samedi 19 mai 2007

La Suisse est-elle une secte ?

En observant attentivement cet inutile nombril au centre de l’Europe, ce modèle inadapté de démocratie virtuelle, certains détails surprennent.

En début d’année, la TSR (Très Sainte Religion) énumère quasi quotidiennement, dans les journaux télévisés, les indécents bénéfices des grandes multi nationales helvétiques. Plus de sept milliards de bénéfice annuel pour Novartis, près de dix milliards pour Roche (le pharmacien de quartier) et quasiment autant pour des dizaines d’autres sociétés.

Visiblement le gourou et ses évangélistes se portent bien. Où est donc le problème ? Chaque Suisse devrait exploser de joie à l’annonce de ces réussites financières. Le pays prospère et chaque citoyen naïf pourrait se prendre à espérer des retombées bénéfiques sur sa vie quotidienne.

C’est sans compter sur un détail : ces milliards engrangés ne profitent pas aux adeptes dont le seul rôle est de travailler à l’expansion des organes de propagande. Les bénéfices sont communiqués dans le but que chacun se remotive régulièrement pour œuvrer dans l’intérêt général de la communauté.

Les assurances se portent à merveille, alors que les assurés passent pour quantité négligeable. Les primes ne cessent d’augmenter et les disciples n’ont aucune autre alternative que de payer sans rien dire.

Dans cette « référence démocratique », la moindre virgule, le moindre poisson supplémentaire dans le Léman sont soumis à votation. Encore faut-il que les objets soient simplement énoncés, que les sous-entendus et les effets de bord soient avoués. Plus d’un membre de cette étrange communauté s’est retrouvé à subir les conséquences néfastes d’une votation dont il n’a pas forcément mesuré les impacts, faute de clarté. Il se sent alors coupable et l’équipe de gestion le prend alors sous son aile protectrice et le console.

Quand il s’agit de voter sur une question du genre « Etes-vous d’accord pour une gestion plus saine et transparente des finances de l’Etat ? », qui oserait dire non ? Le résultat n’est pas acquis d’avance ; il y a souvent une raison cachée derrière une question anodine.

Un adepte pourrait vouloir se rebeller, vouloir partir ailleurs ! Une telle décision est difficile à prendre tant les liens qui le retiennent sont nombreux : travail, obligations militaires ou fiscales, études. Il peut alors devenir pauvre et errant dans le pays le plus riche du monde. Avec un peu de chance, il parviendra même à mourir de faim.

N’oublions pas que chaque Suisse dont la situation devient désespérante dispose, dans son armoire, d’un fusil d’assaut. Son utilisation inappropriée provoque près de 300 morts par an. S’agirait-il de déçus tentant un transit vers Sirius, autosuggestionnés qu’ils sont d’être devenus inadaptés ? Pour un pays neutre et sans ennemis, disposant d’une armée de « paix », cela fait beaucoup de vies perdues.

Moralité : non, la Suisse n’est pas une secte, mais un merveilleux pays géré par chacun dans l’intérêt de tous.

Aucun commentaire: