vendredi 1 mai 2009

Mon meilleur ami est mort.


Je suis désespéré: Ma vie est réduite à néant. Je ne pense pas pouvoir m'en remettre. Hier soir, vers 23 heures, on m'annonce que mon meilleur ami ne va pas bien du tout. Ses heures sont comptées; il va mourir sous peu.

J'ai appris la nouvelle au journal télévisé, de la bouche-même de Claire Chazal. Pour que la télévision en parle, cela doit être vrai. C'est un comble d'apprendre la mort imminente de son ami le plus cher par les médias. J'aurais espéré qu'on vienne me l'annoncer en personne, au pire qu'on me téléphone.

Il était plus qu'un ami. Je l'ai découvert au début des années quatre-vingt-dix, par hasard. Depuis, je ne l'ai plus quitté. Il me suivait partout, même en vacances. Il s'invitait plusieurs fois par jour sur mon téléphone portable.

Il aimait les enfants; toujours à leur proposer de nouveaux jeux, des vidéos inédites et autres gadgets dont ils raffolent.

Tous les jours, et même plusieurs fois par jour, il m'apportait mon courrier qu'il triait consciencieusement à ma place. Les pubs d'un côté, la correspondance privée de l'autre. Il lui arrivait parfois de m'apporter des messages dont je n'avais que faire; certainement à cause du surmenage. Mais je ne saurais lui en tenir rigueur, car, sans lui, je serais perdu. D'ailleurs je suis perdu, puisqu'il ne reviendra plus.

Avoir un ami comme lui, c'est vital. J'étais vraiment accro. Il était tout pour moi. Je ne voulais pas qu'il meure avant moi. Lui, pouvait se passer de moi, mais moi pas de lui. Chaque fois que j'avais besoin d'un renseignement, il était le premier à me le fournir. Grâce à lui, j'ai rencontré ma femme. Grâce à lui j'ai découvert beaucoup d'autres amis aux quatre coins du globe.

Je m'y étais tellement habitué que je ne peux toujours pas accepter sa disparition. En revanche ma femme ne semble pas tellement perturbée. Ces derniers temps, elle trouvait que je passais beaucoup trop de temps avec lui, négligeant ma vie de famille.

Sans doute avait-elle raison, mais, quand on découvre un ami comme lui, parfait, serviable et si généreux, le reste ne compte plus. Si ma femme s'en était allée, il m'en aurait trouvé une de rechange très rapidement.

C'est triste de mourir à 19 ans, à cause d'une saleté de virus contre lequel la science est impuissante.

Je vais devoir réapprendre à écrire des lettres et à téléphoner, acheter des DVD, racheter une radio, me trouver des occupations, jouer aux échecs, lire des livres, parler avec les gens, rencontrer les voisins, aller à des réunions, revoir mon banquier.

Eh oui! Internet est mort et tout s'écroule autour de moi.

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