dimanche 20 mai 2007

Les mystères de la vie

Si vous êtes à la recherche de sujets de conversation originaux qui pourraient vous mettre en valeur lors de soirées mondaines, vous apprécierez certainement ce qui suit.

Posez tout d’abord la question « Des frères siamois sont-ils des jumeaux ? ». Vous serez ébahi par la diversité des réponses obtenues. Le sujet garantit au moins un quart d’heure de discussions acharnées. Vous pouvez pimenter le débat en ajoutant : « Jumeaux oui, mais vrais ou faux jumeaux ? ».

Dès que l’effervescence retombe vous pouvez relancer la machine en demandant : « Combien de temps au maximum peut-il s’écouler entre la naissance de deux bébés (de la même mère) pour qu’ils soient encore considérés comme jumeaux ? ». Il y a toujours quelqu’un pour proposer deux semaines, ou encore neuf mois.

Si cela ne suffit pas, essayez de vous aventurer dans la génétique. Une femme (dont les cellules possèdent une paire de chromosomes XX) accouche d’un garçon (affublé, lui d’une paire XY). « A quel endroit de la mère et du bébé se trouve la frontière entre les cellules XX et les cellules XY ? ». Beaucoup penseront au cordon ombilical, mais ce n’est pas la bonne réponse. Documentez-vous sur le sujet afin d’épater vos amis.

Juste avant de quitter cette charmante soirée, racontez l’histoire des deux frères siamois, dont l’un a été séparé, mais pas l’autre. L’un des deux, celui qui n’avait pas été séparé, s’est suicidé de désespoir. Jusqu’où est-il mort ??

Moralité : une soirée, ça se prépare.

samedi 19 mai 2007

La Suisse est-elle une secte ?

En observant attentivement cet inutile nombril au centre de l’Europe, ce modèle inadapté de démocratie virtuelle, certains détails surprennent.

En début d’année, la TSR (Très Sainte Religion) énumère quasi quotidiennement, dans les journaux télévisés, les indécents bénéfices des grandes multi nationales helvétiques. Plus de sept milliards de bénéfice annuel pour Novartis, près de dix milliards pour Roche (le pharmacien de quartier) et quasiment autant pour des dizaines d’autres sociétés.

Visiblement le gourou et ses évangélistes se portent bien. Où est donc le problème ? Chaque Suisse devrait exploser de joie à l’annonce de ces réussites financières. Le pays prospère et chaque citoyen naïf pourrait se prendre à espérer des retombées bénéfiques sur sa vie quotidienne.

C’est sans compter sur un détail : ces milliards engrangés ne profitent pas aux adeptes dont le seul rôle est de travailler à l’expansion des organes de propagande. Les bénéfices sont communiqués dans le but que chacun se remotive régulièrement pour œuvrer dans l’intérêt général de la communauté.

Les assurances se portent à merveille, alors que les assurés passent pour quantité négligeable. Les primes ne cessent d’augmenter et les disciples n’ont aucune autre alternative que de payer sans rien dire.

Dans cette « référence démocratique », la moindre virgule, le moindre poisson supplémentaire dans le Léman sont soumis à votation. Encore faut-il que les objets soient simplement énoncés, que les sous-entendus et les effets de bord soient avoués. Plus d’un membre de cette étrange communauté s’est retrouvé à subir les conséquences néfastes d’une votation dont il n’a pas forcément mesuré les impacts, faute de clarté. Il se sent alors coupable et l’équipe de gestion le prend alors sous son aile protectrice et le console.

Quand il s’agit de voter sur une question du genre « Etes-vous d’accord pour une gestion plus saine et transparente des finances de l’Etat ? », qui oserait dire non ? Le résultat n’est pas acquis d’avance ; il y a souvent une raison cachée derrière une question anodine.

Un adepte pourrait vouloir se rebeller, vouloir partir ailleurs ! Une telle décision est difficile à prendre tant les liens qui le retiennent sont nombreux : travail, obligations militaires ou fiscales, études. Il peut alors devenir pauvre et errant dans le pays le plus riche du monde. Avec un peu de chance, il parviendra même à mourir de faim.

N’oublions pas que chaque Suisse dont la situation devient désespérante dispose, dans son armoire, d’un fusil d’assaut. Son utilisation inappropriée provoque près de 300 morts par an. S’agirait-il de déçus tentant un transit vers Sirius, autosuggestionnés qu’ils sont d’être devenus inadaptés ? Pour un pays neutre et sans ennemis, disposant d’une armée de « paix », cela fait beaucoup de vies perdues.

Moralité : non, la Suisse n’est pas une secte, mais un merveilleux pays géré par chacun dans l’intérêt de tous.

vendredi 18 mai 2007

La création

Une vieille dame agresse sauvagement une bande de skinhead.

Un piéton renverse et tue un automobiliste.

Un jeune enfant blesse un pitbull dans un parc.

Une société licencie 30 directeurs.

Un handicapé en fauteuil roulant utilise abusivement des places de parc automobile.

Une mère de famille se suicide en se jetant par la fenêtre de son appartement du rez-de-chaussée.

Un chat sauve un pompier coincé dans un arbre.

Un parapentiste chevronné se tue dans un ascenseur.

Le groupe de sauvetage nautique retrouve un canard noyé dans le Léman.

Un automobiliste mécontent se casse une jambe en voulant déféquer dans un nid de pigeons.

Un cycliste amateur qui refusait le dopage par peur des aiguilles meurt du tétanos.

Dorénavant, pour des raisons d’économie, le transport d’organes pour les greffes se fera par les transports publics.

Un badaud fait exploser accidentellement trente kamikazes.

Un taureau met à mort un torero et repart avec les oreilles et la queue.

Un gardien de prison se fait la belle ; les prisonniers sont à sa recherche.

Un moustique pulvérise une tapette à mouches.

Intoxication dans une église : les hosties n’étaient pas fraîches.

Dans une pharmacie un client demande deux hosties pour mieux avaler un crucifix.

Un curé se confesse par accident à l’un de ses fidèles.

Un iceberg coule à pic en heurtant un chalutier.

Un paysan transgénique meurt après avoir mangé du maïs bio.

Une icône du bureau de Windows fabriquée par Ikea s'effondre et tue le Docteur Watson.

Un adolescent disparaît. Google engage des recherches et pense pouvoir le retrouver en 0.03 secondes.

Un chômeur travaille dur pour retrouver un emploi.

Un vétérinaire pique sept fois un chat en fin de vies.

Un dragueur invétéré met en place un réseau « Oui, fille ! »

lundi 14 mai 2007

Grippe aviaire

Bonaparte aimait le chocolat. Il faut bien avouer que ce n'est pas très utile. Fleur coupée et mousse n'amassent pas le baratin de Xavier. Qui est Xavier ? Je ne sais pas, peut-être jeudi ou Robinson. Et là, plus personne ne suit, ciel bleu et nuages. Dans le triangle de la fenêtre ouverte, on sent le vent à travers les feuilles de l'arbre à drogue qui rugit dans sa caisse. Poules et crustacés, avec un matelas pneumatique, promenez-vous en ville. Les palmes et le tuba sont des moyens de communication rouges et jaunes. Et si la canne adhère c'est la grippe aviaire.

Le chat n'est plus là, il est parti avec le réfrigérateur et le répondeur. Le pauvre s'ennuyait, car le poulailler a brûlé jeudi matin. C'est la faute de Xavier, mais qui est donc ce Xavier ? Le Titanic a sombré hier après-midi. Ce n'est pas très grave, car il était déjà au fond de la piscine lorsqu'on l'a découvert. Aucune victime à déplorer, uniquement des morts. L'armoire ne s'en est pas sortie, il faut dire à sa décharge qu'elle était normande. Tout le monde le dit: "Armoire normande, Poivre d'Arvor".

Je préfère le poivre de Cayenne, surtout le court. Et les cheveux, on n’en parle pas, mais les cheveux c'est important. Ça sert à friser, à défriser, et à sucrer les fraisiers. Après tout, les fraises c'est bleu et conique comme un clown blanc.

Encore Napoléon, mais cette fois-ci le rouge a gagné. C'était prévisible, car il n'avait pas d'armoire normande, lui. Mais si le rouge a gagné, c'est aussi parce que le jaune a coulé le Titanic. À l'envers Titanic ça fait Cinatit. N'est-ce pas une marque de colle tout usage ? Non, c'est Bergamote, le chat de Zébulon qui ne colle pas dans l'histoire. Oui, toujours cette histoire de poulailler. Il faut dire que les poules se sont toutes échappées en moto.

La voiture roulait vite; normal, le chauffeur était mort. C'est bien la première fois que le jaune conduisait tout en étant décédé. Le kiosque vert trônait au centre de la place. On l'appelait Joséphine, car il était en face du café Bonaparte. Manchot, son casque était noir, peut-être même blanc, ça dépend de la lumière.

L'éléphant à trois cornes jouait de la cornemuse en sifflant dans un tuba. Le tuba de la mouche, on ne se mouche pas dans un tuba, sinon ça fait un démonte-pneu.

mardi 8 mai 2007

La banane tue


L'OMSAC a récemment publié une étude démontrant la dangerosité des bananes. La consommation, même modérée, de bananes serait nocive pour la santé. Cette conclusion se fonde sur une analyse effectuée pendant trois ans sur les statistiques d’accidents/décès liés directement à la consommation de bananes.

Il peut paraître étonnant, voire troublant, qu'une banane puisse être dangereuse. Ce problème pourtant bien connu des services d'urgences des hôpitaux est fréquemment évincé des médias. L'économie mondiale de la banane est l'une des plus florissantes. La banane est une source de revenus importante pour les pays en voie de développement. Les conclusions de cette étude déplaisent fortement aux pays exportateurs de bananes.

Pourtant l'aspect nocif de ce fruit ne peut être négligé. D’après des analyses scientifiques certains décès peuvent être imputés directement à la banane.

Mme Schickitung, mère de famille depuis 1993 témoigne : "J'ai vu toute ma famille décimée à cause de ce fruit. Au début, je ne comprenais pas. Il a fallu que je me rende à l'évidence. La banane avait causé la perte de tous les êtres que j'aimais". Ce témoignage poignant est une preuve de plus que la banane est dangereuse.

Une campagne d'information sera prochainement diffusée dans tous les médias afin d'aider la population à comprendre tous les aspects néfastes de la banane. Une loi est également à l'étude afin d'apporter un nouvel étiquetage qui porterait la mention « La banane tue ».

Après ces terribles constatations, l'OMSAC (Organisation Mondiale de Surveillance des Aliments Courbés) tient à rassurer la population concernant la toxicité d'autres fruits. La papaye n'est absolument pas dangereuse. C'est le cas également des oranges et des mandarines. Toutefois, une réserve est émise pour les citrons. Nous pourrions bientôt assister à un moratoire sur la vente , et donc la production, de ces derniers.

Moralité: avoir la banane devient dangereux. Il faut très vite se rabattre sur la frite.

dimanche 6 mai 2007

Mes documents

Encore une fois, merci à Microsoft sans qui je ne saurais pas où mettre mes affaires. Depuis que le dossier Mes documents existe je suis sauvé ; tout ce que je possède est enfin à portée de main.

Avant, mon disque dur était totalement désorganisé. J’avais des fichiers dans tous les recoins. Depuis que Windows m’a suggéré un endroit unique pour enfouir mes documents, je me sens mieux. Plus besoin de réfléchir. Ma vie est un paradis, aussi bien organisée qu’une fourmilière.

Je sais maintenant que j’ai 180 Goctets de choses qui m’appartiennent. Quand je vois une belle photo au hasard de mon butinage de toile, je la place dans Mes documents. Instantanément elle devient mienne. Après tout ce sont Mes documents ! C’est mon espace privé. D’ailleurs Mes documents se trouve dans un dossier qui porte Mon nom. Son contenu est même doublement en ma possession.

