jeudi 26 juin 2008

Le son et l'image


Certaines chaînes de télévisions viennent de découvrir que le son se propage moins vite que la lumière. Forts de cette découverte, leurs techniciens hautement spécialisés et suréquipés en diplômes et autres artifices attestant de tout sauf d'une certaine compétence, ont eu la géniale idée d'accélérer le son.

Hélas, on se retrouve avec des retransmissions sportives totalement désynchronisées. A peine un joueur de tennis frappe-t-il la balle au service que le commentateur dit qu'elle est out. En football, le suspens du hors-jeu disparaît totalement puisqu'on vous l'annonce avant même le départ de l'action.

La technologie dont nous disposons est-elle à ce point défaillante ? La télévision des années cinquante était-elle en avance sur nos TNT-Méga-Super-HD ready-Full DRM ? Ou alors sont-ce nos chères têtes pensantes qui se sont ramollies au point de se confondre avec des carambars au soleil ? A ce niveau, ce n'est plus de la cervelle, mais plutôt du remplissage nauséabond.

Que le problème existe est à la limite envisageable vue la totale impuissance cérébrale des responsables techniques; mais que personne, dans une chaîne de télévision, ne s'en aperçoive et le signale, là on se retrouve carrément dans Mad Max 3.

Imaginons qu'il soit vraiment impossible de synchroniser le son et l'image (sachant que n'importe quel électronicien en culottes courtes peut le faire en un clin d'œil). Imaginons que si l'image passe par Londres, Berlin et Paris alors que le son est codé par des signaux de fumée, la tâche présente vraiment une difficulté. Dans ce cas, acceptons cette aberration dans la joie et la bonne humeur; c'est notre seule échappatoire.

Voilà nous sommes entrés dans l'ère de la décadence du luxe. Nous payons une fortune pour une technologie régie par une mixture d'incompétence, de bêtise et de déresponsabilisation.

Bientôt nous aurons, EN DIRECT, le commentaire de l'arrivée du tour de France aux Champs-Elysées sur des images du départ de la deuxième étape. Nous pourrons enfin connaître le vainqueur d'une course de 100 mètres avant même que le coup de pistolet du départ n'ait retenti. Si seulement les coureurs pouvaient être à notre place, ils pourraient décider, en fonction des résultats, de courir ou non.

Merci à la télévision! Ses techniciens ont enfin réussi l'impossible: le voyage dans le temps.

Et pourquoi ne pas transposer cette merveille aux autres émissions, reportages, journaux télévisés, films…? Le son du dénouement d'un épisode de Columbo sur les images du crime. Le son de la météo sur les images de la guerre du Golf.

Soyons prudents! Faute de quoi la technique va bientôt nous dicter ses quatre volontés.

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