dimanche 22 avril 2007

Angoisse de l’éphémère

Certains insectes, non pas les vrais éphémères qui vivent une seule journée, mais ceux qui vivent une année, ont de quoi être angoissés. Ils naissent au printemps et meurent dès que l’hiver approche. A première vue cette visite du cycle annuel devrait leur permettre d’apprécier pleinement le monde qui les entoure.

Or, ils sont confrontés à un problème inconnu de l’homme : la perpétuelle nouveauté et la peur de l’inconnu. En effet, leur découverte des saisons est unique. Pas de droit à l’erreur. Pas de « l’été prochain je ferais plus de provisions ». Pour eux l’an prochain n’existe pas.

Non seulement ils ne savent jamais comment va évoluer l’environnement au cours de leur vie, mais leurs parents ne peuvent pas leur parler de ce qu’ils vont affronter. Orphelins avant leur naissance, ils sont livrés à eux-mêmes, sans mode d’emploi, sans vécu. Que de l’angoisse.

Plus d’un psychologue devrait s’intéresser à ce problème inexploré. Il serait peut-être ainsi possible de faire évoluer la psychologie humaine à la lumière de l’étude de nos petits frères à six pattes.

Réflexion : du point de vue de la connaissance du monde, de la frustration et de l’angoisse, est-il préférable de vivre un seul jour ou une seule année ?

Moralité : l’éphémère ne connaît pas l’effet mère.

Aucun commentaire: