vendredi 28 novembre 2008

Le lardon beurré


"Une vie sans lardon, c'est comme un psy sans canapé" disait Françoise Dolto, célèbre pédiatre et psychanalyste.

La préparation des lardons n'est pas difficile en soi. Afin d'éviter qu'ils ne deviennent lourds, voire pesants, vous devez les traiter avec rigueur et discipline. Le secret d'un bon lardon réside dans le découpage.

Un lardon, à l'origine, n'est autre qu'un morceau de chair prélevé sur un animal engraissé par un honnête travailleur. Généralement issu d'un savant découpage au niveau du gras du ventre, le lardon se compose de différentes parties.

La tête du lardon est plutôt dure et poilue. En effet, elle est directement issue de la surface du lard, donc naturellement composée de poils. Le corps, souvent blanc, est composé de graisse pure qui fond lors de la cuisson. On différencie facilement ces deux parties par le fait que la tête émet de légers craquements quand on l'écrase avec le pouce.

On trouve également, attachées au corps, des parties filandreuses appelées "membres". Il s'agit de cellules épithéliales allongées qui permettent au lardon de s'attacher, par exemple, aux roestis bernois que beaucoup de gastronomes envient aux suisses.

Le lardon est universel. Il s'accommode très bien avec des pâtes, des pommes de terre ou encore des frites. Il apprécie les sauces industrielles comme le ketchup ou la mayonnaise. Attention, il est particulièrement gras; ce n'est donc pas nécessaire de lui ajouter des huiles hydrogénées, réputées pour leurs propriétés allergènes. Trop de ces graisses pourrait changer son aspect et faire apparaître quelques petits boutons en forme de pustules. Privilégiez le beurre, qui rendra vos lardons plus agréable et plus doux à vivre.

Si vous disposez d'une grande quantité de lardons (on en trouve beaucoup dans les cantines), vous pouvez préparer une soupe. L'idée consiste à leur couper la tête un à un avant de les faire bouillir dans de l'eau. Ajoutez ensuite de vieux légumes flétris. Vous obtiendrez une savoureuse soupe façon chalet au goût si rustique.

Moralité: dans le lardon, tout est bon, il suffit de bien le préparer.

jeudi 27 novembre 2008

Questions sexy


La chute des bourses qui gangrène l’économie mondiale serait due à la téléphonie mobile. Pourquoi ?

Dans les gros 4 x 4 un airbag est-il toujours synonyme d’alliance gonflable ?

Si Jésus sait transformer l'eau en vin, peut-il transformer les alcooliques en drogués ?

Un sous-vêtement devient-il un vêtement lorsqu'il est porté sans vêtement ?

Quand j'appuie là avec mon doigt, j'ai mal. Pourquoi ? Selon l'endroit, faites-vous aider par un ami.

Peut-on adopter un acarien ? Si non, quelle est la taille limite au-dessous de laquelle l'adoption est interdite ?

Les fantômes peuvent passer à travers des murs de pierre, mais pourquoi ne tombent-ils pas à travers le plancher qui, lui, est souvent en bois ?

Si on rêve qu’on meurt, a-t-on des chances de se réveiller ? Question subsidiaire: les gens meurent-ils après avoir rêvé qu'ils étaient morts ?

Eternuer près d’un ordinateur peut-il lui transmettre un virus ? Faire dix essais à des distances comprises entre 30 centimètres et un mètre, et reporter vos résultats sur un graphique logarithmique.

Si l'on pouvait envoyer tous les gros vers l'est, la rotation de la Terre serait ralentie. En combien de temps faudrait-il envoyer en Thaïlande cent mille gros, pesant plus de 120 kilogrammes, pour que la durée d'un jour passe de 24 heures à 22 heures ?

En moyenne, sur une période de quinze ans, est-il plus rentable d'acheter un parasol ou des crèmes solaires ? Dans votre calcul, tenez compte de l'environnement et de l'inflation.

mardi 25 novembre 2008

Rétrécir l'humain


Une équipe de biologistes et de généticiens de l'université de Bruges, en Belgique, travaille depuis près de dix ans sur les problèmes liés à la croissance de la taille moyenne des individus dans les pays occidentaux.

Après avoir mis en évidence plusieurs facteurs favorisant l'augmentation régulière de la taille et du poids, par exemple la surabondance des produits laitiers dans notre alimentation, ces chercheurs sont sur le point de pouvoir contrôler les gênes responsables de cette tendance à augmenter de volume.

Rappelons pour mémoire, que les japonais étaient en moyenne bien plus petits que les européens avant la dernière guerre (mondiale). Ils ne consommaient quasiment pas de produits laitiers, préférant le poisson, le riz et autres mets locaux. En quelques décennies seulement, ils ont vu leur taille moyenne augmenter de plus de dix centimètres, phénomène lié au fait qu'ils se sont mis à manger des produits laitiers en quantité.

C'est précisément en étudiant les comportements alimentaires asiatiques que l'équipe belge est tombée, un peu par hasard il faut bien le dire, sur ce possible contrôle de la taille moyenne des êtres humains.

Les retombées de ces recherches sont nombreuses et variées. Parmi elles, une idée intéressante. Elle consiste à faire diminuer la taille des occidentaux d'une dizaine de centimètres par génération, en respectant une limite inférieure d'environ un mètre soixante.

Non seulement cette réduction de taille nous laisserait plus de place dans notre environnement et d'aisance dans nos mouvements, mais elle nous permettrait de manger beaucoup moins.

Toute cette nourriture économisée servirait à alimenter le reste de la planète qui, paradoxalement, a de la place, mais pas de quoi manger.

Comme les pays riches sont également les plus gros consommateurs d'énergie, une taille et un poids inférieurs signifient également, plus de personnes dans les ascenseurs, une moindre consommation pour les voitures, plus de monde dans les files d'attente et une baisse des taxes carburant pour les trajets en avion.

En revanche, les tatoueurs disposeront d'une plus petite surface de travail, les crèmes en tous genres se vendront en plus petite quantité et les yorkshires auront l'air de molosse à côté de leur maître.

lundi 24 novembre 2008

Merci de penser à l'environnement


Qui n'a jamais vu cette phrase en bas des mails (courriels dans la langue de César; enfin d'Oscar ou de Molière): "Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce courriel". Elle représente une des plus belles aberrations dont nous pulvérise notre société de zapping à l'esprit Gameboy.

Cela rappelle les publicités pour les médicaments qui annoncent: "Attention! Médicament pas avant dix ans". Ou encore "Tant va la cruche à l'eau" ou bien "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours". A force de tout raccourcir et d'imaginer que chacun peut reconstituer les pièces manquantes, la langue perd tout sons sens.

Reprenons la phrase "Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce courriel". Au premier degré elle signifie "Veuillez imprimer ce courriel, mais, avant, ayez une pensée émue pour l'environnement". Donc vous regardez par la fenêtre et vous vous exclamez "Ah, le bel oiseau" ou bien "C'est vrai qu'il fait frisquet dehors".

Imaginons maintenant une de ces personnes aigries par la somme dérisoire des petites actions demandées à chaque bipède de la planète en comparaison des bon gros scandales environnementaux mettant en jeu des multinationales ou des gouvernements. Cette personne n'aurait sans doute pas pensé à imprimer ce fameux courriel. Mais il se trouve que cette phrase déplacée le lui rappelle. Forcément elle va l'imprimer; et probablement à quelques centaines d'exemplaires, juste pour les distribuer à ses collègues de travail.

Mais le vrai sens de cette phrase incongrue ne serait-il pas celui-ci: "Merci de penser à l'environnement avant d'imprimer ce courriel, et non pas APRES". En effet, chacun sait qu'il est malvenu de penser à la nature après avoir effectué une impression.

Ce comportement soulève deux autres problèmes. Le premier est purement informatique. Toutes ces phrases augmententent la taille des mails et par conséquent le volume de l'information, et donc le temps de transmission. Cela peut être vu comme de la pollution informatique.

Le second problème est plus subtil. Probablement la majorité des gens ne va pas changer radicalement ses habitudes suite à la lecture de cette menace courtoise. L'impression du mail, plus long, aura des chances de gaspiller une page de plus. Mais ce n'est grave, c'est juste l'effet inverse de celui de la phrase d'origine si elle avait été écrite correctement.

Pire, ceux qui l'écrive se fichent certainement des problèmes environnementaux, mais veulent simplement être à la mode, dans le vent, dans le mouvement web 2.0, voire créer un buzz. Ou encore pire, il ont vu cette phrase et se sont dit "Tiens, c'est marrant, je vais m'y mettre".

Pour terminer voici quelques phrases que vous pouvez insérer dans vos mails:

"Merci de penser à éteindre la lumière avant de lire ce courriel."

"Merci de penser au problème de l'eau avant de tirer la chasse suite à la lecture de ce courriel."

"Merci de penser à faire du bien autour de vous avant de lire ce courriel."

"Merci de penser aux problèmes des déchets nucléaires avant d'afficher ce courriel sur votre écran."

"Merci de penser aux SDF qui subissent le froid, avant de parler de nourriture et de chauffage dans vos courriels"

"Merci de penser à tous les gens qui n'ont pas internet avant d'envoyer un courriel"

"Avez-vous vraiment besoin de lire tous vos courriels ?"

Moralité: la connerie, c'est comme un élastique; ça peut grandir, grandir, mais un beau jour, ça pète. La question fondamentale est de savoir si ce jour sera vraiment beau.

Merci de penser aux non-voyants avant de lire cet article!

vendredi 21 novembre 2008

Episode 6: on vire l'entraîneur


Un algorithme est à l'informatique ce qu'une notice de montage est à Ikea.

La télévision pour les aveugles, c'est comme la radio pour les muets.

Un haut-parleur et un écouteur permettent d'entendre des sons, alors que l'un parle et l'autre écoute.

Dans un million d'années en regardant les images satellite en accéléré, on verra l'Italie qui shoote la Sicile jusqu'en Tunisie.

Les mille colombes de Mireille Mathieu produisent quotidiennement cinquante kilogrammes de crottes.

Un réseau de prostitution a pris possession d'un réseau informatique. Depuis, il y a des Mac à tous les étages

Il s'en est fallu d'une lettre pour que Proust fasse de la formule 1.

Les courriels sont les seuls cas où un sujet est également un objet.

La musique actuelle sera classique dans quelques siècles.

L'erreur est humaine et la laitue est romaine.

Le 32 mars, c'est une farce.

Il ne faut pas faire porter le chapeau aux casques bleus.

Dans une gay pride il vaut mieux être homologué que disqualifié.

Un pléonasme c'est un bug informatique, un mauvais vendeur ou la Suisse primitive.

Un rhume peut provoquer une commotion cérébrale si on éternue près d'un mur.

Etre réincarné en un postérieur dans une vie antérieure est plus que douteux.

Dans la fosse des Mariannes on a retrouvé Brigitte Bardot et Catherine Deneuve.

Si Einstein était encore en vie, la lumière irait moins vite et dans toutes les paires de jumeaux il y en aurait un plus vieux que l'autre.

Les piétons ne pensent qu'à leurs pieds, les téléthons ne pensent qu'à leur télé.

dimanche 16 novembre 2008

On voit encore les orteils


A cause de la récession un coureur de cent mètres s'est arrêté un mètre avant l'arrivée.

Une dame ayant demandé 20% d'avantages client dans une boulangerie a été arrêtée par la police.

Dans une vie antérieure les hérissons étaient des Tasers

Dans une zone de convivialité, un cycliste heurte de plein fouet un hummer à l'arrêt et le détruit complètement.

La 'tite Annick a été retrouvée dans la fosse des Mariannes. Un glaçon pointu à eu raison de sa bouée.

Ernestine Dupuis est en détention provisoire depuis trois semaines pour avoir téléchargé par erreur une chanson d'un disque épuisé de Mireille Mathieu.

L'hébergeur McColo, responsable des deux tiers du spam mondial pendant des années, vient d'être découvert. Il changera simplement d'adresse IP et de pays pour ses serveurs.

Un inventeur a créé un objet qui n'existait pas encore.

Pendant les crises financières la vitesse de la lumière, elle aussi, subit une baisse.

Il y aurait un trou noir au centre de notre galaxie. C'est troublant.

Sur la fin de sa vie Van Gogh avait des lunettes à une branche.

Adam n'a jamais existé. Eve était une mère célibataire.

Un journal gratuit double son prix.

Suite à une erreur comptable, ce même journal réduit son prix de moitié et rentre dans ses frais.

Lors d'une manifestation de policiers, certains passants leur ont lancé des bombes lacrymogènes.

Linux lance une initiative en faveur des pingouins. Microsoft lorgne du côté des manchots.

Une souris verte ne courait pas dans l'herbe.

Jean-François Derec a hérité de la Calypso. Pour le moment elle est garée devant chez lui.

Evian est une source de satisfaction pour la France.

Un chien enragé a dévoré un canard atteint de grippe aviaire.

Un surveillant s'évade d'un quartier de haute sécurité. Les prisonniers sont à sa recherche.

Google a trouvé une information ignorée de tous.

Les images en haute définition sur les écrans plats ont plus de relief.

Pour les prochaines élections présidentielles américaines, un indien issu de la diversité est déjà sur la piste.

Un homme politique issu de l'incompétence vient d'être élu.

Un rugbyman issu de la mêlée est devenu ministre des sports.

Une femme issue de la féminitude entre au gouvernement.

Un serial killer issu de la perversité vient d'être arrêté.

Un maçon issu tout ce qu'il peut, mais il ne pourra jamais se payer une Ferrari.

samedi 15 novembre 2008

Nouveau traitement pour amnésiques


L'amnésie est une des rares maladies dont on ignore que l'on est atteint. D'ailleurs les acteurs amnésiques se demandent toujours pourquoi on leur propose uniquement des rôles d'improvisation.

Ulysse Garnier sort de l'hôpital un samedi matin d'un mai non daté. Suspendu autour de son cou un bloc de feuilles, comme un agenda duquel on peut détacher les pages particulièrement fines. A la fin de chaque feuillet est écris "déchirez cette page et passez à la suivante (vérifier bien que vous déchirez une seule page)".

La ficelle jaune fluo, qui laisse pendre jusqu'au nombril la mémoire d'Ulysse, évite qu'on puisse l'égarer. Le contenu est écrit à l'envers de manière qu'Ulysse le voie à l'endroit lorsqu'il le prend en main. Sur la paume de sa main gauche est tatouée la phrase "Cherchez le bloc de feuilles avec la ficelle jaune", au cas où il s'en séparerait.

Sur la première page Ulysse peut lire "Vous êtes au début de la rue des Eglantiers, aller jusqu'au numéro 15, entrez et montez au quatrième étage". Ne sachant pas où il se trouve, Ulysse s'exécute. Arrivé sur place, sa mémoire lui indique de sonner, car il est chez lui. Il doit dire bonjour à la dame qui ouvre, c'est sa femme. Ulysse fait confiance et la dame semble en effet le connaître.

Bien entendu le dialogue est difficile, mais sa mémoire semble toujours lui indiquer ce qu'il doit faire. Durant quelques jours Ulysse vit sans souvenirs, mais se débrouille assez bien grâce à sa mémoire portable. Tout semble y avoir été indiqué de manière tellement précise qu'Ulysse s'y habitue. Il n'a pas le choix, c'est ses feuilles ou bien une vie de poisson rouge.

Un moment de panique s'empare d'Ulysse lorsqu'il déchire l'avant-dernière page. Stress inutile, car toutes les instructions lui permettant de se procurer la suite de sa mémoire sont écrites sur la dernière page, en fait la couverture cartonnée.

Muni de son nouveau bloc, Ulysse se sent pris en main et rassuré pour environ une semaine, bien que la notion du temps ait disparu de son cerveau en même temps que sa mémoire. Il vit à ce rythme, de semaine en semaine, rechargeant régulièrement son emploi du temps.

Un jour Ulysse est tenté de lire les pages suivantes sans les arracher. Résultat, rien du tout, puisqu'il oublie instantanément ce qu'il vient de lire. En fait, il lui reste une mémoire d'environ trente secondes, au-delà desquelles c'est le trou.

Un jour, sur une feuille, il lit une phrase ajoutée à la main: "Embrassez la dame!". Machinalement, il embrasse sa femme, visiblement satisfaite. Depuis, plusieurs pages sont délicatement insérées dans le bloc, de manière à ne pas déranger le fil conducteur.

Un soir sa femme lui enlève son bloc d'autour de son cou, pensant qu'il le gêne pour dormir. Au réveil, Ulysse, seul dans sa chambre, sa femme étant partie à son travail, ne sait plus quoi faire. Il reste assis bêtement pendant de longues minutes avant de se mettre à pleurer. En prenant sa tête dans ses mains, il aperçoit l'inscription sur sa main gauche. Il cherche sa mémoire et la retrouve au pied du lit. Rassuré, il reprend des couleurs et poursuit la vie de sa nouvelle journée et donc sa vie dans la nouvelle journée.

Ulysse apprend petit à petit à considérer son bloc comme étant sa véritable mémoire. De la même manière que l'on peut devenir amnésique, il peut perdre son scénario papier. Seules les probabilités sont différentes. Un point essentiel le distingue toutefois d'un être normal. Sa mémoire est déjà écrite, il n'a aucune possibilité de la modifier, de choisir un itinéraire différent sous peine de se perdre.

Le plus étonnant dans l'histoire d'Ulysse est la précision extrême et l'adaptation continuelle de l'emploi du temps que l'hôpital lui fournit. Qu'y a-t-il derrière ces scénarios? Qui met en scène Ulysse ?

vendredi 14 novembre 2008

Chaussettes liquides


Une société japonaise vient d'annoncer la mise sur le marché de chaussettes liquides. Après six ans de recherches, cette startup a créé le vêtement ultime. En effet, non contente de détruire à tout jamais le problème des chaussettes sales et des pieds malodorants, LiquiSocks pense s'attaquer dans un proche avenir aux autres parties du corps.

Cette société a donc mis au point une substance dense, mais liquide, à base de néoprène et de coton naturel qui permet de recouvrir la peau et de procurer protection et bien-être. Le produit s'achète en bidons de dix litres. Le contenu est blanc. Il est solide au dessous de 20 degrés et devient pâteux, voire coulant vers 25 à 30 degrés. Mais une fois en contact avec la peau, il reste solide jusqu'à environ 38 ou 40 degrés.

La fabrication de ses propres chaussettes est une opération très simple. Une fois que le liquide est à la bonne température, il suffit d'y plonger les pieds, l'un après l'autre, jusqu'à la hauteur désirée, après les avoir soigneusement lavés et séchés. Le pied doit rester immergé entre 30 secondes et deux minutes selon l'épaisseur de chaussette souhaitée.

Après avoir sorti le pied du seau, l'enduit sèche quasiment instantanément. Cette seconde peau protectrice est douce, agréable et résistante. Elle cumule un grand nombre d'avantages et ne présente aucun inconvénient. La substance utilisée est anti-allergénique, bactériostatique, antimycosique et délicatement parfumée. Il est possible d'ajouter soi-même des senteurs. Elle peut être colorée au gré de l'utilisateur à l'aide de colorants vendus en option. Pour obtenir des chaussettes aux couleurs soixante-huitardes, il convient de verser quelques filets de colorants au centre du seau juste avant d'y plonger le pied. La couleur va remonter le long du mollet avec des reflets du plus bel effet.

Les particularités de ce produit sont proches de celles du Gore-tex, imperméable, mais laissant passer la transpiration, et procurant une bonne isolation thermique. De plus, les orteils peuvent bouger librement et la chaussette ne colle pas aux poils. En revanche, un additif spécial permet justement une adhérence renforcée pour les personnes désireuses de se débarrasser de leurs poils disgracieux. Elles enlèvent leurs chaussettes d'un coup sec et plus un seul poil sur les jambes.

Cette pellicule peut être gardée entre cinq et dix jours. Pour l'enlever, rien de plus simple qu'une douche à une température supérieure à 38 degrés. La chaussette fond littéralement et est éliminée avec l'eau, sans nuire à l'environnement.

L'épaisseur étant plus faible qu'une chaussette ordinaire en coton, il est possible de gagner une pointure, c'est-à-dire de mettre des chaussures devenues trop petites. A l'inverse, des chaussures trop grandes pourront être utilisées à condition d'augmenter l'épaisseur en conséquence.

Bien entendu il est également possible de confectionner des gants, ou tout autre vêtement. Attention toutefois, il est déconseillé d'en faire des collants; le moindre pipi oublié reste dans le collant et coule jusqu'aux chevilles. En cas de fièvre, c'est encore pire, puisque le collant fond et se désagrège.

Signalons enfin que dix litres de ce produit suffisent pour une centaine de paires de chaussettes d'épaisseur moyenne. Sa durée de conservation est de plus de deux ans.

jeudi 13 novembre 2008

Economies d'énergie.


