mercredi 31 décembre 2008

Sakara. Episode 1: la découverte


Pleine de Sakara, Egypte, 31 mai 2008.

Il est 16h00, la seconde équipe de fouille vient de reprendre le travail sous un soleil de plomb. Deux heures plus tard, le stagiaire Benjamin McLaine se rend sur la parcelle H24 de la zone nord, une cellule de six mètres de côté, soigneusement cartographiée et déjà en partie excavée. Quatre collègues travaillent à dégager le pourtour d'un bloc rocheux; Benjamin se place à l'endroit qui lui a été attribué et commence à creuser.

Cela fait plus de deux mois que la zone nord ne fournit plus d'objets dignes d'intérêt, mis à part une demi-douzaine de fragments de poteries. A 18h03 Benjamin tombe sur un os. Sa brosse s'affaire et dégage grossièrement, mais précautionneusement, les alentours. Un collaborateur s'écrie "vite, il faut prévenir le professeur Siems. Allez le chercher!".

Siems, alerté par l'agitation, arrive immédiatement. Il reconnaît le haut d'un crâne et ordonne de cesser tout mouvement. Les personnes présentes s'écartent pour laisser le célèbre archéologue prendre la mesure de la découverte. Trouver des ossements est relativement banal en Egypte, mais après des semaines à fouiller en vain, il est naturel de s'intéresser au moindre petit os.

Siems dégage le sable autour du crâne. Etonnamment cette tête est retenue, laissant présager que le reste du corps se trouve dans son prolongement, probablement légèrement incliné, car au même niveau que la tête, on ne distingue pas encore les pieds.

Les hommes forment un cercle autour du professeur, qui dégage le sable avec fébrilité. Bientôt la cage thoracique est dégagée. Le soleil se couche et Siems demande de la lumière. Il est hors de question de poursuivre l'exhumation le lendemain.

Encore une demi-heure et tout le squelette apparaît, posé sur le sable. Chose étrange, les côtes ne sont pas écrasées, mais ont gardé leur forme de cage. Un assistant demande au professeur de dégager encore du sable autour du tronc, près de la colonne vertébrale. Fait encore plus étrange, le squelette semble flotter au-dessus du sol, mystérieusement soutenu par des sortes de supports au niveau des vertèbres D6-D7.

Le suspens est à son comble. Ce qui ne devait être qu'un banal squelette semble réserver des surprises. Siems continue à dégager le sable. Tout à coup deux structures osseuses en forme de S et symétriques apparaissent. Partant du niveau du genou et s'étendant jusqu'à une trentaine de centimètres au-dessus de la tête, soit une longueur d'environ deux mètres, ces ensembles d'os sont solidement fixés aux vertèbres par deux os articulés.

Personne n'ose prononcer le mot, mais il semble bien qu'il s'agisse d'une paire d'ailes. Les archéologues ont souvent découvert des squelettes humains et des ailes d'oiseau, même géants, mais jamais les deux réunis.

Un frisson collectif envahit toute l'équipe. S'agit-il d'un canular ? Sont-ils en train de rêver ? Ils décident de ne rien toucher et d'aller se coucher, sachant pertinemment qu'aucun d'entre eux ne pourra dormir.

mardi 30 décembre 2008

On a tué Darwin


Charles Darwin, le célèbre naturaliste anglais du 19ème siècle, a bâti une théorie sur l'évolution des espèces basée sur la sélection naturelle. Sa théorie sur l'évolution des espèces, partant de l'hypothèse qu'il existait un petit nombre d'ancêtres communs desquels toutes les espèces actuelles sont les descendantes, fut assez vite acceptée par la communauté scientifique. En revanche son concept de sélection naturelle dut attendre les années 1930 pour être généralement considérée comme l'explication essentielle du processus d'évolution.

