dimanche 18 février 2007

La LAMAL va mal

LAMAL n’est pas le dernier palindrome à la mode. Il s'agit d'une superbe loi helvétique qui oblige tout citoyen à souscrire à une assurance maladie. Comme toutes les lois récentes, elle ne traite qu'une partie du problème et engendre des effets secondaires particulièrement indésirables.

Chaque personne doit payer chaque mois une cotisation à une société privée. En effet, les assurances maladie sont gérées par des entreprises privées, de belles et grandes holdings aux gratte-ciels bleu cristal. Sans pouvoir le prouver, il serait envisageable que ces sociétés se soient entendues sur les prix qu’elles pratiquent ainsi que sur les augmentations qu’elles ne manquent pas d’infliger chaque année. Ce serait, en tout cas, un bon moyen de gagner de l'argent.

Il est des suisses raisonnables et censés qui trouvent exagéré de payer, pour une famille moyenne, plus de 1000 Euros par mois uniquement d’assurance maladie, pour des prestations que plus aucun pays environnant ne nous envie.

Il est vrai que le problème n'est pas de la seule responsabilité des assureurs ; les assurés, certains du moins, ont également contribué à l'effondrement du système de santé suisse. Au début, le montant des primes d'assurance maladie était acceptable. Les gens n'allaient pas chez le médecin pour le moindre éternuement et ne se gavaient pas de médicaments. Puis les primes ont pris l'ascenseur, lésant en premier lieu les familles à revenu modeste. De nouveaux reflexes naissent : "Puisque nous payons un prix exorbitant pour l’assurance maladie, autant en profiter". Et la consommation médicale eut tendance à augmenter. On comprend vite comment fonctionne cette spirale infernale.

Les médecins aussi se prirent au jeu. Il est extrêmement rare actuellement de sortir du cabinet d'un médecin sans une ordonnance. Certains se sentent obligés de justifier leur travail en trouvant systématiquement une maladie au patient (Merci Dr. Knock!). Un docteur qui déclare une personne en bonne santé est-il un mauvais docteur ?

Et l'Etat dans tout ça ? Que fait le ministre chargé du problème ? Il patauge. Aucune vraie réforme en vue, aucune campagne, rien de bien sérieux. Au contraire, on diminue les prestations remboursées par l'assurance de base. Par exemple, l'homéopathie n'est plus remboursée. Enfin certains médicaments ont été purement et simplement retirés des listes de remboursement. Tout cela bien entendu sans la moindre baisse des primes, sans même un ralentissement des augmentations.

Les citoyens helvétiques paient toujours plus cher des prestations toujours plus restreintes. Le système va droit dans le mur. L’hôpital devra être payé cash à l’entrée et les cabinets des médecins seront simplement remplacés par des automates à cartes de crédit.

Etre obligé de payer pour des services inexistants et participer ainsi aux progrès de la médecine et de l’industrie pharmaceutique est un privilège pour lequel il faut être reconnaissant envers la mère Patrie et le pire Etat.

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