Un discours politique doit révéler ce que tout un chacun se refuse à imaginer et que toute une chacune essaie scrupuleusement de taire. Son objectif est d'exprimer des idées généralement admises, mais insidieusement inédites, afin de plaire aux citoyens et hyènes les plus divers, quitte à oublier certaines catégories de sous-représentants indignés d'un malaise enfoui.

Ne rien avoir à dire ne peut être considéré comme un prétexte suffisant pour ne pas se préoccuper de tergiverser au sujet de la communication intra-sensorielle sous-jacente aux oncepts toccards, sortes de prototypes encore imparfaits de l'influence du discours sur la croyance.

S'il est vrai que pédagogie rime avec démagogie et qu'une minorité d'hommes sont homologués contrairement à la majorité qui sont disqualifiés, le néo-pléonasme a encore de belles années devant lui. S'il est maintenant avéré qu'un muet peut souffrir bien qu'il ne puisse pas crier, et qu'un diabétique est une personne qui n'a jamais su crier, une question, la question fondamentale subsiste: quel rapport au sucre peut développer un diabétique sourd ?

Pourquoi tant de haine envers les véhicules à quatre roues motrices, alors que la plupart des animaux ont tous leurs membres moteurs, sans que l'on songe à une loi visant à euthanasier quelques espèces ? Partant du principe que moins il y a de roues motrices, plus un véhicule est écologiquement correct, pourquoi ne pas promouvoir des automobiles à une seule roue motrice ? Afin de préserver encore plus l'environnement la législation pourrait exiger que cette roue motrice soit la roue de secours.

Pour rester dans le secteur des voitures, certaines expériences ont montré que la suppression des pneus entraîne une diminution de la consommation de carburant. En effet, le frottement des jantes sur le bitume est bien moindre que celui des pneus. Certes le freinage est moins performant, mais on ne peut pas avoir la jante et le pneu de la jante.

Quand aux moteurs des voitures, comme le disait Don Quichotte: "Il vaut mieux se battre contre des moulins avant, que contre la pollution après". Stop aux moteurs de plus de deux litres! Utilisons des canettes comme pour les sodas. D'ailleurs six canettes de 33 centilitres sont équivalentes, mais plus efficace qu'il seul gros deux litres. En ville il suffirait de rouler avec une seule canette.

Les règles de la circulation doivent également être adaptées à notre époque moderne. Ainsi, l'instauration d'une mise ne veille obligatoire pour les feux rouges permettrait une économie d'énergie considérable. La suppression des ponts, en plus de diminuer le nombre de SDF, offrirait plus de convivialité entre usagers de la route. Certains pays scandinaves expérimentent actuellement avec succès les zones de cohabitation, dites également zones de rencontre, dans lesquelles se mélangent, à basse vitesse, Porsche Cayenne, mamans avec poussettes, cyclistes et cavaliers.

Enfin, en supprimant toutes les routes et en fabriquant uniquement des véhicules tout terrain, nous pourrions atteindre le top en matière de chasse au gaspi. Plus aucun frais de d'entretien du réseau routier et labourage gratuit des champs pour les agriculteurs. Finis également les embouteillages ou les chaussées trop étroites. Terminées les dangereuses traversées de petits villages par de nombreux poids lourds. Ils éviteraient simplement les zones habitées, abandonnées à une tranquillité bien méritée.

Moralité: on a encore du boulot!

lundi 3 novembre 2008

On me parle dans ma tête.


Je m'appelle Antoine, j'ai 34 ans et ma vie est réglée comme un coucou suisse. C'est normal, j'habite à Lôsannnne. Je suis professeur de musicologie, et sage-femme à mes moments perdus.

Tous les jours, entre midi et quatorze heures j'ai pris l'habitude de stagner dans ces hauts lieux de sociabilité que sont les centres commerciaux. Aujourd'hui, comme tous les jours, je contemple les nouveaux téléviseurs à écran plat, avec les élastiques là. Tout à coup j'entends une voix. Une voix de femme qui m'annonce que ma batterie est faible.

La voix, plutôt jeune, 25 à 30 ans, blonde, avec un accent d'hôtesse de l'air, semblait venir à la fois de partout et de nulle part. Surpris, je me retourne; rien, ni la voix, ni son enveloppe charnelle.

De quelle batterie parlait-elle ? Celle de ma voiture ? Comment serait-elle au courant ? Tout ceci est absurde. Je décide d'oublier cet incident et de le mettre sur le compte de la fatigue.

