dimanche 11 mars 2007

La Suisse sort de l’Europe

Comme chacun le sait, la Suisse ne fait pas partie de l’Europe. Pourtant, géographiquement, elle s’y trouve. Comment résoudre ce paradoxe ? La réponse est simple : un trou.

De par ses minuscules dimensions, la Suisse pourra bientôt être extraite du centre de l’Europe qu’elle occupe indument. Il suffit de s’y prendre comme pour sortir une tarte aux pommes de son moule : creuser tout autour sur une profondeur de cent mètres environ. En fait, cinquante mètres suffiraient ; cela équivaut aux coffres-forts les plus profondément enfouis. Mais ce serait sans compter avec la suissitude, caractéristique qui a tendance à contaminer le milieu ambiant, à la manière du champ magnétique d’un aimant. D'après les spécialistes, la suissitude s'atténue de 99% à travers cinquante mètres de terre.

Après avoir vidé les lacs et évidé les Alpes pour éviter du lest inutile, la Suisse sera transportée par les airs vers une zone plus ensoleillée. Elle sera simplement posée en méditerranée, sur la Crête. Un accord de principe a déjà été signé avec la Grèce. Puisque la Suisse va nettement déborder de la Crête, une partie de son territoire sera cédé aux Crétois expropriés.

La Suisse, dont l’armée, frustrée de ne pouvoir acheter des sous-marins nucléaires, se contentait de maquettes de laboratoire, pourra enfin s’en donner à cœur joie. Les meilleures régions de Suisse seront les bords, transformés en plages paradisiaques. Genève connaîtra certainement le plus grande métamorphose, passant d’un entourage de montagnes françaises opprimantes à des plages de sable fin. « Voir le soleil se coucher à l’horizon », un spectacle jusque-là totalement inconnu des Suisses.

Le trou béant laissé sur le continent n’appartiendra à personne. Il aura le statut de zone frontière, comme si à cet endroit la ligne de frontière avait l’épaisseur de la Suisse. Seuls quelques milliers de douaniers et de gardes-frontières patrouilleront jour et nuit au fond du trou pour s’assurer que personne n’y pénètre.

En fait, un canton sera plus difficile à extraire que les autres : Nidwald. Personne ne sait pourquoi. Probablement une phobie de l’eau.

Voilà comment la réalité géopolitique de l’Europe retrouvera une situation saine.

Moralité : pour faire passer le trou suisse, rien de tel qu’un bon trou normand.

Aucun commentaire: