vendredi 3 octobre 2008

Politique fiction


Le gouvernement central des Etats-Unis a pris une décision sans précédent: vendre ses pauvres. Un sénateur du Texas avait déjà évoqué cette idée dans les années soixante, mais elle a vite été étouffée pour des raisons évidentes.

Une commission a étudié la possibilité de "déplacer" des millions de familles vivant dans la misère ou du moins subsistant avec beaucoup de difficultés dans un pays mis à mal par des crises diverses et variées. Les familles doivent, bien entendu être consentantes; il ne s'agit pas d'exil forcé et encore moins de déportation. L'opération doit être utile et bénéfique à tous les protagonistes. Cette aide à l'émigration est proposée et non imposée. Une loi prévoit qu'une personne non satisfaite du transfert (conditions de vie, travail, etc) a la garantie expresse de pouvoir revenir aux Etats-Unis, sans que cela lui coûte un centime et sans qu'elle doive justifier sa décision de retour, ceci pendant une période de trois ans.

D'après les études effectuées, les pauvres posent énormément de problèmes au gouvernement. Ils ne peuvent plus payer leurs impôts, leurs assurances, mais ils occupent néanmoins beaucoup de place dans le pays, ce qui coûte une fortune à l'administration. Ni la peine de mort, ni les inondations en Louisiane n'ont pu enrayer l'augmentation de la misère dans le pays le plus riche du monde.

La plan prévoit de vendre, pardon, de proposer aux familles qui remplissent certaines conditions, de déménager en Europe. Une famille moyenne de cinq personnes rapporterait environ 100'000 Euros au gouvernement américain. Le quart de cette somme est reversé à la famille en tant que "prime de départ". Certains pays européens, dont l'Italie et l'Allemagne, sont prêts à payer une telle somme pour accueillir ces nouveaux arrivants en échange de certaines garanties.

Les conditions sont relativement simples. Acheter des familles américaines donnerait par exemple à l'Italie le droit de refuser tous les immigrants clandestins qui posent énormément de problèmes à la péninsule. Les familles américaines importées, bien que pauvres dans leur pays d'origine, sont considérées comme potentiellement intéressantes. En effet, d'un niveau culturel assez élevé et d'une mentalité travailleuse, elles devraient rapporter à leur pays d'accueil plus de 100'000 euros en moins de trois ans.

De leur côté, les Etats-Unis pensent pouvoir "vendre" un millions de familles. Cela représente une somme de cent milliards de dollars, c'est-à-dire une misère comparée aux centaines de milliards de dollars nécessaires pour aider l'appareil financier américain à sortir de la crise des subprimes.

Une première phase prévoit donc d'exporter un million de familles (environ 5 millions de personnes) d'ici fin 2012. Si l'opération s'avère financièrement rentable pour les pays d'accueil, d'autres gouvernements européens pourraient rejoindre le mouvement. Personne n'ose vraiment le dire, mais cette opération donne à l'Europe un argument en béton pour refuser tous les immigrants clandestins.

Les Etats-Unis ont également pris des contacts avec la Chine, dans le but de proposer également quelques millions de familles, en échange d'aide technologique.

Si tout ce passe comme prévu, les Etats-Unis bientôt redeviendront le pays riche et prospère qu'ils ont été.

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