant de l’Euro Million sur son territoire. Ah ! Sacrés impôts.

Fort de cette expérience, l’état devrait favoriser ou même subventionner les jeux de hasard afin de renflouer ses caisses, bien évidemment toujours vides.

On a enfin trouvé le fameux remède miracle tant recherché et qui ne fait que des heureux. Le gagnant de 100 millions d’euros explose de joie. Il donne 30 à 40 millions au fisc, donc à l’état, et n’en reste pas moins content, lui qui aurait dû travailler pendant près d’un millénaire pour gagner une telle somme. L’état, de son côté, encaisse un petit pactole rondelet, sans prendre de risque, sans acheter une seule grille de loto et donc sans dépenser le moindre centime. Les concitoyens du gagnant en profitent également indirectement. Même l’Européenne des Jeux y trouve son compte. En plus, cela fait de la pub pour le buraliste, pardon le débitant, pardon le kioskiste.

Mais qui y perd dans l’histoire ? Cherchez l’erreur.

Moralité : jouer au loto et gagner, ou alors payer plus d’impôts.

mardi 4 avril 2006

Taille des voitures

Les publicités pour les voitures soulèvent une question fondamentale: pourquoi les dimensions des voitures augmentent sans cesse, alors que les routes, parkings et autres ne changent pas ? En effet, jamais dans une pub automobile vous n'entendrez:

  • "La nouvelle Ford Nouba est maintenant moins large"
  • "Fiat sort une Koala plus courte de 20 centimètres"
  • ou encore "Mercedes a réduit toutes les dimensions des Classe F"
Dans (quasiment) toutes les publicités, journaux et émissions spécialisés dans l'automobile, c'est toujours le contraire dont on parle:
  • "La nouvelle Golf, plus spacieuse et confortable est plus large de 8 centimètres et plus longue de 21 centimètres…"
  • "Enfin une Seat plus habitable; elle gagne 6 centimètres en largeur et 16 en longueur…"
  • "Volvo revoit l'habitabilité des ses modèles coupés; ils sont désormais plus larges…"

Jamais une marque de voiture ne va sortir un modèle plus court ou étroit que l'année précédente. Donc, tout ce qui ne diminue jamais, ne peut qu'augmenter. Ou bien rester le même, me direz-vous. Mais d'un point de vue marketing, annoncer un "non-changement" n'est pas toujours original.

Les voituriers ont le droit de construire des modèles plus grands, mais en faire un argument publicitaire est aussi artificiel que de vanter le nombre de branches des volants ou la couleur des pare-chocs (voir prochain article).

Voici une proposition à l'intention des constructeurs et/ou des publicitaires voituriers. Pourquoi ne pas construire dès l'an prochain des voitures de 10 mètres de long, 2,5 mètres de large et 2 mètres de haut ? Un constructeur qui décide de sortir un tel véhicule prendrait une avance incroyable sur tous ses concurrents! Les avantages sont multiples, du moins ne ce qui concerne les clients-acheteurs:

  • puisqu'il paraît primordial et même vital qu'une voiture soit la plus grande possible, imaginez l'impact d'une telle annonce!
  • il n'y aura plus besoin d'augmenter les dimensions de quelques malheureux petits centimètres chaque année. C'est fait d'un coup et on est bon pour au moins dix ans
  • il sera enfin possible de se concentrer sur les vrais avantages des nouveaux modèles
Ou alors je n'ai rien compris. C'est peut-être simplement pour suivre l'évolution de la taille des être humains, qui, comme chacun le sait, augmente de 5 à 10 centimètres chaque année.

Finalement le commerce, c'est facile:

  • vous créez une nouvelle voiture, la plus petite possible
  • chaque année vous augmentez sa taille, plus que la concurrence
  • vous faites fortune
Smart l'a bien compris, et ils ont de la marge. A quand une Smart de la taille d'un semi-remorque ?

S'il vous plaît, Messieurs les marketeux du véhiculisme, un peu d'originalité! On n'achète pas une voiture comme on achète un baril de poudre à lessive.



(les arguments publicitaires et les marques cités dans cet article sont purement fictifs et ne correspondent à aucune réalité)

lundi 3 avril 2006

Vive la météo

Il est temps de faire table rase de la météo. Cela fait bien des années que l’on nous rebat les oreilles avec les progrès de la météo. Les météorologues nous expliquent qu’il faut de plus en plus d’infrastructures techniques et informatiques afin d’améliorer les prévisions, leur fiabilité.

Soit tous ces millions n’ont jamais été donnés aux météorologues et leurs grenouilles et autres grigris sont détraqués, soit les bugs informatiques ont encore frappé.

Faisons le bilan de ce que nous apportent les prévisions météorologiques. A part en pleine canicule lorsque la météo nous annonce qu’il fera encore chaud, ou quand l’animateur vedette nous indique le saint du jour et l’heure du lever de soleil, il n’y a rien d’impressionnant derrière cette science.

Un jour un collègue qui se trouvait à Zermatt sous une pluie torrentielle, appelle avec son portable les grands spécialistes de la météo nationale pour savoir quel temps il faisait à Zermatt, s’est vu répondre : « aucun problème, grand beau temps ». Oui je sais, les micro climats, la difficulté de prédire le temps en montagne, etc.

Le problème est que la météo est entrée dans les mœurs, mais nous est-elle vraiment utile dans la vie de tous les jours ? Admettons que la météo marine revête une certaine importance pour naviguer dans des zones à risque, ou qu’un bulletin d'annonce d’avalanches puisse sauver des vies. Mais les moyens sont disproportionnés. Les progrès ne sont pas assez visibles. Tous cet argent ne serait-il pas mieux investi dans la lutte contre des maladies ravageuses ou, par exemple, dans l’aide alimentaire aux populations du tiers monde ?

A certains égards la météo a parfois des relents d’horoscope. A entendre les conversations de bistrot, elle se trompe toujours. Bon, disons dans la moitié des cas ; et c’est quasiment l’équivalent d’un effet placébo.

Messieurs les météorologues, faites un effort. Informez les gens que vous n’êtes pas les mages tout puissants qu’ils pensent que vous êtes. Ou alors soyez meilleurs ! Faites en sorte que n’importe qui ne puisse pas se vanter de faire de meilleures prévisions que les vôtres. Il est évident que la météorologie est une science exacte et à part entière. Mais son domaine d’application est très complexe et difficilement vulgarisable. La météo doit soigner sa communication.

Il est des régions dans lesquelles il n’y a besoin d’aucun météorologue pour savoir qu’il va faire beau pour au moins une semaine. Il est également des endroits pour lesquels la météo ne peut rien car les changements sont rapides et peu prédictibles.

Lorsqu’elles lisent dans le journal « mardi il va pleuvoir, avec un indice de fiabilité de 20% », il y a encore beaucoup de personnes pensent qu’il va donc faire beau ! En revanche, bravo pour les photos par satellite. On peut les utiliser pour des tests psychologiques et y reconnaître toutes sortes d’objets familiers ou imaginaires. Ça détend. Chapeau également pour les présentateurs(trices) météo de la télévision, toujours pimpants et intéressants.

Moralité: vive la météo utile ; celle qui annonce l’éruption imminente d’un volcan. A bas la météo qui me dit si demain après-midi la température est au-dessus ou au-dessous des normales saisonnières.

Défaire la vie

La monde de l'informatique s'est souvent inspiré du monde réel. Oui, réel: les trottoirs, les voitures, les chiens et les crottes sur le trottoir ! Par exemple, les routes (highway) les souris (Logitech) et les crottes (spam) figurent au catalogue. Toutefois on ne trouve pas (encore) les enclumes, les fruits (avec une exception pour les pommes) et les éponges.

Le but recherché consiste à simplifier le langage informatique en utilisant des termes connus et ainsi permettre à tous d'accéder au monde obscure l'informatique. Geste louable certes, mais un peu abrutissant.

L'informatique a également des valeurs qui lui sont propres, notamment la touche ESC associée à la fonction annuler ou défaire. La vie réelle ne dispose pas de commande annuler et c'est fort regrettable. Imaginez : je gare ma voiture et dans un moment d'inattention je défonce la voiture de devant. Que faire ? Fuir ? Laisser un mot ? Pas du tout. J'active la touche annuler et je refais mon parcage.

