samedi 12 juillet 2008

iPhone, quand tu nous tiens!


La faune de l'iPhone n'en peut vraiment plus, au point de passer trois jours dans la rue pour être parmi les premiers à bénéficier du cadeau empoisonné.

Bel objet que l'iPhone, comme d'ailleurs la plupart des créations d'Apple, sauf peut-être un ou deux Beatles mal rasés. Quelques décennies après avoir créé, dans un garage, l'un des premiers ordinateurs quasi-opensource, Apple a viré vers la ruse. Tel le serpent du jardin d'Eden, cette société fruitière attire les naïfs et les inconditionnels dans sa prison dorée.

Jamais un objet technologique n'a suscité autant d'antagonismes. L'iPhone est ange et démon tout à la fois. Apple a fait un effort remarquable de design et de conception, ce qui rend ses produits parfaits, du moins sur le plan esthétique. Cet effort l'autorise à imposer une contrepartie: établir un lien, par certains aspects, sado-maso. Le dominant drague les futurs soumis à coup d'innovations plastiques et esthétiques.

Apple est sans doute la seule société capable de créer non seulement une dépendance, mais également une inconditionnalité avec des accents de sectarisme.

Pour en revenir à l'iPhone, chacun peut facilement vérifier que ce téléphone possède beaucoup d'inconvénients; il suffit de lire les divers tests le concernant (liens forcés avec iTunes et autres, obligation de payer pour être développeur, etc). Mais il faut dire que son degré d'innovation, tant dans l'apparence que dans l'interface, ne peut que laisser admiratif.

Afin d'illustrer ces propos, voici la description du nouveau téléphone portable Samsung (mais d'autres marques ont des modèles équivalents):

Le Samsung Player Addict propose, dans un boîtier au design métal brossé et similaire au Player (F490), un écran tactile de 3,2", la 3G/3G+, le WiFi, le Bluetooth 2.0+EDR, un GPS intégré compatible A-GPS, un APN de 5 Mégapixels, la lecture MP3 et DivX, un tuner FM, 8Go à 16Go de mémoire interne, un port mémoire microSD, un port USB, une souris optique similaire à celle de l'i780, un accéléromètre ou gyroscope, le retour de sensation avec la technologie VibeTonz System, une sortie TV directe, Windows Mobile 6.1 avec une interface utilisateur personnalisée et avec des widgets similaires au Player Style (F480), le tout dans seulement 12,5mm d'épaisseur.

De quoi laisser l'iPhone dans les starting-blocks. Pourtant il n'aura aucun succès. Tous les regards resteront braqués sur le fruit d'Apple.

Vraiment il est rare de rencontrer un tel appareil, qui attire irrésistiblement autant qu'il rebute. On aime et on déteste simultanément. Ou alors on l'aime et on occulte ses défauts. L'iPhone ne laisse personne indifférent. C'est le Serge Gainsbourg de l'informatique.

Il y a vraiment de quoi laisser baba le plus cool des adeptes et aphone le plus féroce des détracteurs.

Moralité: bravo Apple; je vais acheter un iPhone, l'admirer, le toucher, l'aimer passionnément, puis le détruire de rage.

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