Darwin explique ainsi la sélection naturelle: "Comme il naît beaucoup plus d'individus de chaque espèce qu'il n'en peut survivre, et que, par conséquent, il se produit souvent une lutte pour la vie, il s'ensuit que tout être, s'il varie, même légèrement, d'une manière qui lui est profitable, dans les conditions complexes et quelquefois variables de la vie, aura une meilleure chance pour survivre et ainsi se retrouvera choisi d'une façon naturelle. En raison du principe dominant de l'hérédité, toute variété ainsi choisie aura tendance à se multiplier sous sa forme nouvelle et modifiée"

De nos jours, les progrès de la médecine et l'évolution de la société moderne pourraient infirmer artificiellement la théorie de Darwin, du moins pour l'homme.

En effet, la médecine parvient à guérir de plus en plus de maladies autrefois mortelles. Les personnes ainsi sauvées poursuivent leur existence, alors que dans un monde "non civilisé" elles auraient péri.

Notre société moderne protège les faibles et les aide à avoir une existence normale. Des moyens éducatifs, médicaux et socio-économiques sont prévus à cet effet.

A ce point de vue, les pays riches sont avantagés par rapport aux pays pauvres. On peut le constater tous les jours, on ne vit pas dans les mêmes conditions ni avec la même qualité selon le pays. Heureusement le progrès nous a permis de combattre bien des fléaux; malheureusement la répartition des moyens de lutte n'est pas équitable.

D'une manière ou d'une autre, la théorie de la sélection naturelle de Darwin ne devrait plus s'appliquer, à long terme, pour l'homme "occidental", ce qui pose plusieurs questions.

Notre espèce devient-elle moins robuste par le fait que nos congénères plus faibles sont aidés? D'un point de vue logique nous nous éloignons de la nature. Il est donc sensé de penser qu'une théorie qui puise ses fondements dans l'évolution des espèces naturelles ne peut plus être appliqués à l'homme moderne.

Quelles conséquences cette évolution vers un monde de moins en moins naturel aura-t-elle à long terme ? Sommes-nous en train de moyenner l'humanité, de la fragiliser ou de la bonifier ? Comment le savoir ? Les scientifiques ont-ils une réponse ?

Moralité: même si la théorie de Darwin doit en pâtir, cela fait toujours plaisir de savoir que nous ne mourrons pas de la prochaine grippe, ni d'un mauvais rhume. En revanche il ne fait pas bon être atteint d'une maladie orpheline, car le peu d'intérêt économique pour les laboratoires de recherche ne les pousse pas forcément à faire preuve d'un altruisme délirant.

lundi 29 décembre 2008

Valais: espace privilégié ?


Le canton du Valais, cette région constituée de dominants et de dominés, possède une caractéristique intéressante, disparue des cantons tombés dans la décrépitude comme Genève. Cette bourgade internationale, perdue pour l'humanité et irrémédiablement promise aux pires vices disponibles en téléchargement gratuit, est bel et bien sur le déclin.

Une visite au centre brico-loisirs Coop de Sierre m'a permis de comprendre que le Valais d'aujourd'hui est à Genève ce que la Genève d'il y a quarante ans est à la Genève actuelle: un paradis.

Je cherche une combinaison de cosmonaute permettant de peindre sans se salir les habits. Je cherche dans le rayon peinture, mais ne trouve rien. Sans me faire trop d'illusions, je demande alors à un vendeur s'il peut m'aider. Première consternation (pour le Genevois que je suis, habitué a être ignoré), il me répond. Oui, il m'adresse gentiment la parole. Surpris, je bafouille, je n'en crois pas mes yeux. Il ne s'est pas défilé en prétextant un "c'est pas moi qui m'occupe de ce rayon", un "vous ne voyez pas que je suis occupé" ou encore un "allez voir au service clients".

Je lui explique que je cherche une tenue de camouflage pour faire de la peinture sans me salir. Il voit parfaitement ce que je désire et me dit: "ces combinaisons se trouvent là-bas, au fond du magasin". Je le remercie et m'apprête m'y rendre. Le vendeur me rattrape et me dit: "attendez, je vous accompagne. Suivez-moi".

Stupéfaction extrême; je crois rêver, je n'en reviens pas. Il propose de me rendre service. Du jamais vu. Arrivés devant le rayon en question, je reconnais l'habit tant convoité et je remercie le vendeur pour sa disponibilité. Il me dit: "il y a deux modèles, je vais vous les montrer et vous pourrez choisir celui que vous préférez".