Microsoft a pensé à tout. Pour bien me convaincre que ces fichiers son en ma possession, il a créé des subdivisions bien pratiques pour l’organisation de mon bordel ambiant : Ma musique, Mes albums, Mes eBooks, Mes fichiers PSP, Mes formes, Mes Google Gadgets, Mes images, Mes ordinateurs virtuels, Mes vidéos. Et Microsoft sait que je dois travailler mon anglais ; alors il m’a aussi créé des dossiers My Light Notes, My Pictures, My Skype Received Files, May Wallpapers, My Web Sites, My Widgets, etc

Tout est regroupé, tout est à moi. Ma vie est dans Mes documents. Quand je pars en vacances je prends Mes documents avec moi. Rien n’y manque. Quoi que…

Comme j’ai bien compris cette avancée technico-philosophique de Microsoft, je l’ai améliorée en ajoutant Ma voiture, Mon dentifrice, Mon dernier rhume, Mes animaux, Ma poubelle, Ma carte d’identité, Mes fantasmes, Mes lunettes, Ma femme, Ma plante verte et bien d’autres.

J’ai même fait mieux ; le premier niveau ne m’a pas suffi. Dans Mes animaux j’ai créé Mon chien, Mon chat.

Et là, tout à coup, la faille du système, le grain de sable qui met le bâton dans les roues. Mon chien m’appartient, mais il a parfois des tiques et ses tiques me posent des problèmes. S’agit-il de Ses tiques ou de Mes tiques ? J’ai demandé conseil à Microsoft et il est ressorti que les tiques de Mon chien sont, pour des raisons techniques d’organisation de fichiers, également les miennes.

Moralité : depuis quelque temps mon dos me démange. Je pense prendre un rendez-vous chez mon vétérinaire.

samedi 5 mai 2007

Le lingot dort


Tout le monde en a vu un au moins une fois dans un film et s'en fait une image très précise. Pourtant, c'est un objet dont on ignore quasiment tout : le lingot d'or.

Selon l'encyclopédie, le lingot est une masse définie d'un métal coulée en un bloc solide. On l'utilise surtout pour les métaux précieux. L'or, l'argent ou le platine sont ainsi lingotés afin de permettre aux banques centrales de thésauriser des réserves de fonds. On parle également de lingot en finance et notamment en bourse. Il existe même un lingot spécial dit "lingot d'or de bourse". Attention, il ne s'agit pas d'un vulgaire morceau de métal ; ce lingot-là possède des propriétés qui le distinguent de ses congénères.

Tout d'abord son poids ; il pèse entre 995 et 1005 grammes. Son titre de pureté est au moins de 995 grammes d'or pur pour 1000 grammes de lingot. Et il est toujours accompagné de son diplôme de lingot d'or appelé aussi « certificat ». En revanche, ce n'est pas un kilo d'or normal. C’est un kilo d'or « de bourse ». Grâce à cette fonction, il n'est pas soumis à la TVA. Étonnant ? Ce n'est pas tout. Lorsque vous le vendez, il n'est pas non plus soumis au BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux). Le lingot d'or de bourse, c'est la crème des crèmes.

Les lingots sont fabriqués par des fondeurs, mais il existe un métier bien plus surprenant dans le domaine, celui « d'essayeur ». Ce dernier est chargé d’établir le certificat après mesure et validation du lingot. Une des techniques utilisées consiste à faire « sonner » le lingot. En fonction de la douce mélodie entendue, on peut identifier un faux lingot d’un vrai.

Pendant la guerre, on a fabriqué de faux lingots. Appelés lingots « tocs » ou lingots « fourrés » ils sont, pour les premiers, entièrement en plomb et leur poids et leur certificat sont faux. Les seconds sont bien plus finement pensés. Sous une épaisseur d'or, ils cachent une âme de plomb ou de tungstène. Ils pèsent le même poids qu'un vrai lingot et sont muni d'un certificat authentique. Ils étaient entièrement évidés à la main, avec une gouge, afin d'être rempli avec un autre métal. Les finitions étaient parfois faites avec une fraise de dentiste.

Il existe également des mégas lingots ; ceux que l'on voit d’ailleurs dans les films. Il s'agit d’une « barre d'or de bourse ». Elle pèse plus de douze kilos, ce qui la rend plus facilement falsifiable. En effet, les balances qui mesurent des poids d’une dizaine de kilo avec une précision d’un dixième de gramme ne sont pas légion.

