samedi 28 novembre 2009

Episode 11: il faut viser la tête


Un nouveau logiciel de mail vient de sortir. Parmi d'autres particularités, il possède une boîte "en bois" et une boîte de "déception".

La journée sans fumée a fait un tabac.

Depuis l'invention du Viagra les montres molles de Dalí se sont remises à fonctionner.

Un enterrement, c'est pas gai; mais une rame…

Depuis que les souris n'ont plus de fil, Logitech en fabrique beaucoup plus.

J'opère la chaise, tu perds la chaise, il nous enterre.

Je déteste faire de la musculation, ça me gonfle.

En informatique, la poubelle est sur le bureau et le PC tourne sous Windows. Pourquoi pas une voiture qui tourne sous moteur électrique.

En Suisse, on n'a pas de pétrole, mais on a aussi épuisé la réserve d'idées.

Cette main de Dieu que Marat donna et dont la France profita, Thierry en rit, encore sous le choc.

Sans mes lunettes je te vois bien, sans les détails tu fais plus jeune. Avec mes lunettes je te vois bien.

Après le Coca Light, le coq à l'âne. Un truc sans queue ni tête. En tout cas sans tête.

Ça ne sent pas très bon; ça doit être un bouc Marc. C'est un signe et y a pire.

mercredi 4 novembre 2009

Pas facile de fermer facile.ch


Tous les plans avaient été élaborés dans les moindres détails. Chaque personne avait un rôle précis dans la fermeture de ce site maudit. Réunis autour d'un braséro, nous enclenchons les webcams, comme prévu. L'ambiance est lourde, d'une lourdeur nécessaire.

La disparition de facile.ch est vitale. Les logs du serveur nous ont permis de retrouver la trace de toutes les personnes qui ont téléchargé des portions du site. Elles vont être contactées afin qu'elles détruisent toute trace de ces documents qui portent malheur.

Mais en attendant, Michel et Françoise pleurent. Leurs larmes coulent dans les tasses de vin chaud qu'ils nous ont apportées pour l'occasion. Michel a demandé à un ami séminariste de se joindre à nous, le temps de la cérémonie funèbre.

Après un dernier message de notre générateur automatique d'article, le serveur s'éteint, comme prévu. Nous procédons ensuite à la destruction physique des trois disques durs. Par sécurité nous les brûlons, méthode radicale effaçant toute trace magnétique.

Après un soubresaut du troisième disque, nous voilà enfin débarrassés de facile. Physiquement du moins. Cette cérémonie a eu lieu il y a trois jours. Les restes furent jetés dans un container.

Ce matin, un mail nous averti que facile.ch existe toujours, sous un pseudonyme que nous ne divulguons pas.

L'ami séminariste, expert en exorcisme, use de tout son savoir afin de nous débarrasser de facile. Au bout de deux heures, épuisé et dégoulinant d'une sueur sacerdotale, il nous annonce qu'il ne peut rien faire: facile.ch est devenu immortel. A chaque tentative destruction, il se multiplie sur d'autres serveurs, tel un virus.

Nous ne savons plus quoi faire. Nous avons créé un monstre indestructible. Et, comble de l'horreur, cette chose continue à exploiter le générateur automatique d'articles que nous contrôlions. Dorénavant, tout peut arriver: des articles qui dérapent, des absurdités, bref un gros danger en perspective.

Si quelqu'un lit ce dernier article humain, qu'il vienne à notre secours. Ceci n'est pas une plaisanterie. Et si un autre prog

mardi 3 novembre 2009

Martin s'analyse


Pourquoi toute cette glu ? Ses problèmes quotidiens ne suffisent-ils pas à lui altérer l'existence ? Martin se considère normal, au sens mental du terme. Il se demande encore si son environnement tourne au ralenti, ou si son esprit a gagné en agilité, comme libéré des tiraillements habituels. Il penche, par défaut, pour la seconde solution, sans pouvoir la justifier. Sans même y trouver une logique.

Martin n'est pas vieux, mais les années commencent graduellement et irrémédiablement à lui peser. Parallèlement, son cerveau s'émancipe et améliore ses performances. Il tente de développer son QE sans pour autant léser son QI. Tous les moyens sont bons: écriture, dessin, conversations, ou tout autre moyen de nourrir ce nouvel appétit, encore inconnu. Il doit canaliser, trier, sérier, jeter, mémoriser. Son esprit était un débarras; il essaye de le civiliser, de le rendre présentable.

Mais Martin vit mal cette nouvelle existence, à la fois exaltante et inquiétante. Le poids du QI, les liens de l'expérience, le besoin constant d'explications sont mis à mal par une clairvoyance inexpliquée, lui faisant parfois douter de la réalité.

Entre la vivacité de sa pensée et l'état comateux de son entourage, il y a son corps. Heureusement que seul son cerveau a gagné en vitesse. De cette manière son physique le maintient attaché à la réalité, lui évitant des problèmes psychiques certains.

Le fait même de parler le handicape, car ses pensées doivent ralentir afin que les mots puissent être articulés. Ces mots sortent de sa bouche comme un nouveau-né d'une mère qui ne veut plus le reconnaître. Seul l'accouchement l'intéresse. L'avant, c'est sa nature. L'après est voué à naviguer dans le temps, ou à se perdre à tout jamais, sans que cela lui pose un quelconque problème.

Martin a même songé à ralentir son mental, mais n'y est jamais parvenu. Dans une banale conversation, il est en mesure d'analyser à plusieurs niveaux les flux échangés, en même temps qu'il réfléchit et qu'il improvise une réplique judicieuse, percutante, ou alors volontairement décalée. Rien ne lui ferait plus plaisir que d'être compris par les gens qu'il aime. Mais compris entièrement, subtilités cachées comprises; pas seulement entendu.

Il lui est déjà arrivé, en de trop rares occasions, d'avoir la sensation d'être compris. Quel bonheur! Pas besoin de répéter, expliquer, reprendre, préciser. Un échange de cerveau à cerveau, directement au bon emplacement de la mémoire. Dans ces circonstances, il tourne à plein régime.

Mais la plupart du temps, Martin se réfugie dans l'autosatisfaction de parler, en oubliant la frustration d'être incompris. Il fonctionne de cette manière probablement depuis son enfance, ce qui lui a permis de tenir le coup dans cet environnement qui ne lui est pas adapté.

Ce handicap, car c'en est un, a perturbé son parcours scolaire. Ses études de biochimie furent survolées, sans plus, mais brillamment réussies.

Pauvre Martin

Préférerait-il être dans la glu, comme les autres, et ne pas se poser toutes ces questions ? Finalement, non.