Il commence à ouvrir deux emballages et à m'expliquer les avantages et les inconvénients des deux modèles. Je suis tellement époustouflé par tant d'égards que j'en choisis un au hasard et m'apprête à remettre l'autre dans son sac plastic. Le vendeur m'arrête: "laissez je vais le faire". Il range le tout et propose de m'accompagner à la caisse. Pas une caisse où il y a la queue, mais un comptoir sur le côté où je paie mon achat et le remercie encore, ce qui a l'air de l'étonner.

En m'éloignant j'entends une caissière qui lui lance: "Jacky, va vite voir au rayon peinture; des clients ont besoin de toi!".

Du coup je décide d'observer son comportement, histoire de me convaincre que je n'ai pas été victime d'une séquence de caméra cachée. Non seulement il fait preuve de la même courtoisie avec tous les clients, mais les autres vendeurs semblent atteints de la même bienveillance.

Je prends alors toute la mesure de la décadence, de la déchéance et de la perversion dans laquelle Genève est tombée. L'enfer existait, j'en avais l'habitude. Mais de là à penser que le paradis se cachait au tréfonds du Valais...

J'ai essayé d'imaginer la même scène dans un magasin de la grande dévergondée au jet d'eau, mais ceci est une autre histoire.

dimanche 28 décembre 2008

La vie en l'an 2100


Sans avoir l'autorisation de citer les sources, nous sommes en mesure de dévoiler des informations concernant l'évolution de la vie durant le siècle à venir. En fait d'informations il s'agit plutôt d'études basées sur plusieurs extrapolations concernant essentiellement l'augmentation de l'espérance de vie et l'évolution des conditions sociales dans notre société.

Le point de départ de ces études est basé sur les Hunzas, peuple totalement isolé de toute civilisation et semblant détenir un trésor enviable: le secret de la longévité. Vivant dans les montagnes de l’Himalaya, au Pakistan, dans un petit village à 30 kilomètres des frontières russes et chinoises, ces gens vivent en moyenne largement plus de cent ans. Contrairement à nous, un Hunza de cent ou cent dix ans travaille encore activement.

Cette longévité n'est certainement pas étrangère à l'absence quasi-totale de maladies telles que cancer, artériosclérose, maladies cardiaques, problèmes rénaux ou autres chez ce peuple peu connu. L'eau qu'ils boivent est particulièrement pure, mais surtout ils semblent se nourrir exclusivement d'aliments crus.

Les hunzas vivent à fond, parfois bien plus que cent ans et meurent simplement d'une belle mort naturelle, après une journée de travail. Ils confirment la théorie selon laquelle les mammifères ont une espérance de vie théorique de six fois la durée de croissance des os longs. Pour un chien cela correspond environ à douze à quinze ans, alors que pour l'homme cette durée devrait approcher les cent vingt ans.

Revenons à nos congénères. Notre espérance de vie ne cesse d'augmenter et devrait atteindre une moyenne supérieure à cent ans d'ici une centaine d'années. Mis à part que l'être humain aura plus de temps pour jouer, divorcer et faire la guerre, certaines conséquences sont inattendues. Deux d'entre elles sont essentielles.

Confronté aux mêmes risques et aux mêmes aléas, la vie d'un homme qui dépassera les cent ans a plus de valeur que celle d'un homme qui vivra jusqu'à soixante ans. C'est purement mathématique et statistique, ce qui n'en simplifie pas la compréhension.

Dans le but de mettre du foin à la hauteur de tous les museaux, passons à la seconde conséquence de l'augmentation de l'espérance de vie. Les étapes de la vie seront complètement bousculées et de nouvelles habitudes naîtront et deviendront peu à peu la règle.

Les gens travailleront jusqu'à l'âge de la retraite, inchangé, sans se soucier de problèmes familiaux ou de progéniture. Enfin ils pourront, hommes et femmes, se consacrer entièrement à leur travail et/ou à leurs passions.

Arrivés à l'âge de la retraite, toujours en pleine forme, ils pourront enfin fonder une famille, avoir des enfants et s'en occuper à plein temps. Quoi de plus valorisant que de dissocier totalement vie professionnelle et vie familiale? La transmission du savoir et de l'expérience aux plus jeunes sera quasi-totale. On pourrait même imaginer fermer la plupart des écoles, puisque les parents seraient en mesure d'apporter une grande partie de l'éducation. Seules subsisteraient les hautes écoles et universités.

Etant donné cette longévité, il sera même envisageable de passer la première moitié de la vie à élever les enfants, en profitant d'une sorte de rente d'anti-retraite remboursable lorsque la personne commencera à travailler, vers l'âge de soixante ans. Pour les plus aisés, il sera même possible d'avoir deux vies consécutives et totalement séparées.

Moralité: si nous ne nous préparons pas à vivre jusqu'à cent vingt ans, nous allons mourir d'ennui.


vendredi 26 décembre 2008

Questions de point de vue


Vaut-il mieux être une souris sans fil ou une poule en batterie ? Question subsidiaire: laquelle des deux a la plus grande autonomie ?

Vaut-il mieux n'être pas né, ou naître pané ? Placez-vous d'abord dans la peau d'un humain, puis dans la peau d'un poisson.

En vous concentrant un maximum, dites ce qui pourrait arriver le 9 septembre 2009, à 9h09. Même question pour le nombre 13.

Vaut-il mieux avoir une mine patibulaire ou une patte mandibulaire ?

Pourquoi un vin peut-il avoir un goût framboisé, mais pas un goût fraisé ?

Un basketteur qui se casse un bras est-il plus handicapé qu'un footballeur qui se casse une jambe ? Avant de répondre tenez compte du QI moyen pour chacun de ces sports.

Estimer, à dix mètres près, quelle aurait dû être la hauteur de la pyramide de Khéops pour qu'il puisse y avoir de la neige sur son sommet ?

Un clavier d'ordinateur aurait-il eu autant de touches si nous avions moins de doigts ? En déduire le rapport optimum entre le nombre de doigts et le nombre de touches (sans tenir compte de la touche Esc).

Sachant qu'un bon coureur de cent mètres court la distance en dix secondes, combien lui faudrait-il de jambes en plus pour courir la même distance deux fois plus vite ?

D'après la théorie d'Einstein sur les jumeaux, si un homme se déplace très vite, pourrait-il devenir son propre père ?

Si les océans étaient vides, quelle serait la longueur minimale d'une route reliant Paris à New-York ? Même question si les océans étaient seulement à moitié remplis.

Toujours si les océans étaient vides, les montagnes auraient-elles la même hauteur ? Attention il y a peut-être un piège.

Les historiens et archéologues sont d'accord pour dire que Jésus est né environ six ans avant lui-même. Est-il néanmoins mort au même âge ?

Si une colombe a un QI double de celui d'un acarien, quel est le QI de mille colombes ? Même question pour Mireille Mathieu.

Si les humains n'avaient pas de jambes, les chaussettes auraient-elles un trou ?

Le post-it a inventé la colle qui ne colle pas. Transposer cette propriété au Tipp-Ex.

Si Nicolas Sarkozy était moins intelligent, Ségolène Royal serait-elle moins drôle ?

Comment distinguer un escargot mâle d'un escargot femelle, lorsqu'ils sont entièrement dans leur coquille ?

mardi 23 décembre 2008

Episode 6: ouf! Un match gagné


Une vieille dame a répondu oui à la question suivante posée par son anti-virus / pare-feu: un processus non répertorié dans les logs du firewall a tenté de modifier les droits d'accès à une DLL système obligeant le thread concerné à dispatcher les paquets à destination du serveur prestataire vers une adresse IP dont l'adresse MAC n'a pas pu être validée par le noyau du sous-système réseau. Êtes-vous sûr d'autoriser le système de surveillance à prendre les mesures adéquates, sachant qu'un point de restauration ne peut pas être créé dans ce cas ? Dans le cas contraire d'autres problèmes pourraient surgir.
La vieille dame n'a pas supporté et est morte dans d'atroces souffrances. Elle a gardé de l'informatique une image réelle.

Un obsédé sexuel a pris une décision importante: aller droit aux putes.

Dites-moi. Cette personne est un émir ? Non, c'est un consultant.

Aujourd'hui la femme est à l'honneur, mais l'homme est demi de mêlée. Vive le rugby, Eléonore!

Un magasin d'articles de marine vend des globes en très bon état.

Le gouvernement prône une meilleure intégration des langages de programmation issus de la diversité.

Une phrase informatique se termine toujours par un point de restauration.

Sur ses bateaux, Christophe Colomb dut affronter, la peur au ventre, des lutes intestines.

Serge Lama a un frère caché bien plus célèbre que lui: Dalaï. Il a également un autre frère moins connu: Delon. La seule utilité de ce dernier est de lui servir à boire.

Aux dernières nouvelles les unités monétaires évoluent: un Madoff vaut actuellement environ douze Kerviels.

Dans ouvrier, il y a "rier" et ce n'est pas toujours drôle.

dimanche 21 décembre 2008

il a menti, brûlons-le!



Une voyante répond au téléphone et demande qui est à l'appareil.

Un ado issu de la similitude est refoulé sans raisons apparentes d'une boîte de nuit.

Deux jumeaux issus de la diversité ne se sont pas reconnus.

Deux mannequins issus de la maigritude sont morts de faim pendant un défilé de mode.

Un jeune garçon issu de la similitude s'est marié avec une vieille fille issue de la tradition bouddhiste.

Une voiture issue de nulle part a écrasé sans prévenir une veille dame issue de chez elle.

Madame de Fontenay a acheté un chapeau jaune et rouge.

Un fabriquant de mines antipersonnel travaille d'arrache-pied.

Le nom de jeune fille de Carla Bruni est Gerfeld.

Hitler était trop favorable à l'état nazi.

C'est étrange d'augmenter le nombre de cœurs d'un ordinateur plutôt que son nombre de cerveaux.

La sœur cachée de Michel Bühler s'appelle Patty.

Depuis que Derrick est mort l'Allemagne subit de plein fouet une crise pétrolière.

Véronique Sanson est enfin devenue muette.

Serge Lama, en visite au Pérou, a craché sur un touriste.

Un canard WC a inoculé la grippe aviaire à Mr. Propre.

Un expert fait tout pour récupérer son fils.

Les grands brûlés sont des personnes qui n'ont pas de pot.

En Afrique les pauvres qui ont à peine à manger n'ont pas de bol.

Les gens qui ratent leur suicide n'ont pas de veines.

Le piratage informatique est une activité qui me tient hacker.

Un couturier au chômage fait la manche.

jeudi 11 décembre 2008

La vraie histoire de Saint-Nicolas


En 1925 Nicolas marchait dans les rues d'une petite ville des Etats-Unis. Originaire de Bari, ce néo-américain changea son nom en Nicolas de Myre, en référence à son premier métier, constructeur de télévisions.

Quelques années auparavant il fait la connaissance de Vladimir Zworykin. Cet immigré russe, qui avait déposé, en 1923, un brevet de télévision entièrement électronique, propose à Nicolas de fonder une société visant à commercialiser des postes de télévision. Les deux compères travaillent d'arrache-pied, mais la fortune personnelle que Vladimir a placé dans la société fond à vue d'œil. Les américains ne sont décidément pas prêts à acheter en masse des téléviseurs avant de pouvoir capter quoi que ce soit.

C'est seulement dans les années 1930 qu'apparaîtront les premières émissions télévisées. C'est trop tard pour nos deux visionnaires, complètement abattus par leur découverte prématurée. Ils se séparent et Nicolas sombre très vite dans l'alcoolisme.

La maigre aide sociale du gouvernement lui suffit à peine pour vivre. Le 6 décembre 1930 il fait une rencontre qui le sort de la déchéance et de l'alcool: Noël, le prof de math du deuxième étage, dont il ignorait jusque là l'existence. Ils partagent d'abord leur passion pour la science en générale et plus particulièrement pour l'analyse numérique.

