dimanche 30 mars 2008

Les fenêtres à carreaux


L'informatique que nous côtoyons tous les jours mérite parfois d'être observée sans préjugés ni a priori. Cette informatique anglo-saxonne dans laquelle nous pataugeons comme des enfants sous la mousson se doit de nous révéler son vrai visage, ses vraies valeurs.

Parce que nous vivons dans un monde francophone, même après quelques années d'apprentissage de la langue de Buisson, beaucoup de termes passent inaperçus, ou plutôt nous semblent communs, voire savants.

Une nouvelle lecture de l'informatique peut nous rendre conscients de certaines banalités dont notre vie quotidienne est truffée. Nous nous limiterons essentiellement au monde Windows et Microsoft. Bien entendu, le monde Apple et Linux aura également bientôt droit à son quart d'heure de célébrité.

Refrancisons donc l'histoire de la microinformatique, à commencer par son gourou, Bill Gates, alias William Gates, alias Guillaume Portes. Ce pauvre enfant, sorti de nulle part (son père est un banal avocat d'affaires et sa mère est obligée de travailler comme professeur et présidente de direction de grandes banques et sociétés), doit s'en sortir seul. Il n'a qu'une passion en tête, le tennis. Mais ce sport de riches lui étant inaccessible, il se tourne vers l'informatique.

A l'école primaire déjà il écrit un jeu de morpion; à l'âge de 13 ans il est obligé de travailler dur pour quelques sociétés locales dont il n'obtiendra pas la moindre stock option.

En 1975, il crée la société minuscule-logiciel (micro-soft), qui deviendra plus tard Minusculelogiciel (Microsoft).

En 1980 il crée un SED (DOS) qu'il réussit, malgré une lourde hérédité, à vendre à IBM (IBM). On connaît sa passion pour le Basique (Basic) et les plus vieux d'entre nous se souviennent certainement du nom de ce logiciel dans les premiers Ordinateurs Personnels (PC), nom quasi imprononçable, le fameux GW-Basic. Beaucoup ignorent encore que GW-Basic vient de Gates William Basic, ce qui promeut Basic au rang de deuxième prénom de Bill, qui garde encore de nos jours son instinct basique.

Quand on s'appelle Portes il y a une chose évidente à faire, inventer les Fenêtres (Windows). Sitôt dit, sitôt fait. Alors que jamais personne ne s'est enrichi en réinventant le feu, la roue ou la pomme (quoi que la pomme...), Bill a vendu tellement de Fenêtres que même les vitriers et les maçons lui paient des royautés (royalties).

Devenu riche, il s'embête un peu, alors il continue sur sa lancée de créateur d'objets de tous les jours. Nous ne pouvons pas les citer tous ici, mais certains méritent que nous nous y intéressions.

Par exemple, le logiciel de traitement de texte Mot (Word) qui fait partie de la suite Bureau (Office), ou encore un programme que Bill trouve Excellent (Excel) ou bien le célèbre logiciel de gestion de bases de données Accès (Access). On trouve également dans Bureau l'éditeur de sites internet Page de garde (Frontpage), le gestionnaire de travail en équipe Sillon (Groove), Réunion Vivante (Live Meeting), Une Note (OneNote). En cherchant bien, il y a aussi Regarder Dehors (Outlook) permettant de rentabiliser les Fenêtres, Projet (Project) pour en faire, Editeur (Publisher) pour éditer bien sûr, et le fameux Pouvoir Du Poing (PowerPoint) pour des présentations percutantes.

Bill a compris que le monde, et surtout les américains, a besoin de mots simples. Outre le fait que ces mots appartiennent dorénavant à Microsoft, cette tendance participe de la démocratisation de l'informatique.

Cela se ressent également hors de Bureau. Ainsi on peut citer Serveur Virtuel (Virtual Server), sorte de femme de ménage que l'on paie, mais qui n'est pas vraiment présente. Il y a le Serveur d'Echanges (ExchangeServer) dont l'autocensure nous interdit de parler ici. Enfin, le Studio Visuel (Visual Studio) dans lequel on peut voir plein de choses, permet de faire du C Dièse Point Net (Csharp/.NET), sorte de troisième lettre de l'alphabet, légèrement rehaussée et tout de même un peu floue.

Dans la lignée de l'Ordinateur Personnel, Bill a créé bien mieux que l'OLPC, que l'ordinateur à 100 dollars: l'Ordinateur Virtuel (Virtual PC). Il est totalement gratuit. Ce qui permet de dire qu'actuellement, si on est un peu malin, on paie uniquement le logiciel.

Bill s'est également souvenu de ses jeunes années et nous a gratifiés de quelques jeux comme le mythique Hache Oeuf Vampire, sorte d'hyper-morpion tridimensionnel et colorisé.

Quoi de plus naturel que de franciser enfin l'informatique, cette inconnue, puisque le nom de la femme de Monsieur Portes est Française (French, Melinda French).

Moralité: sachant tout cela, vous ne regarderez probablement plus un américain comme avant.

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