dimanche 28 octobre 2007

La caissière idéale existe !


Dans un endroit reculé d'Europe centrale, à Chêne-Bourg plus précisément, on peut admirer la caissière idéale. Il faut dire que toutes les autres caissières du monde sont tellement éloignées de l'idéal que notre spécimen ressort encore plus du lot.

Cette charmante personne vous souhaite le bonjour avec le sourire (même sans le sourire ce serait déjà exceptionnel). Elle prend vos achats avec délicatesse, les scanne et les dépose dans l'en-but (habituellement réservé aux joutes entre yaourts et bouteilles d'huile) sans les lancer ni les écraser.

Si vous avez placé un cabas sur le tapis roulant, elle l'ouvre et vous le tend gentiment. Elle vous annonce le montant total de vos courses toujours avec le même sourire naturel et agréable, à tel point que certains clients se demandent s'ils sont filmés pour une émission de caméra cachée.

Elle attend que voua ayez terminé de remplir vos sacs avant de s'occuper du client suivant. Elle est véritablement sereine, heureuse et détendue. Pourtant elle fait le même travail que ses collègues, pour le même misérable salaire.

Le soir, après son travail, elle est certainement fatiguée, mais elle doit avoir le sentiment d'exercer un métier qu'elle aime, ou du moins qu'elle accepte, et de participer à sa manière à rendre les rapports humains moins inhumains.

Dans son magasin les clients se battent pour aller à SA caisse. De toute manière, cela n'augmente pas son travail, mais cette accumulation ponctuelle de bien-être autour de sa caisse a de quoi désorienter ses collègues.

On peut se prendre à rêver qu'une telle attitude devienne contagieuses et que le passage obligé à la caisse d'un supermarché cesse d'être une corvée pour devenir une activité normale, telle qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être.

Si toutes les pouffiasses indésirables, les frustrées du cerveau gauche, les "méchanceté faite femme", les cerbères de la grande distribution, les nostalgiques du KGB arrêtaient de se prendre pour le centre du monde, notre quotidien ne serait pas forcément meilleur, mais un peu plus agréable.

Les gérants et directeurs de grandes surfaces devraient le comprendre, mais probablement eux aussi sont atteints de ce syndrome atypique de connerie ambiante (SACA).

Toute cette haine et cette méchanceté, ou pire, cette indifférence vis-à-vis des clients ne sauvera pas les caissières. Dans quelques années des machines les remplaceront. Une machine, c'est froid, mais jamais volontairement désagréable.

Seule notre sympathique caissière se tirera toujours d'affaire, car la gentillesse et le sourire n'ont jamais desservi personne.

Aucun commentaire: