dimanche 26 février 2006

Y a un problème avec les math

J'ai découvert de quoi démolir la théorie des nombres, le principe de Fermat et la théorie de la relativité. J'achète dix CD vierges avec leur boîte dans un magasin quelconque, il y en a pour 5 Francs. Dans le même magasin j'achète dix boîtes de CD vides, elles me coûtent 8 Francs. Cherchez l'erreur. J'ai donc tout intérêt a acheter les dix CD pour 5 Francs. Je vends ensuite les boîtes vides 7 Francs à quelqu'un qui n'a pas encore compris le truc. Donc j'ai mes CD plus 2 Francs de bénéfice.

Autre cas de figure: j'ai besoin de boîtes pour ranger mes CD. Au lieu d'acheter dix boîtes vides pour 8 Francs, j'achète dix boîtes pleines pour 5 Francs. Je rentre à la maison, je mets les CD à la poubelle. J'ai donc économisé 3 Francs et j'ai tout compris au commerce. Autre exemple: j'ai besoin d'une mini pile bouton. Le problème est qu'elle coûte au moins 3 Francs. Je vais chez Interdiscount, j'achète une calculatrice pour 2,50 Francs (oui, ils en vendent, et même des moins chères). J'ouvre la calculatrice, je récupère la pile et je jette la calculatrice. J'ai ma pile, j'ai économisé de l'argent et je contribue à remplir les poubelles.

Soyons un peu plus modernes. J'achète une imprimante à jet d'encre pour 60 Francs. Ce n'est pas le nec plus ultra, mais c'est mieux que le marteau et le burin, et pas cher. Lorsque les cartouches d'encre arrivent en bout de course, je dois débourser plus de 100 Francs pour les remplacer. Que faire ? Quel dilemme! Je rachète une imprimante, je sors les cartouches et je jette le reste. Oui je sais! Les cartouches des imprimantes neuves ne sont pas toujours complètement pleines (mais chut, certains l'ignorent).

Un beau jour j'achète un lecteur MP3 à 300 Francs. Hélas, je m'assois dessus et la vitre se brise. Je retourne chez le gentil et compétant vendeur du charmant petit hypermarché et je demande un devis pour le réparer. Je dois payer 30 Francs pour avoir un devis, somme déduite au final si j'accepte la réparation. Une semaine plus tard le couperet tombe: il y en a pour 350 Francs. Soit je refuse et me retrouve avec un appareil inutilisable suivi de près par un trou de 30 Francs dans mon portemonnaie, soit j'accepte la réparation et je récupère un appareil d'occasion, mais fonctionnel, pour la modique somme de 350 Francs. Troisième possibilité, vous l'avez tous deviné: la poubelle! Et je retourne dare-dare me racheter un lecteur MP3 à 200 Francs, puisqu'entretemps le prix a baissé.

De qui se moque-t-on ? A quoi riment les marges bénéficiaires. Cela a-t-il encore un sens de mettre un prix sur un objet ? Serait-ce cela la société de consommation ?

Moralité, les vendeurs de poubelles ont un bel avenir.

vendredi 3 février 2006

Piratage et protections

Pourquoi les protections sautent-elles les unes après les autres ? Qu'il s'agisse de protection de logiciels, de cartes bancaires, de CDROMs, de compteurs de voitures, de menus d'appareils de photo ou de n'importe quel autre dispositif un tant soit peu électronique.

Pourquoi lorsque Microsoft, avec ses meilleurs techniciens et des moyens financiers sans pareil, sort une nouvelle protection de Windows XP permettant de déjouer les numéros de série pirates, il se passe moins d'une semaine pour que l'ado du coin ou un chômeur déçu par la médiocrité des programmes télévisés puissent déjouer la mastodontique technologie mise en place par des spécialistes, que dis-je, des experts, et les meilleurs du monde ?

Lorsqu'un homme (ou femme) politique annonce telle ou telle mesure de sécurité absolument inviolable, spécialement conçue par les plus grands spécialistes, testée en secret pendant des années par des milliers de cobayes, pourquoi est-on en droit et même en devoir de ricaner bien bas, sachant pertinemment que cela ne tiendra pas la route?

Des exemples, il y en a plein les journaux, plein les magasins, plein les rues, plein les têtes. Bref, ce ne sont plus des exemples, il s'agit de la pure normalité.

Pourquoi les frêles pirates sont-ils toujours plus forts que les experts sur-spécialisés ? La réponse est très simple: ils n'ont pas les mêmes valeurs, ils ne vivent pas dans le même monde, ils n'ont pas les mêmes motivations.

Prenons le cas d'un spécialiste de la sécurité informatique travaillant pour une banque. Il est employé; il travaille la journée, parfois la nuit (mieux payé), mais tôt ou tard il rentre chez lui, généralement une fois par jour. Il a tout de même droit à une vie privée! Et il essaie de ne plus penser à son travail.

Prenons maintenant un pirate, un hacker en culottes courtes. Il est chez lui. Il n'est souvent pas payé. Dès qu'il s'attaque à un problème, il ne le lâche plus. S'il le faut, il va rester croché jour et nuit, sans dormir. Il doit prouver qu'il arrive à percer tel ou tel système de protection. Il en va de sa réputation, de sa vie, de ce que ses copains vont penser de lui. Ce n'est même plus de la motivation, c'est de l'acharnement, de l'obsession. Souvent c'est même uniquement un défi à relever.

On ne peut pas comparer un spécialiste, ayant une foi inébranlable dans les formules et équations qu'il a apprises durant ses dizaines d'années d'études hautement spécialisées, et un "pas grand' chose" autodidacte, déterminé à 200 % et quoi qu'il arrive, à trouver une solution à son problème. Il n'y a pas photo, les deux ne jouent pas sur le même terrain.

Certaines sociétés l'ont bien compris. Elles engagent des ex-pirates pour sécuriser leurs systèmes. Mais probablement l'avantage n'est que passager. Un hacker engagé aura peu à peu tendance à devenir un employé.

Alors que faut-il faire ? Ne plus rien protéger ? Certainement pas, quoi que… Mais non, ce n'est pas viable. Toute personne ayant été lésée dans ce genre de problèmes vous le dira. Il n'y a probablement rien à faire. Il s'agit d'une escalade protection-piratage- protection-piratage… Disons que si les sur-spécialistes méga-intelligents pouvaient seulement un peu moins se vanter d'être les plus forts, cela contribuerait certainement à calmer le jeu.

Si, d'un autre côté, les super-méga-sociétés hyper-structurées pensaient un peu plus à engager des "mordus" d'informatique", plutôt que des porteurs de centaines de diplômes et de certifications en tous genres, mais visiblement incapables de différencier un 1 d'un 0, elles auraient certainement beaucoup à y gagner.

Moralité: y a pas de moralité, le monde est trop injuste.

mercredi 1 février 2006

Nouvelle vision du monde ?

La vie est apparue sur Terre il y a un peu plus de 3 milliards d'années. Au niveau de l'évolution de la vie, au sens de complexité, organisation, intelligence, technologie on peut penser, comme la plupart des scientifiques, à une progression régulière et sans accrocs. Cela sous-entend que notre civilisation actuelle représente ce qu'il y a eu de plus évolué sur Terre. Pourtant, depuis peu, on commence à envisager que l'extinction des dinosaures (il y a quelques dizaines de millions d'années) pourrait être due à l'impact d'une grosse météorite dans le Yukatan. Il est à noter que tous les dinosaures ont disparu de la surface de la planète, et non pas seulement ceux de la région du Yukatan. En plus des dinosaures, beaucoup d'autres espèces ont dû disparaître dans la foulée. Les dégâts d'un choc avec une grosse météorite se ressentent sur tout le globe, entre autres, par l'envoi dans l'atmosphère et la haute atmosphère de milliards de tonnes de fine poussière. Cette masse opaque peut mettre plusieurs mois avant de se déposer, provoquant une longue période d'obscurité, avec tous les effets climatiques que l'on peut imaginer. Les végétaux disparaissent faute de lumière, puis les herbivores et les carnivores.

L'impact d'un corps céleste (comète, astéroïde, etc) avec la Terre pourrait avoir une probabilité plus grande qu'habituellement estimée. Par exemple le 7 janvier 2002 l'astéroïde YB5 a "frôlé" la Terre. Cet objet de plusieurs dizaines de mètres de diamètre est passé à 830'000 km de nous. Et il a été détecté seulement 21 jours avant son passage par des astronomes amateurs, disposant d'un bien plus grand réseau de télescopes que les astronomes "officiels". En 2002 un autre objet d'une centaine de mètres est passé à 120'000 km de la Terre (environ un tiers de la distance Terre-Lune). Il n'a été détecté que 3 jours avant son passage.

Tout cela pour en venir où ? Eh bien au fait, que depuis l'apparition de la vie sur notre planète il y a plus de 3 milliards d'années, bien des chocs avec de tels objets ont pu avoir lieu. A cette échelle on peut même envisager de manière plausible que la vie ait pu atteindre plusieurs fois un niveau de complexité et d'évolution proche du notre, voire supérieur. Des restes ? Quels restes ? En plusieurs dizaines ou centaines de millions d'années de tels vestiges ont pu être totalement éliminés, broyés par les mouvements tectoniques. Il peut y avoir eu plusieurs histoires de la vie sur Terre, sans que nous puissions en avoir de traces ni de preuves.

Cette hypothèse est avancée par Jean-Pierre Petit, astrophysicien de renommée mondiale, notamment dans un de ses ouvrages (ISBN 2-253-11494-4).

Son intérêt réside dans le fait qu'elle prend du recul par rapport à une manière de penser parfois un peu trop nasoproximale. Le bon sens est parfois plus générateur de progrès que l'enfoncement dans des théories pointues et souvent stériles. Il est toujours profitable de prendre du recul et de réfléchir sans préjugés ni aprioris.

Moralité: nous sommes les plus beaux et les plus forts, mais si dans un mois un impact fatal nous élimine de la surface du globe, personne ne pourra même nous contempler.