Un verre cassé, un excès de vitesse, un examen raté, un crash d'avion, tous ces problèmes disparaissent grâce à la touche annuler.

Comment pouvons nous vivre sans cette fonctionnalité ? Tous les scientifiques doivent se pencher sérieusement sur le problème. Annulons tout et recommençons indéfiniment. Devenez vous aussi des annuleurs. Annulez cet article, annulez-vous! Bonsoir!

Paris-Dakar: enfin la faim

Chaque année le Dakar se court sur les routes du continent africain. A l'origine ce rallye motorisé partait de Paris et se terminait à Dakar. Actuellement le départ se situe au Portugal, et après avoir traversé l'Espagne, le Maroc, le Sahara Occidental, la Mauritanie, le Mali, et la Guinée, les coureurs arrivent au Sénégal.

Pourquoi le Dakar n'est-il plus une course "de Paris à Dakar" ? Les organisateurs l'ont vite compris: le paysage français ne tient pas la comparaison face aux dunes sous un coucher de soleil saharien. La famille Bidochon ne fait pas vendre du rêve. Une autre raison à ce changement d'itinéraire est que le Dakar défonce tout sur son passage. Il est donc moins dommageable que ce rallye se déroule dans des pays où l'infrastructure routière est quasi inexistante.

Mais le Dakar, c'est avant tout du sport et du rêve. Il n'a pas vocation à faire disparaître la faim dans le monde, mais seulement à la diminuer. Dans les pays traversés, une manne coule dans son sillage, alimentant des régions en argent que seuls le tourisme peut apporter. Les pays se battent pour avoir le Dakar.

Le pire, ce sont les morts. Pas les pilotes qui, eux, ont choisi de prendre des risques, mais bien les enfants qui meurent quasiment chaque année, écrasés par une moto ou par un camion d'assistance. Cette année, deux premiers gosses sont passés sous les roues des voitures ("Décédés dans le sillage de la caravane du rallye" comme le dit si poétiquement la dépêche de l'AFP). Le troisième a été heurté par un camion de manière beaucoup plus brutale.

Le Dakar a-t-il tué de futurs prix Nobel ou brillants avocats ? Ou simplement trois garçons qui aimaient le sport mécanique, qui avaient la vie devant eux et qui sont morts pour permettre à la télévision de continuer à diffuser du rêve à tout prix ? Ne faudrait-il pas stopper définitivement une course qui tue en toute légalité des enfants innocents ?

Le pilote et les copilotes du camion d'assistance concernés ont été entendus par la gendarmerie locale, comme dans "tout accident de la route se produisant au Sénégal", a précisé le directeur de l'épreuve. Comment ce même directeur pourra-t-il annoncer aux parents des victimes qu'il s'agit d'un simple accident de la route !

Lorsqu'un motard australien meurt en course, 1'882 articles sont publiés sur lui. On n'hésite pas à ériger des stèles, à organiser des cérémonies commémoratives, mais jamais on ne remet en question la légitimité d'une telle course.

Moralité: le Dakar est une course qui permet de détruire des paysages et des habitants de régions dans lesquelles la mort est considérée comme un dégât collatéral, d'après les organisateurs.

La télévision et la pub

Hier soir je regardais par hasard la télévision (c'est toujours par hasard) et, dans une frénésie de zapping, je suis tombé sur "Les enfants de la télé" présenté par Arthur. Comme invités, les bronzés, venus présenter leur dernier film "les bronzés 3".

"Il faut allez voir ce film" clame le présentateur. "Ce film est génial et nous attendions depuis longtemps votre retour. Nous vous souhaitons un grand succès. Vraiment, tout le monde doit aller voir ce film".

L'émission, qui doit bien durer au moins deux heures, noie le téléspectateur sous des avalanches de "il faut absolument aller voir ce film", entrecoupées de making off et d'anecdotes. Quand j'ai éteint la télé j'ai appelé par accident mon chien Popeye et je voulais acheter une perruque.

A quoi en est réduite la télévision en 2006 ? La quasi totalité des émissions ont comme but principal de nous vendre un auteur, un spectacle ou un DVD. Même au journal télévisé suisse la présentatrice reçoit des invités venus parler de leur dernier livre. Il en va évidemment de même dans les émissions culturelles. Rien n'est gratuit. On invitera de préférence une personne qui vient de sortir un livre ayant un vague rapport avec le sujet traité, plustôt qu'un éminent spécialiste qui lui, n'a pas le temps d'écrire des livres.

Le but et l'intérêt de la télévision est-il vraiment de mimer les panneaux publicitaires ? Y a-t-il au moins encore des émissions dont le seul objectif serait de nous divertir ?

Trouvé ! "Le plus grand cabaret du monde" de Patrick Sébastien. A première vue seulement, car Patrick Sébastien n'échappe pas à cette nouvelle tendance et, avec son style bien à lui, il nous assène des : "Alors j'ai lu ce livre. Il m'a bouleversé. Vraiment, jamais je n'avais lu de telles choses".

"Qui veut gagner des millions" ? Encore raté, il existe la version DVD du jeu avec 10'000 questions permettant de s'entraîner en cas de grève.

"Vidéo gag" ! Eh oui. Pas de publicité, présentateurs sans grand intérêt, sujets variés et surtout des frais de production vraiment réduits puisque le contenu est entièrement et gracieusement fourni par les téléspectateurs.

En 2006, une télévision sans publicité est donc une télévision composée de vidéos envoyées par les téléspectateurs, présentée par des animateurs lobotomisés et sans humour. Une télévision au contenu pitoyable dont la seule utilité est d'éviter l'achat d'un caméscope.

Moralité: il faut tomber bien bas pour échapper à la publicité. Et nous n'avons certainement pas encore tout vu.

On patauge dans le yaourt

Pour une fois cette célèbre expression n'est pas au sens figuré mais bien au sens propre. Au propre, c'est beaucoup dire d'ailleurs. En effet, certaines marques de yaourts que l'on trouve dans nos magasins d'alimentation n'ont rien de très propre. Vous ne voyez sans doute pas où je veux en venir, alors cessons de tourner autour du pot et détaillons le sujet de manière scientifique.

Un pot de yaourt, c'est quoi ?

  • c'est un respectable réceptacle généralement en matière plus dure que le contenu qu'il est sensé contenir. Généralement non poreux, parce que ça ne fleurerai pas top dans le frigo.
  • un couvercle qui permet de l'ouvrir une seule fois de manière rapide, afin de se délecter au plus vite du nectar ventriculaire.
  • Mais avant tout, c'est un contenu, en général une matière gluante et collante souvent de couleur claire, parfois avec des intrus appelés "morceaux de fruits" et un léger goût de quelques chose qui nous rappelle un vague produit issu du milieu agricole (en général, fraise, mocca, ou ananas parfois les trois en même temps).

Voyons maintenant comment les fabricants de yaourt s'y prennent pour nous compliquer la vie. "Nous compliquer la vie ???" Mais il est fou, c'est pas compliqué un pot de yaourt me direz-vous ? Depuis quelques années déjà, pour diverses raisons que nous allons évoquer plus loin, le yaourt de base a complètement changé. En bien ou en mal, à vous d'en juger.

Le pot tout d'abord. Il y a très très longtemps (au moins 100 ans), le pot était en verre. Il y a très longtemps (au moins 10 ans) il était constitué d'une pièce en plastique sur laquelle étaient imprimées diverses propagandes publicitaires à propos des vertus de manger du flan. Maintenant, c'est bien différent. Prenons les yaourts de base que l'on trouve à la Migros (chaîne suisse de supermarchés pourvue de plusieurs maillons faibles). Le pot, c'est quelque chose à voir! D'abord une première pièce en matière synthétique, une sorte de PVC mou et blanc, soi-disant moins polluant dans la nature (c'est la Migros qui le dit… pas les castors…) par-dessus, une pièce de carton sur laquelle figure toujours ce slogan alimentaire.

Quand on jette le pot à la poubelle, deux solutions. Mauvais écologiste, je jette rageusement et rassasié mon pot directement aux détritus, ou alors helvète abouti comme l'est le suisse allemand de base, je démonte mon pot en deux pièces que je jette dans mes deux poubelles destinées au plastique et au carton (la jaune et la verte).

Fatiguant ! C'est compliqué et stupide, je propose de simplifier le problème. Imprimons directement la propagande migrosienne sur le pot en plastique mou et abandonnons la partie carton au profit de la forêt amazonienne. Pas bête ! Voilà une idée qu'elle est bonne. Enfin, on l'avait déjà eue il y a 10 ans. D'ailleurs, il y a 10 ans, on faisait même mieux, la propagande figurait uniquement sur le couvercle, on n'imprimait rien sur le pot.

Le couvercle, ou opercule pose également problème. Chaque année les laboratoires Nestlé innovent et pour une fois, l'ingénieur qui s'en est occupé n'est pas tombé dedans (le yaourt donc). Vous voyez de quoi je parle ? Non ? Le couvercle en plastique !!! Enfin une idée géniale. Une simple feuille de plastique collée sur le dessus du pot qui fait office de capuchon. C'est vrai, souvenez-vous du passé, le couvercle en aluminium (ça coûte cher l'aluminium). On tirait sur la languette afin d'ouvrir le pot et huit fois sur dix, on déchirait l'alu. Et là, c'était foutu, la guerre des nerfs commençait. Il fallait délicatement, au risque de ce planter de fines lamelles d'alu sous les ongles, retirer tous les restes d'alu autour du couvercle. Tâche très difficile, parfois même impossible. L'alu, très bon nageur, profitait d'un moment d'inattention pour plonger dans le yaourt au caramel. C'était dégueulasse. D'ailleurs c'est pour ça que jusqu'à l'âge de 20 ans je ne mangeais pas de yaourt. J'avais bien essayé, mais tant que je n'avais pas retiré tous les restes d'alu du pot, je ne pouvais manger mon yaourt. En général, quand j'avais terminé, le yaourt avait tourné et prenait une odeur innommable.

Bref, on vit une époque formidable. Mais alors, pourquoi certains fabricants primitifs continuent-ils à mettre des couvercles en alu ? Pourquoi s'acharnent-ils à nous détruire nos fins des repas ? Peut-être que la machine à coller les couvercles a coûté tellement cher qu'ils ont calculé l'amortissement sur 226 ans ?

Venons-en au contenu. A la base c'est un produit laitier simple. Une sorte de lait assez fermenté pour donner du yaourt, mais pas assez pour obtenir du fromage. Un fabricant ne le voit pas du tout de cet oeil. Pour lui un yaourt, c'est un coût de fabrication. Le principe étant de baisser le prix de la tonne sans toucher au poids de la tonne. Les consommateurs, quant à eux sont des vaches à lait friandes de produits doux et sucrés qui achètent de la gelé blanche au gramme. On peu aussi définir le yaourt comme une base neutre, sans goût, sans odeur et sans texture sur laquelle un vicieux ordinateur automatique va ajouter des colorants, des goûts artificiels et des petit morceaux de déchets carnés et faisandés pour créer une texture (parfois c'est aussi de l'éponge).

Il ne se passe pas une année sans que l'on invente un nouveau yaourt encore moins dangereux pour la santé. A chaque fois les fabricants nous promettent monts et merveilles: toujours meilleur pour la santé que le précédent. Je me souviens de l'année où une grande marque avait innové avec un yaourt dépourvu de produits laitiers. Une sorte d'huile de tournesol gélifiée, soit disant 100 % naturelle (c'est la pub qui le disait !). Imaginez le tableau, un pot rempli d'une vieille huile émulsifiée avec un léger goût de chocolat ou de banane.

On a aussi connu la tendance "Le yaourt est un complément alimentaire et vous apporte tout ce qui vous manque: LC1, Omega 3, Bifidus et compagnie". Non mais ils plaisantent les tartés du marketing ??? Si notre alimentation supposait une quelconque carence, cela fait longtemps que l'humanité aurait disparu. En l'occurrence ce n'est pas le cas, bien au contraire.

Mais le plus beau, c'est les pots 0 %. Génial, mes préférés ! Pas de graisse à l'intérieur. Rien, niet, nada ! C'est pas très éthique de jouer sur les méfaits de la sédentarité pour culpabiliser nos riches bourgeoises à propos des graisses qui obstruent leurs canapés. Le problème principal, ce ne sont pas les graisses dans l'alimentation (c'est un problème important certes) mais bien le manque d'activité physique en général. La plupart des gens à notre époque stagnent devant la télévision à regarder des publicités qui vantent des produits qu'ils sont en train de consommer la télécommande à la main.

samedi 1 avril 2006

La recherche informatique

On assiste depuis quelques années à un comportement qui est en passe de changer nos habitudes de vie : la recherche effrénée d’informations. Avant Internet, la recherche ne préoccupait personne sauf, bien entendu les chercheurs, qui d’ailleurs trouvent rarement ce qu’ils cherchent. A cette époque les recherches se résumaient à ouvrir l’annuaire téléphonique pour chercher urgemment un médecin ou le dictionnaire pour chercher le sens d’un mot de neuf lettres apparu dans un jeu télévisé. A part cela, jamais personne ne cherchait quoi que ce soit.

Or, tout à coup, il devient impossible de vivre sans chercher. Chercher quel temps il fera à Noël prochain. Chercher des tablatures pour une chanson de Brassens. Chercher le dernier tube des chaussettes noires en MP3 et si possible gratuit. Chercher la solution d’un devoir de math. Chercher la dernière illusion d’optique à la mode. Chercher le numéro de téléphone de son voisin. Chercher une recette à base de champignons et chantilly. Ou encore chercher dans le vague sans savoir exactement ce qu’on cherche. Essayez d’imaginer la journée type d’un adolescent ou d’un connecté à Internet en l’absence totale de moteurs et de sites de recherche. Un calvaire !

Même les chercheurs cherchent. Le premier réflex avant même d’entreprendre n’importe quelle tâche ménagère, intellectuelle, sociale, ou autre est de se ruer sur son Toogle favori afin de savoir si quelqu’un l’a déjà fait. Si oui, la recette est simple :

  • copier coller
  • apporter quelques modifications personnelles
  • en parler à ses amis
  • publier rapidement le résultat sur Internet

Et cela fonctionne. Cette culture de surface, ce verni de savoir, ce semblant de puissance courent les autoroutes de la désinformation. Tout n’est que répétition et déformation. Tout un chacun a l’impression d’être un cyber-professeur, un pilier de la connaissance. Mais lorsqu’une vraie question se pose, une bien dodue et poilue, vous pouvez toujours chercher. Les as de la débrouille, les caïds des critères pointus sont aux abonnés absents. Comment faire, alors ? C’est scandaleux, la réponse n’est pas sur Internet. Il va falloir travailler et réfléchir, comme il y a vingt ans ; ce n’est pas très moderne.

La diffusion de l’information à outrance a un goût de liberté et de convivialité, mais sa pertinence est à prendre avec des pincettes. Après la fièvre de la recherche viendra certainement d’ici peu l’obsession du filtre.

Moralité : sur Internet, quand on cherche, on trouve toujours, mais dans quelles conditions !

Paradoxe de l’ère Internet

Merci Messieurs Google, Yahoo et autres Hasta luego. Grâce à vous quand je cherche dans quel sens tourner le bouton du volume de mon ampli Marantz de 1972 pour entendre plus fort, j’ai la réponse en moins d’un dixième de seconde : vers la droite.

Grâce à vous, avant d’aller skier sur le toit du monde, j’ai l’image de la piste sur laquelle je serais dans deux heures. Vive les webcams. En fait, il y a un peu trop d’attente au télésiège ; je vais plutôt me faire livrer un pizza dont je choisis les ingrédients on-line et au gramme près.

Comme tout internaute qui se respecte, j’ai acheté le PC dernier cri, avec de la mémoire en surabondance, un disque dur à faire pâlir d’envie un éléphant. Et tout à coup j’ai besoin d’un document que j’ai écrit il y a un mois. Comment faire ? Une recherche sur mon disque dur, dans cette forêt de dossiers qu’on appelle arborescence. Pas simple ! Au moins cinq minutes pour que mon PC m’indique où le trouver.

Paradoxe ultra-moderne. Google trouve n’importe quel détail dans la mémoire de l’humanité en moins d’une seconde, alors que je suis incapable de savoir ce qui se trouve sur mon disque dur. N’y aurait-il pas comme un problème. Visiblement un des deux a progressé trop vite.

Moralité : il faut vite que Google index mon disque dur. Il est vraiment indispensable, ce Monsieur.