Après avoir émigré au deuxième étage, dans le grand appartement de Noël, Nicolas va de mieux en mieux. Il retrouve même un travail, pas très bien payé ni très intellectuel, mais qui permet aux deux acolytes de survivre. Nicolas vend des sucreries dans un petit stand à la sortie du supermarché de la ville.

Cette petite affaire marche bien et devrait lui rapporter beaucoup d'argent. Seulement Nicolas se découvre une générosité maladive. Il ne peut se résoudre à faire payer les enfants et leur offre donc sucres d'orges et guimauves au grand étonnement des parents.

Le peu d'argent qu'il se force à demander à ses clients les moins sympathiques, est entièrement réinvesti dans l'approvisionnement de son stock. Il ne gagne rien, mais est paix avec sa conscience et ses aspirations profondes.

Le soir il est rayonnant et satisfait, alors que Noël commence à déprimer, ne comprenant pas comment on peut travailler sans gagner un sou. Un 24 décembre au soir, Nicolas cherche Noël en vain, mais trouve seulement un mot de lui "Je crois que j'ai compris; à bientôt. Ton Noël".

Depuis ce jour, plus personne ne sait ce qu'est devenu Nicolas.

lundi 8 décembre 2008

La vraie histoire du père Noël


Noël, c'était son nom, mais il n'était certainement pas père. Ce soir-là, le 16 novembre 1931, il sortait de chez lui, déprimé comme à l'accoutumée et passablement imbibé d'alcool. Une seule envie trottait dans sa tête: disparaître à tout jamais.

Vouloir disparaître c'est facile, mais passer à l'acte lui a toujours été impossible, certainement par manque de courage et par la rémanence d'un ego plus dodu que la moyenne.

A partir du moment où ses derniers centres d'intérêts devenaient quantité négligeable par rapport à la somme des contrariétés qu'il devait quotidiennement affronter, sa vie n'avait plus de sens, à part l'horizontal.

Il était pourtant un prof de math apprécié par ses élèves et par ses collègues. Jamais le théorème de Pythagore n'aura été aussi bien expliqué, jamais une équation n'a eu autant de racines, jamais un élève n'est sorti déçu d'un de ses cours. Pourtant l'âge et les restrictions budgétaires agissent sans discrimination. Ces armes de destruction massive font des ravages par les temps qui courent.

Après tout, le chômage devait lui procurer le temps libre qu'aurait pu dévorer son intérêt pour les ouvrages scientifiques. Cette avidité de savoir dura quelques semaines seulement. Gamberger devint vite sa principale occupation. Il vivotait, il survivait, il se posait beaucoup de questions qui ne pouvaient pas avoir de réponses. Après quelques mois, même les questions avaient disparu, laissant la place aux pensées sombres, à la dépression, aux velléités de se volatiliser instantanément.

Noël était méconnaissable. Obèse à force d'ingurgiter tout ce qui passait à sa portée, barbe et cheveux longs, légèrement gras par manque d'envie de se laver, il ne sortait quasiment plus de son appartement, lui aussi en piteux état.

Quelques semaines plus tard, un samedi soir, il décide de mettre un peu de gaité dans ce qui reste de sa vie. Après avoir remis la main, au fond d'une armoire, sur sa maigre fortune, il sort d'un pas trop décidé, avec un entrain trop inquiétant.

Il se rend dans un supermarché d'où il ressort hilare avec deux caddies pleins de biscuits et de bonbons. Il se dirige ensuite droit vers le zoo communal dont son frère est le directeur, et convainc ce dernier de lui prêter quatre cerfs et une vieille charrette.

Noël repère un banc sur la grand place, s'y installe et commence à distribuer son précieux chargement à tous les enfants qui passent par là. Il est incapable de savoir ce qui le pousse à se comporter de la sorte. Sa tête est complètement vide, aucune pensée ne s'y arrête, comme dans un robot sans cerveau.

Au petit matin, il se rend compte qu'il a laissé son ami seul chez lui toute la nuit. Ses deux caddies sont vides, il neige, les employés de la voirie balaient machinalement la place, et ses pensées noires resurgissent. Noël tombe un 25 décembre et ne se relève pas.

Personne ne sait ce qu'il advint des quatre cerfs. Personne ne sait pourquoi tout cela est arrivé.

mercredi 3 décembre 2008

Horoscope 2012


Bélier
Les béliers vont subir un énorme coup de boutoir quelques semaines avant la fin de l'année. Ils ne pourront donc pas assister en direct à la fin du monde. Qu'ils se rassurent, l'événement passera en boucle sur toutes les chaînes de télévision.

Taureau
Depuis quelques années nous vous avions prévenu. Evitez les arènes! Vous devriez comprendre que de toute manière vous ne pouvez pas gagner. Laissez donc la marionnette faire son numéro de travesti. Au mieux vous mourrez intègre, au pire il vous manquera quelques attributs.

Gémeaux
Vous avez de la chance d'être deux. Ensemble on a moins peur face au danger. Que votre vie ait été épanouie ou ratée, votre mort sera terne et inintéressante. Votre seul réconfort sera de ne pas mourir en même temps. Alors qui sera le premier ?

Cancer
Vous êtes un passionné de science et vous ne doutez pas des progrès de la médecine. Et vous avez raison. Cette année 2012 marquera à tout jamais la recherche médicale. Après de nombreuses années d'espoir, tous les cancers vont finalement être vaincus.

Lion
Vous avez hanté les cirques du monde entier, vous avez dévoré plusieurs gazelles dans "Tintin au Congo", et vous vous prétendez roi. Mais pour qui vous prenez-vous ? Un collier de poils ne vous rend pas immortel et les rois sont une espèce en voie de disparition.

Vierge
Vous êtes vierge et vous en êtes fière. S'il vous arrive d'entendre des voix, par précaution, restez dans le sud de l'Europe et emportez un extincteur lors de tous vos déplacements. Dans une vie postérieure vous serez réincarnée en haut-parleur. Rappelez-vous que vivre en vierge et mourir en sainte n'est pas donné à n'importe qui.

Balance
Vous n'avez pas de chance avec la police. Rapporteur c'est déjà moche, mais délateur c'est bien pire. Vous êtes l'instrument de la justice et pourtant c'est elle qui vous condamnera. Naître balance ou ne pas naître balance, telle est la question que vous auriez dû vous poser avant votre naissance.

Scorpion
Les scorpions résistent particulièrement bien aux radiations de toutes sortes. Ils sont quasiment indestructibles. Pendant des années vous avez pu utiliser un téléphone portable sans conséquences fâcheuses pour votre santé. Regardez bien au-dessus de votre tête, car il est fort probable que vous allez mourir écrasé par une météorite durant l'année.

Sagittaire
Pourquoi tant de haine ? Pourquoi cet arc démodé et anachronique ? Si vous vous sentez menacé, offrez-vous un Taser; vos adversaires n'auront aucune chance. Au fait, quatre jambes et deux bras, ce ne serait pas un peu trop pour une seule personne ? Des mauvaises langues pourraient trouver que vous êtes l'équivalent de deux manchots, voire de trois pingouins.

Capricorne
Vous pouviez vous contenter de Capri. Seulement vous êtes d'un entêtement sans limites et vous avez voulu y ajouter une corne. Vous aurez le privilège rare de mourir, mais d'être encore né.

Verseau
A force de vous occuper de l'eau de vos semblables, vous allez avoir une grande surprise cette année. La sècheresse vous fera bénéficier d'une longue période de chômage. Mourir assoiffé n'est pas très malin; il vous reste un peu de temps pour choisir une mort plus digne de votre signe.

Poissons
Rouges, plats, moches, puants ou panés vous êtes tous les mêmes, vous les poissons. Une miette de pain, un vers de terre, et vous vous croyez déjà à un cocktail. Quoi de plus moche pour un poisson que de mourir noyé ? Préparez-vous mentalement à affronter le pire et pour vous rassurer dites-vous que vous n'avez aucune chance d'en réchapper.