mardi 27 mars 2007

10 idées qui vous changeront la vie

Nous sommes des êtres parfaits qui vivent dans un monde parfait, mis à part quelques problèmes mineurs de faim dans le monde, guerres et autres catastrophes humanitaires et écologiques. Les puissants sont altruistes et les méchants suscitent de l’admiration. Toutefois nos vies dorées peuvent encore être améliorées. Quelques idées simples devraient nous aider à atteindre la sérénité ultime.

Une caisse à chat autonettoyante par pyrolyse peut nous éviter bien des désagréments.

Les voitures devraient avoir une carrosserie mieux adaptée à nos aspirations. Une peinture du style tableau noir sera très utile en cas d’accident pour y inscrire un croquis détaillé des faits ainsi que les données concernant les personnes impliquées.

Une voiture pelable représente le summum de la personnalisation. L’acheteur choisit une dizaine de couches adhésives aux décors variés. De temps à autre il lui suffira de peler sa voiture pour qu’elle retrouve une nouvelle allure.

Pour mettre fin aux éternelles déjections canines qui jonchent les trottoirs, il faut inventer des crottes en forme de quelque chose que les gens ont envie de ramasser.

Le domaine de l’éclairage domestique et automobile va également nous surprendre avec, par exemple, le laser à lumière courbe. En voiture, la lumière pourrait facilement suivre les virages, et dans un appartement toutes les sources lumineuses seraient regroupées en un seul endroit, d’où les rayons seraient envoyés dans chaque pièce.

Le four à microondes est complètement dépassé par le four à cuisson instantanée. Une seule pulsation envoie instantanément l’énergie voulue pour chauffer n’importe quel aliment.

Il serait également envisageable d’équiper les voitures avec un réglage de température de chauffage qui fonctionne sans obliger le conducteur à des réglages continuels. Rappelons qu’il y a environ quarante ans des hommes sont allés sur la lune !

Les files d’attentes aux caisses des grandes surfaces doivent disparaître. La suppression des magasins n’étant pas réaliste, il reste à incorporer à chaque produit une « puce » RFID permettant de comptabiliser le contenu d’un caddie en un clin d’œil.

Combien de fois une bonne idée nous échappe ? Un bouton relié à un capteur d’ondes alpha permettra bientôt de figer une image ou une idée et de la restituer à volonté.

La dernière idée ne vous changera malheureusement pas la vie, car elle ne verra jamais le jour : disposer d’emballages qui s’ouvrent correctement. En l’état actuel de la technologie humaine ceci est impossible.

lundi 26 mars 2007

Attention aux chats !

Depuis longtemps le chat occupe une place prépondérante dans les foyers. Son rôle premier était de chasser les souris et autres rongeurs indésirables. Mais les temps changent et les fermes se sont transformées en HLM exigus. De chasseur carnassier le chat est passé au statut de peluche antistress.

Il est temps de dévoiler le véritable visage du chat et de dénoncer sa perfide personnalité.

Durant toute sa vie un chat sera convaincu que vous avez vécu chez lui et que vous n’avez été qu’un parasite dans son environnement.

Lorsqu'il pleut ou qu'il neige, le chat sait que c'est de votre faute. Il en connaît bien plus que vous sur le réchauffement climatique.

Quand un chat mange, c'est exprès qu'il met de la nourriture jusqu'au plafond. La décoration de votre habitation lui appartient. De plus, c'est une méthode comme une autre de faire des réserves pour l'hiver.

Les chats aiment faire souffrir leurs proies. Ils peuvent jouer des heures avec un oiseau avant de l'abandonner agonisant. C'est encore plus flagrant s'il s'agit de votre canari.

Si votre chat est noir, il laissera ses poils sur votre pull-over en cachemire blanc. S'il est blanc, c'est sur votre écharpe noire qu'il déposera son surplus de pilosité. Si le chat est multicolore, son poil devient alors universellement visible.

Quelle que soit la qualité de la nourriture que vous lui offrez, il ne sera pas content. Sa mémoire conserve un souvenir tellement exceptionnel de son repas de la veille, que le lendemain son repas ne l'attire jamais. C’est un fin critique gastronomique. Alors qu’un être humain ne fait pas la différence entre deux boîtes de nourriture pour chat, lui sait en apprécier toutes les nuances.

Un chat dort toute la journée. Non pas qu'il soit fatigué, mais uniquement pour vous narguer. Il sait que vous devez aller travailler.

Le miaulement parfois rauque du chat est le résultat de milliers d'années d'évolution et de peaufinement. Son objectif est de se faire entendre et de nous émouvoir. Aucun homme ne peut résister au miaou d'agonie d'un matou. Mais c'est oublier qu'à l'origine, le cri du chat était un rugissement de tigre. Seul le son a changé ; l'intention est restée la même.

Les chats aiment le lait, histoire de compenser leur complexe d'infériorité sur les bovidés. D'ailleurs, ils apprécient aussi la viande de bœuf.

Lorsque l'animal n'est pas content, il n'hésitera pas à griffer son propriétaire ou à vomir dans le salon. Cette attitude a pour unique finalité de nous pourrir l'existence. Mais il saura se faire pardonner par un doux ronronnement qui nous fera vite oublier ces désagréments.

jeudi 22 mars 2007

On a raccourci la flèche de Windows

Dans sa dernière mouture de Windows, Vista de son prénom, Microsoft s’est senti investi d'un devoir divin: raccourcir le curseur de souris en forme de flèche.

Depuis 1985, seul Windows 2000 avait osé s’attaquer au symbole omniprésent de l’empire de gauche (sur la carte), en y adjoignant une ombre. Depuis sept ans, plus rien, pas la moindre déformation. Il était temps d’apporter un peu de jeunesse, de nouveauté et de témérité dans un environnement cerné par mon poste de travail, ma poubelle et mon bouton démarrer.

Enfin une forme aboutie, anticrénelée à souhait, parfaitement proportionnée, prompte à attaquer le premier bouton OK venu. Vista fait la part belle à ce curseur qu’il convient d’appeler dès maintenant LA flèche. Il est partout ; inimitable, inévitable, inaltérable.

Les ingénieurs de Microsoft n’ont pas cédé à la facilité consistant à diminuer la tête de la flèche. Dans un élan révolutionnaire, ils lui ont bel et bien coupé une partie de la queue.

La comparaison entre le truc de Windows XP et LA flèche de Vista ne laisse personne indifférent. Même les linuxiens en sont jaloux. La pureté recherchée de LA flèche frise la perfection. Elle a juste la bonne longueur. A tel point que le truc de Windows XP ressemble plus à une asperge anorexique qu’à un symbole informatique.

Le meilleur moyen de comparer l’ancien truc et la nouvelle merveille est de les placer sur le même écran, par exemple à l’aide d’une machine virtuelle. LA flèche colle parfaitementà notre époque. Elle a ce petit plus, ou plutôt ce petit moins qui la rend si sympathique. Il fallait bien apporter une touche de féminité à cet horrible truc.

Certains utilisateurs seront peut-être choqués par ce changement radical, mais diverses études montrent que, pour la grande majorité, les avantages évidents liés à cette métamorphose vont ouvrir de nouvelles perspectives dans les relations homme-machine.

Moralité : Microsoft est en train de nous prouver qu’il a vraiment plusieurs flèches à son arc.

mardi 20 mars 2007

L'homme qui voyait les atomes

Certaines personnes naissent avec des dons, des facultés ou des aptitudes hors du commun. Ils peuvent être courants ou extrêmement rares, parfois même uniques. Gabi est né avec une de ces prédispositions qui le rend remarquable : il peut voir les atomes.

C'est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que Gabi voit le jour. Il vit une enfance paisible dans la banlieue londonienne. Ses parents sont relativement aisés et, dès son plus jeune âge, Gabi a la chance de fréquenter les plus grandes écoles du Royaume-Uni.

Vers l'âge de neuf ans, il est troublé par un phénomène dont il n'avait jusque-là pas eu conscience. Parfois, sa vision se trouble et il voit apparaître des formes étranges. Il découvre peu à peu que cet état second survient lorsqu'il concentre profondément son regard sur un objet.

Avec le temps, Gabi a appris à maîtriser cette clairvoyance et a même acquis certaines convictions à son sujet. Ce que son cerveau perçoit varie en fonction de la nature des observations. Dans le ciel, dans l’air, dans l’eau, Gabi parvient à voir la matière comme personne au monde ne l'a jamais vue.

Ce don troublant semble parfaitement inutile. Pourtant, Gabi sait des choses que les plus éminents scientifiques ignorent. Ces minuscules grains de matière ne ressemblent pas du tout aux atomes que décrivent les livres de physique. Leurs formes irrégulières contredisent l’idée d’un monde bien ordonné que la science de cette époque essaie de construire.

Gabi garde ses observations pour lui, de peur de passer pour un fou. Petit à petit il apprend à distinguer les atomes des différents éléments.

Les années passent et Gabi observe le monde. La matière devient plus complexe et l'air plus perturbé et diversifié. Il observe même quelques très beaux spécimens d’atomes, anormalement gros et étonnamment agités.

Gabi éprouve de plus en plus de difficultés à trouver de la matière simple et pure. De nouveaux atomes lui donnent l’impression d’altérer l'environnement. Gabi le vit très mal.

Un matin, son regard se pose sur sa main et il découvre un phénomène nouveau. Quelques atomes émettent des particules qui détruisent leurs voisins, de proche en proche. Gabi saisit très vite le danger et panique. Son bras, la table basse du salon, son chien ; les atomes géants font éclater tout la matière environnante. Il a mal à la tête et n'arrive plus à suivre le mouvement. L'information se mélange dans sa tête et il se sent sombrer dans un abyme noir et profond.

Le jour suivant, on retrouva Gabi gisant sur le sol de son appartement. Les médecins constatent la mort due à une violente hémorragie cérébrale. Gabi a succombé non pas à la destruction de sa propre matière, mais à la prolifération du chaos dans le monde.

lundi 19 mars 2007

10 idées pour rater son embarquement

Beaucoup de personnes ont peur de voyager en avion. A leur intention voici dix trucs leur permettant de rester à terre.

Une barbe de 10 ans mal entretenue peut se révéler très efficace, surtout pour une femme.

Des formes suggestives d’armes à feu ou d’armes blanches découpées dans une fine feuille de plomb se verront certainement aux rayons-X.

Une valise remplie de blocs de pâte à modeler ou de morceaux d’argile, ainsi qu’un lecteur MP3 peut également retarder à tout jamais le départ d’un avion.

Quelques kilos d’éponges sprayées de peinture métallique peuvent affoler n’importe quel détecteur. Une forme ne ressemblant à rien de connu est forcément suspecte.

Manger un saucisson à l’ail juste avant de présenter son passeport peut augmenter les chances que le douanier remarque l’absence d’un visa.

Porter des chaussures avec semelles compensées, ajouter quelques bandes de scotch mal collées sur le talon peut également allonger la durée du séjour, mais…au poste de police.

Passer la douane avec un parachute sur le dos fera naître assez de suspicions pour pour annuler un départ.

Dessiner une fausse moustache et de fausses lunettes sur sa photo de passeport, ainsi que sur son propre visage éveillera des soupçons.

Pour être vraiment sûr de rater son départ : placer dans sa valise deux gros réveils mécaniques à tic-tac percutant, ainsi que des bâtons de berger coupés en deux.

Le dernier truc, en plus de compromettre le départ, peut également ouvrir toutes grandes les portes d’un asile psychiatrique. Un simple sac de voyage en plastique transparent contenant quelques légères plumes de canard et toujours les fameuses formes suggestives en plomb collées sur le fond sera du plus bel effet au scanner à rayons-X.

dimanche 18 mars 2007

Salon de l'auto de Genève

Organisation: égale à elle-même, nulle.

samedi 17 mars 2007

Aspartame zéro

Voici le premier article de facile.ch zéro humour. Comme le dit la publicité pour le nouveau Coca-Cola Zero : « la vie devrait être comme un bon Coca : sans sucre ». Zéro glucide, zéro défaut, le tout nouveau breuvage contient en fait de l'aspartame qui permet d'obtenir un goût sucré artificiel. Et c'est sans doute grâce à lui que les copines devraient être aussi sans mariage.

L'aspartame (E951) est un édulcorant de synthèse. Il fait sont apparition en 1965 grâce à J. Schalatter qui cherche à synthétiser un tétrapeptide capable d'aider les personnes atteintes d'ulcères. Le goût sucré est un plus, parfaitement inattendu.

Mis sur le marché en 1974, il est très vite retiré quelques mois plus tard suite à de possibles effets toxiques et cancérigènes, notamment sur le cerveau. C'est en 1981 qu'il refait son apparition, non pas sous la forme de médicament, mais d'ingrédient alimentaire. En effet, le pouvoir édulcorant de la molécule est 200 fois supérieur à celui du sucre.

En 1980 le constat d'une expérimentation effectuée par le laboratoire SEARLE est étonnant. Sur 196 animaux soumis à l'aspartame, 96 meurent de tumeur cérébrale. Dans l’industrie une conclusion s’impose : l'aspartame sera réservé aux personnes sans cerveau.

Le Coca-Cola light est né. La firme adepte des boissons gazéifiées met sur le marché le fameux Diet Coca en 1983. Son objectif est d'atteindre toutes les personnes soucieuses de leur image. Lors de la première guerre du Golf, il fait le régal des GIs épuisés par la canicule, qui recevront par conteneurs entiers la précieuse boisson.

Pour l'anecdote, l'exploitation commerciale de l'aspartame fut lancée par Donald Rumsfeld qui en tira sa fortune et son influence.

Mais les effets secondaires de l'aspartame font parler d’eux. Comme souvent en chimie, les molécules aiment se transformer. À partir de 30 °C, après avoir perdu sa partie estérifiée sous forme de méthanol, l’aspartame se recombine en dicétopipérazine. Cette substance serait responsable de tumeurs du cerveau. Mais qui aime le Coca-Cola chaud ? Il faut être fou ou avoir attrapé une sérieuse insolation pour en boire.

Pourquoi inventer le Coca-Cola Zero ? On aurait pu s'attendre à un tout nouveau produit sans aspartame. Non, la différence entre le Coca-Cola light et le Coca-Cola Zero est bien plus subtile.

L'aspartame a beau remplacer le sucre, le goût du sucre naturel n’est pas au rendez-vous. Certaines personnes n'aiment pas le goût du Coca-Cola light et évitent la version full calories. C'est ce vide que se propose de combler le Coca Zero. Toujours composé d'aspartame, mais également d'une nouvelle molécule, son goût tend à approcher celui du sucre naturel.

Moralité: La vie zéro, c'est comme le Coca ; on ne voit que les avantages quand on n'a pas la connaissance des inconvénients.

dimanche 11 mars 2007

La Suisse sort de l’Europe

Comme chacun le sait, la Suisse ne fait pas partie de l’Europe. Pourtant, géographiquement, elle s’y trouve. Comment résoudre ce paradoxe ? La réponse est simple : un trou.

De par ses minuscules dimensions, la Suisse pourra bientôt être extraite du centre de l’Europe qu’elle occupe indument. Il suffit de s’y prendre comme pour sortir une tarte aux pommes de son moule : creuser tout autour sur une profondeur de cent mètres environ. En fait, cinquante mètres suffiraient ; cela équivaut aux coffres-forts les plus profondément enfouis. Mais ce serait sans compter avec la suissitude, caractéristique qui a tendance à contaminer le milieu ambiant, à la manière du champ magnétique d’un aimant. D'après les spécialistes, la suissitude s'atténue de 99% à travers cinquante mètres de terre.

Après avoir vidé les lacs et évidé les Alpes pour éviter du lest inutile, la Suisse sera transportée par les airs vers une zone plus ensoleillée. Elle sera simplement posée en méditerranée, sur la Crête. Un accord de principe a déjà été signé avec la Grèce. Puisque la Suisse va nettement déborder de la Crête, une partie de son territoire sera cédé aux Crétois expropriés.

La Suisse, dont l’armée, frustrée de ne pouvoir acheter des sous-marins nucléaires, se contentait de maquettes de laboratoire, pourra enfin s’en donner à cœur joie. Les meilleures régions de Suisse seront les bords, transformés en plages paradisiaques. Genève connaîtra certainement le plus grande métamorphose, passant d’un entourage de montagnes françaises opprimantes à des plages de sable fin. « Voir le soleil se coucher à l’horizon », un spectacle jusque-là totalement inconnu des Suisses.

Le trou béant laissé sur le continent n’appartiendra à personne. Il aura le statut de zone frontière, comme si à cet endroit la ligne de frontière avait l’épaisseur de la Suisse. Seuls quelques milliers de douaniers et de gardes-frontières patrouilleront jour et nuit au fond du trou pour s’assurer que personne n’y pénètre.

En fait, un canton sera plus difficile à extraire que les autres : Nidwald. Personne ne sait pourquoi. Probablement une phobie de l’eau.