On peut trouver différentes qualités de lingots. En fonction des pays dans lesquels ils sont coulés, certaines caractéristiques peuvent changer. Heureusement tous pèsent légalement un kilo. Les lingots de facture française sont, par exemple, un peu plus irréguliers, épais et portent des traces du moule. En Suisse ou en Afrique du Sud, les lingots sont beaucoup plus soignés. Leur poids est rigoureusement exact et identique pour tous, 1000 grammes, et leur titre est toujours de 995/1000. Ils contiennent donc exactement 995 grammes d'or. Leur forme de petite plaque parfaitement régulière et lisse permet de les appeler « lingots d'or plats ». Ils sont toutefois plus rares et légèrement plus chers.

Tous les lingots ne se valent décidément pas.

Moralité : quand le lingot dort, le banquier veille.

vendredi 4 mai 2007

Tromperie par omission

Tout ce que nous absorbons, regardons, touchons et utilisons est sain, testé, approuvé et dépourvu de tout danger potentiel. Les normes et les lois sont respectées, donc nous vivons dans un monde technologiquement et sanitairement parfait.

Oui, mais…Est-ce que par hasard…Est-on absolument sûr…La relativité et la subjectivité n’auraient-elle pas une petite place…

Tout n’est pas noir ou blanc. La moyenne gaussienne des individus supporte parfaitement le blanc, éventuellement un peu de gris. Mais le noir représente le poison mortel, la guillotine en costume de fête, la mort subite. Alors que faire ? Très simple : on invente les normes, les valeurs limites, les doses à ne pas dépasser ou pire, les doses maximales admissibles. Tout à fait rassurant et très cartésien, mais quelle valeur maximale faut-il indiquer dans la loi ? Gris foncé, gris anthracite, noir clair, blanc noirci à la suie ?

Même après avoir fixé des normes, tout peut évoluer. Prenons le cas du taux de pollution de l’eau des puits artésiens de la plaine du Po. Le jour où une majorité d’entre eux fournissait de l’eau trop polluée, les autorités ont simplement modifié la valeur légale maximale de polluants autorisés et, comme par miracle, l’eau est devenue pure et inoffensive.

Prenons un exemple analogue, mais plus simple, à la hauteur de tous les neurones. Dans une piscine sont jetées une dizaine de crottes de chiens. La loi dit que jusqu’à douze crottes on peut se baigner sans risques. Or, après quelques jours on découvre de nouvelles crottes, ce qui porte le total à quinze. La baignade devrait être interdite ; elle ne répond plus aux normes légales. Il faudrait supprimer quelques crottes, mais cela demande du travail et coûte de l’argent. Autre solution : changer la norme. Dorénavant, c’est jusqu’à vingt crottes que la baignade est jugée sans danger. Eh voilà ! Rapide, gratuit et tout le monde est rassuré.

Un autre problème encore plus inquiétant est basé sur cette évidence : « On ne peut pas craindre une chose dont on ignore l’existence ». Il y a quelques années on a pu voir apparaître, par exemple sur les emballages d’enveloppes postales « maintenant non blanchies au chlore ». Jusque-là, la plupart des gens ne se doutait pas de l’utilisation du chlore pour blanchir du papier. Du fait que la loi a été modifiée, probablement dans le but de préciser si cette substance a servi lors de la fabrication, le consommateur moyen apprend d’une part que ce produit était largement utilisé sans qu’il le sache, d’autre part qu’il est désormais possible d’acheter des enveloppes aussi blanches qu’avant sans faire appel au chlore.

Nous sommes alors en droit de nous poser la question « Combien y a-t-il encore de produits toxiques et/ou polluants entrant dans la fabrication du papier ? » Nous découvrirons la réponse à cette question au fur et à mesure que l’évolution des lois imposera des limites plus strictes.

Un nouveau discours commence à pointer le bout de son nez. Dans une publicité télévisée on vante un yaourt « sans aspartame ». Sur un déodorant bio on peut lire dans la composition : sans chlorhydrate d’aluminium, sans paraben, sans phenoxyethanol, sans propylène glycol, sans silicone, sans huile issue de la pétrochimie, sans parfum ni colorant de synthèse, sans matière première d’origine animale.

Indirectement, cette nouvelle présentation nous indique ce à quoi nous avons échappé.

Moralité : vive les non-ingrédients, dont la présence améliore la transparence.