Je retourne à mon travail et, chemin faisant, j'entends à nouveau la petite voix, la même, qui m'annonce cette fois que j'ai reçu un appel téléphonique. Caméra cachée ? Farce de mes collègues ? Santé défaillante ?

Dans le doute, je me mets à chercher fébrilement autour de moi la source de cette voix, sans succès. Je suis de plus en plus mal à l'aise et inquiet. Cette voix dans ma tête ne m'inspire rien de bon. D'autant qu'à présent, il me semble que mon audition devient problématique. Comme si j'entendais moins bien les bruits ambiants.

Très bizarre; la petite voix me paraît limpide, alors que les voix des autres personnes me semblent estompées, comme avec une sourdine sur une trompette.

Serais-je atteint d'une tumeur au cerveau, d'une maladie orpheline, ou pire, d'une otite ? Je ne veux pas le savoir, car aujourd'hui c'est mon anniversaire et je suis heureux. Ce matin ma petite amie m'a offert le nouvel iPhone. C'est vraiment un cadeau génial.

samedi 1 novembre 2008

Peut-on mourir sur internet ?



La mort est un vilain défaut dont chacun se priverait volontiers. La mort réelle est connue depuis que l'homme existe, et pourtant personne n'y est habitué. La mort fait partie de ces expériences pour lesquelles il n'existe pas d'entraînement. Il est impossible de mourir plusieurs fois en espérant que la dernière sera très réussie parce qu'on l'aura répétée.

Internet va bientôt changer la notion de mort, comme il a modifié bon nombre de nos habitudes. Qui aurait pensé que des uns et des zéros qui traversent un fil électrique à la vitesse de la lumière pourraient bouleverser à ce point notre vie quotidienne ?

Lorsqu'une personne meurt, on ne la voit plus. Sa maison, sa famille, éventuellement sa voiture, existent toujours; mais nos interactions avec cette personne cessent. D'où le terme "disparition". Seuls les personnages célèbres ont parfois des admirateurs qui viennent voir leur maison afin de se recueillir auprès d'un symbole représentant l'être aimé. Le simple humain lambda ne provoque généralement pas cet intérêt post mortem.

Il en va tout autrement depuis internet, ou plutôt depuis la multiplication des blogs ou autres réseaux sociaux. Si je meurs aujourd'hui, mon compte Gmail va rester actif, mon blog va continuer à recevoir des messages, les objets que j'ai mis en vente sur eBay trouveront peut-être un acheteur.

Google, qui sait toujours tout, ignore que je suis mort et il n'y a aucune raison qu'il clôture mon compte. De nombreuses personnes que je ne connais pas forcément vont poursuivre leurs discussions sur mon blog. Je ne vais pas leur manquer. Elle ne m'ont jamais vu; certaines viennent de découvrir mon espace virtuel. Que je sois mort ne les préoccupent pas, puisqu'elles existent dans mon internet uniquement par leur interaction avec un site, pire avec un design infographique et des fonctionnalités purement informatiques.

Je peux même payer à l'avance l'utilisation d'un nom de domaine et l'hébergement d'un site pour cinquante ans. Il est même tout à fait possible que je prépare des textes ou des articles à l'avance. Leur publication automatique et régulière pendant plusieurs années est très simple à réaliser.

Internet nous permet donc de continuer à vivre bien après notre mort physique. Mon image sur internet sera intacte. Bien entendu je ne répondrai plus aux questions et je ne réagirai plus aux commentaires laissés sur mon blog: En revanche, le site que j'ai automatisé pour qu'il me survive n'est pas basé sur des conversations. J'y déverse simplement de l'information et les visiteurs la consultent.

Il est même fort probable qu'après la disparition du dernier être humain, internet poursuive son existence. Pour qui ? Pour quoi ?

La prochaine fois que vous folâtrerez sur cette toile sans araignée, observez bien les sites et posez-vous cette question: l'auteur de ce site est-il vraiment encore vivant ? Dans la vie normale vous pourriez demander à son conjoint, à sa famille; mais là vous ne connaissez rien de lui, ni qui il est, ni où il habite. Seul son site vous est familier.

Internet peut prolonger votre vie. Et si vous êtes perspicace, vous ne mourrez jamais sur le web. Cela ne va pas réconforter vos parents et vos amis, mais vous continuerez à exister pour un grand nombre d'inconnus.