Voilà comment la réalité géopolitique de l’Europe retrouvera une situation saine.

Moralité : pour faire passer le trou suisse, rien de tel qu’un bon trou normand.

samedi 10 mars 2007

Neutraliser les enquêtes téléphoniques

Nous sommes de plus en plus nombreux à être chaque semaine, voire plus fréquemment, dérangés par des « enquêtes / démarches / sondages » téléphoniques.

Les pièges tendus sont parfois très subtils, et un simple « oui » à une question intelligemment posée peut équivaloir à une acceptation de contrat de la part de la victime. Voici quelques astuces ayant fait leurs preuves et vous permettant, si ce n’est d’éviter ces harcèlements, du moins de les diriger ou de les maîtriser plutôt que de les subir.

Si, après avoir décroché le combiné, une voix vous dit simplement « un instant s’il vous plaît », c’est mal parti. On vous connecte alors avec l’enquêteur, qui ne doit pas connaître votre identité. D’où ce préambule inexcusable et manquant de la plus primitive des politesses.

Si vous vous trouvez dans cette situation, engagez la conversation pendant quelques secondes, puis dites simplement « un instant s’il vous plaît ». Absentez-vous quelques minutes, rassemblez éventuellement toute la famille autour du téléphone, reprenez la conversation en vous excusant. Deux ou trois phrases plus tard trouvez une excuse du genre « juste un instant, s’il vous plaît. Quelqu’un sonne à la porte. Je reviens, ne raccrochez pas ». Répétez éventuellement ce petit va-et-vient au gré de votre humeur.

Réagir de la sorte vous fait certes perdre quelques minutes, mais en compensation votre ego vous en sera très reconnaissant. Vous n’avez pratiquement aucun moyen de vous prémunir de telles attaques téléphoniques. Vous devez utiliser le principe des arts martiaux : utiliser la force et les méthodes de l’adversaire.

Bien entendu vous pouvez varier les plaisirs. Dites, par exemple, au harceleur commercial : « Vous me permettez certainement d’enregistrer cette conversation. En cas de problème, mon avocat appréciera d’avoir la bande originale à disposition ».

Vous pouvez vous venger de ces attaques médiatiques par une autre astuce. Dites à la personne que vous n’avez pas le temps de répondre, mais qu’elle peut rappeler plus tard, à un moment qui vous convient. Vous étant renseigné sur le sujet de la conversation, préparez un scénario, par écrit, pour l’heure convenue. Arrangez-vous pour faire durer la conversation jusqu’à ce que le harceleur-téléphoniste jette l’éponge. Vous constaterez que ces personnes sont beaucoup moins patientes qu’elles n'en ont l'air.

Si l’objectif du coup de fil s’apparente à une vente forcée, proposez vouv-même au harceleur-vendeur de lui vendre votre montre, votre canapé ou votre appareil de photo en employant les mêmes arguments que lui. Faites lui comprendre qu’il interrompt le déroulement de votre vie privée et que vous profitez simplement de cette occasion pour lui proposer une affaire en or. En général cela coupe très vite court à la conversation.

Moralité : tournez ces tracasseries en positif. Amusez-vous ! Lâchez-vous ! Profitez-en ! Vous serez de plus en plus serein et détendu. Cela ne diminuera peut-être pas le nombre de ces appels indésirables, mais vous ne les subirez plus, vous les dirigerez. Et les personnes dont c’est le travail ? Rien à dire. Faut-il trouver des excuses à toutes les personnes dont le métier est d’empêcher les autres de vivre en paix ?

vendredi 9 mars 2007

Réchauffement climatique

Les scientifiques en savent un peu plus aujourd’hui sur les causes du réchauffement de la planète. Un temps ils hésitaient entre une baisse et une hausse des températures. C’est maintenant sûr : la hausse liée à l’effet de serre est inéluctable.

Le rayonnement solaire traverse l’atmosphère, réchauffant la Terre. Une partie de ce rayonnement repart vers l’espace sous forme d’ondes infrarouges. C’est précisément cette énergie réfléchie qui parvient plus difficilement qu’auparavant à "rebondir". Elle revient en partie sur Terre et provoque ce surplus de réchauffement.

Une solution à cette tendance inexorable pourrait bientôt être expérimentée. Elle consiste à placer en haute altitude une sorte d’enveloppe « nuageuse » constituée par un voile de mylar de grande envergure et polarisable. La polarisation permet d’atténuer le rayonnement solaire incident et ainsi de diminuer l’apport énergétique sur la Terre.

Cette technique prometteuse, propre et facilement maîtrisable, pourrait nous sortir du pétrin dans lequel nous nous sommes fourrés. Indépendamment du contrôle de la température, cette sorte d’immense paupière offrirait également un certain contrôle régional du climat.

Certains scientifiques voudraient interdire le voile, alors que d’autres sont prêts à se lancer dans cette aventure salvatrice.

mardi 6 mars 2007

Nous sommes tous des « se révoltant »

Parfois il convient d’utiliser les mots justes, pas des approximations ou de pâles imitations. Ni même des synonymes et encore moins des néologismes. La mode est au recyclage ; faire du nouveau « ne voulant rien dire » avec du vieux signifiant.

Alors que peu de personnes savent qu’on ne doit plus dire élève, apprenti ou étudiant, mais « apprenant », voilà qu’apparaît une nouvelle terminologie, croisement discret entre le participe présent et la science fiction. Le mot « apprenant » est tombé en désuétude. Il faut maintenant parler de « se formant ». On ne dira donc plus « les étudiants sont descendus dans la rue », mais « les se formant sont descendus dans la rue ». Ils se sont d’ailleurs mêlés aux « se promenant » et ont lancé ce slogan.

Cette nouvelle manière de s’exprimer est intéressante à plus d’un titre. D’abord elle utilise uniquement des mots simples, connus du moindre « s’exprimant comme un acarien ». Ensuite elle permet de se singulariser rapidement dans une discussion mondaine tout en évitant de choquer les « n’écoutant que des bribes de conversation ». Enfin elle crée un renouveau stylistique du plus bel effet.

Ainsi la plupart des « s’ennuyant » devraient plutôt faire du sport et devenir des « se dépensant ». Les gens ayant tendance à se dévaloriser sont en fait des « se foutant de sa gueule » qui s’ignorent, les candidats au suicide sont des « se mettant fin à ses jours ». Une personne égarée est un « se perdant ne se retrouvant pas», un artiste est un « se montrant », un enrhumé est un futur « se mouchant », une poule sauvage est un « ce faisan », un Rolling Stone est un « se laissant rouler », un marcheur est un « se fatigant » et un météorologue est un « se trompant souvent ».

Si un chômeur est un « se préparant à travailler », un SDF est un « se trouvant dans la rue » un glandeur est un « sécrétant » et une prostituée errante est une « se demandant où elle habite ».

Moralité : il faut mettre du foin à la hauteur de tous les museaux.

Recette pour terroriser des innocents

Votre désir le plus cher est d'exaspérer un maximum de personnes ? Vous possédez ou dirigez un centre commercial de taille respectable ? Ce qui suit devrait vous intéresser.

Grâce à des observations fines et suivies d’un centre commercial en cours de rénovation, il est possible de dresser une liste des pires sévices que vous pouvez infliger à vos clients captifs. Cet exemple est représentatif : une commune d’environ 20'000 habitants, disposée autour de son centre commercial construit dans les années soixante, et située à la périphérie d’une grande ville. Deux ou trois grandes enseignes se partagent le gâteau, laissant quelques miettes moins rentables aux parasites habituels. Le décor étant posé, passons aux tortures.

Dans un premier temps, le maître mot est « informer ». N’hésitez pas à prélever ne serait-ce qu’une infime partie du budget des travaux et à le consacrer à la communication. Si la plupart des clients ne se déplacera jamais vers la concurrence, certains privilégiés nomades pourraient vous échapper. Faites leur bien sentir que les transformations entreprises les concernent, qu’ils sont le cœur de vos préoccupations ; impliquez-les !

Lancez gentiment les travaux, pendant quatre à six mois. Graduez l’augmentation des nuisances. Les clients doivent s’habituer. Faites appel à une entreprise spécialisée dans le balisage en milieu urbain et demandez-lui de guider au mieux les ménagères distraites qui pourraient rater l’entrée d’un magasin.

Toutes les deux à trois semaines changez complètement les itinéraires fléchés et déplacez les travaux sur de nouvelles zones, afin de montrer aux otages que vous prenez soin de la totalité de leur nouvel environnement.

Au bout de six mois vous pouvez forcer la dose. Il est temps de commencer à scier le carrelage à coups de 130 décibels, de lâcher les sacs de ciment, voire de souffler de la poussière afin de fidéliser jusqu’à l’intérieur des poumons des captifs.

Après une année de travaux, annoncez que le centre est quasiment terminé, ce qui aura pour conséquence de faire oublier les problèmes de surdité induite et de menaces de rébellion. Mettez en services les nouveaux escalators, quitte à ce qu’ils ne mènent nulle part. Ajoutez des ascenseurs à étage fixe. Dispersez de la colle lente ; celle qui agit en une heure, juste le temps de rentrer chez soi.

A ce stade vous êtes proche de la réussite. Vous êtes parvenu à torturer des otages consentants, tout en leur faisant croire que leur bonheur est votre unique désir. Si l’un d’entre eux se révolte, les autres auront vite fait de le lyncher.

Le bonheur ultime pour un directeur de centre commercial serait que les captifs participent spontanément aux travaux, laissant au passage un juteux bénéfice sur le budget prévu.

Un tel centre modèle existe, nous l’avons trouvé (après moult recherches) à Meyrin, juste entre la France et l’Autriche. Mais si vous voulez le voir pour y croire, dépêchez-vous et ne bousculez pas trop les attroupements de PDG japonais venus pour trouver des idées. Pour une fois l’Europe fait mieux que le Japon.

Moralité : le syndrome de Stockholm existe aussi dans les supermarchés.

lundi 5 mars 2007

Le difficile succès de facile

Vous voulez créer un site original, qui draine un grand nombre de visites, qui est cité comme référence dans des ouvrages consacrés à internet ? C’est facile.

Voici donc enfin expliquées les raisons qui ont fait de facile.ch le site incontournable que vous connaissez et que même les chefs d’états consultent avant de prendre des décisions importantes. Souvent des gens nous arrêtent dans la rue et nous posent toutes sortes de questions. Les plus fréquentes sont : « Je voudrais faire un site internet qui marche très fort ; comment faire ? », « Quels sont les secrets de la réussite de facile.ch ? », « Avez-vous pensé à écrire un livre avec les articles de votre site ? », « On ne sait pas pourquoi ni comment, mais quelque chose nous attire sur facile.ch ».

Nous allons donc vous dévoiler les « trucs subliminaux » de facile.ch. Ces petits détails qu’on ne remarque pas, mais qui imprègnent notre cerveau. Règle numéro un, sortir de l’ordinaire, être remarquable. Pas de menu, pas de logo, pas de publicité, pas d’images inutiles, pas de longues phrases hormis le contenu. Ne pas être lourd, ne pas avoir de référence. Sobriété, sobriété et encore sobriété. Imposer un style. Utilisation d’Ajax, mais pas trop. La même page n’a pas le même aspect, imprimée ou visualisée. L’interligne, l’espacement entre les caractères, le style de police, rien n’a gardé les propriétés par défaut.

Certains internautes n’ont pas encore remarqué que facile.ch est entièrement en noir et blanc, mis à part quelques quartiers d'orange.

Après la forme, le contenu, ingrédient essentiel. C’est l’essence du site, sa personnalité. Facile.ch ne peut pas être imité. Facile.ch dit tout haut ce que les gens ne pensent pas encore. Beaucoup de visiteurs téléchargent des articles ou la totalité du site en PDF afin de les lire en cachette.

Plusieurs émissions de radio et de télévision reprennent régulièrement, dans leurs reportages ou leurs magazines, des thèmes publiés quelques semaines auparavant sur facile.ch ; par exemple, le dopage, le prix des places de cinéma, etc. Un site vivant doit non seulement suivre, mais également créer l’actualité.

Signalons également que plusieurs écoles belges proposent à leurs élèves d’étudier en classe certains textes de facile.ch.

Nous devons néanmoins parfois essuyer des critiques acides du genre : « Vos articles sont trop faciles ! Ils sont mal écrits et perturbent internet». Au départ nos textes sont très élaborés, mais nous nous forçons à les dégrader légèrement dans la forme et dans les idées, afin qu’ils puissent être compris par le plus grand nombre. Après tout le site s’appelle « facile » !

Signalons tout de même aux personnes en quête de difficultés, que facile possède un pendant difficile : il s’agit précisément du site difficile.ch qui reprend le contenu de facile.ch en le rendant plus ardu.