samedi 31 décembre 2005

Les ratés de la répression

La répression, en voilà une arme redoutable et redoutée! Comme le disait certainement un grand philosophe: "La répression est l'arme de faibles". Dans notre société il est indéniable que toute mesure dissuasive, contraignante ou répressive n'atteint jamais son but. Ou plutôt, elle atteint un but, mais certainement pas celui qui était visé. Ce constat d'échec est visible à tous les niveaux.

Prenons les impôts, invention louable s'il en est. Leur but est de prendre de l'argent à des personnes physiques ou morales et de le placer dans les caisses de l'état. Il est même souvent prévu que plus les revenus sont importants, plus le pourcentage versé aux impôts est élevé. Mais qui fraude ou s'arrange pour payer le moins possible, voire ne rien payer du tout ? Ce n'est certainement pas la caissière de l'hypo-marché du coin. Comment ferait-elle ? Et même si toutes les caissières ne payaient plus d'impôts, la différence devrait être négligeable dans un monde normal. Or, ce n'est pas le cas, partant du principe que ce sont précisément les sociétés myria-nationales et pluri-tentaculaires qui ont les moyens de ne pas payer d'impôts.

Changeons de domaine et penchons-nous sur un problème routier. Il n'est pas rare, pour freiner les véhicules, à la sortie d'une autoroute ou sur une portion de route dangereuse, de trouver des bandes ralentissantes. Vous pouvez y passer à très grande vitesse à bord d'une voiture de sport ou d'une berline d'outre Rhin sans même vous en apercevoir. Mais essayez de surmonter ces obstacles avec une Fiat Koala ou une Micrabulle 0,4 litres qui atteignent péniblement les 80 km/h. Ces voitures finissent en miettes, alors que ce sont les seules à ne pas être concernées. Ne s'est-on pas, une fois de plus, trompé de cible ?

Pour terminer prenons le cas de la plupart des sociétés ayant une importante infrastructure informatique. Les employés utilisent des postes de travail souvent verrouillés, autorisant uniquement certains programmes ou leur interdisant les opérations les plus anodines. Il y a ceux qui se sentent persécutés ou harcelés, et ceux qui font avec. De telles contraintes ont évidemment leurs raisons d'être: la sécurité, la confidentialité, le maintien du rendement, etc. Imaginons, dans une telle société, un employé mal intentionné. Pour peu qu'il sache se débrouiller, il pourra de toute manière faire absolument ce qu'il veut. Voilà un cas typique où des mesures restrictives mécontentent et entravent le travail de la majorité, alors qu'elles n'influencent pas du tout la minorité à qui pourtant elles s'adressent.

Les exemples sont si nombreux qu'on pourrait être tenté de penser que c'est une règle. Il existe même un domaine dans lequel les conséquences peuvent s'avérer catastrophiques et coûter très cher: le piratage associé au problème des protections en tout genre. Cela fera l'objet d'un prochain délire.

samedi 24 décembre 2005

Astrologie, quand tu nous tiens...

L’astrologie c’est tout un univers. Pensez, l’établissement du thème astral d’une personne demande des heures de travail. Et ce n’est pas n’importe quoi. Il dépend, entre autres, de la date et du lieu de naissance spécifiés de manière précise, si possible à la minute près. C’est dire si naître deux heures plus tard change complètement la vie d’une personne. Il suffit d’imaginer un enfant quelques minutes avant sa naissance. Son corps, son cerveau sont constitués, il va naître d’une seconde à l’autre. Un astrologue pourrait faire son thème astral dans la salle d’accouchement, il pourrait indiquer une multitude de caractéristiques concernant son caractère, son comportement, et des aspects bien plus insoupçonnés encore. Seulement voilà, le bébé ne veut pas naître tout de suite, petit problème médical. Après avoir été transporté dans un hôpital à quelques dizaine de kilomètres de là, ce qui retarde sa naissance de quelques heures, il se décide enfin à naître. Catastrophe ! Son thème astral est complètement différent (sinon pourquoi serait-il aussi important de tenir compte du lieu et de la date et heure de naissance de manière aussi précise ?). En fait, chaque minute qui passe, chaque kilomètre parcouru entre la naissance prévue et la naissance effective, bébé les passe à se modifier complètement de manière à coller parfaitement à son nouveau thème astral. La voilà donc, l’explication !

Et le jour où des enfants naîtront dans l’espace, ou pire sur une autre planète que la Terre… Ces pauvres êtres ne pourront jamais connaître leur thème astral, faut de ne pas pouvoir donner les coordonnées terrestre du lieu de leur naissance. Leur vie va être chamboulée, voire détruite par ce maillon manquant qui les relie à leur environnement.

En fait, le rêve de tout astrologue devrait être de vivre dans un monde où il y aurait une seule planète autour du soleil. Pour le même prix il pourrait faire un thème astral en beaucoup moins de temps !

J’ai beaucoup d’admiration pour les astrologues. Travailler toute la journée avec tous ces animaux, des lions, des poissons, des béliers, des singes (non, ça c’est chinois !). Je suis même pour introduire d’autres animaux dans les signes du zodiaque, par exemple la poule, le cygne, l’ornithorynque.

Mais si on ajoute des animaux il faudrait virer quelques trucs horribles, il n’y a que douze places. On pourrait supprimer le cancer qui ne sert plus à personne, la balance ou la vierge.

Avec un tel système, on pourrait trouver quelqu’un qui est du signe du cygne, dernier des cons. Ou bien un toréro du signe du taureau, un plongeur du signe des poissons, un triplé du signe des gémeaux, un juge du signe de la balance ou encore un rugbyman du signe du bélier. Et comme les animaux sont également nés quelque part à une date donnée, il ont également un signe du zodiaque qui leur est gentiment attribué. On pourrait avoir une antilope du signe du lion, ou un scorpion du signe du scorpion. Et enfin le fameux cygne du signe du cygne.

S’il y a bien un moteur d’enthousiasme et d’optimisme dans nos vies monotones, c’est l’horoscope. Comment arriver à s’en passer ? Comment aller travailler le matin l’esprit serein sans savoir si la journée va être bonne ? Et du travail, encore faut-il en avoir. Les horoscopes d’il y a une vingtaine d’année souhaitaient autant de réussite sur le plan professionnel que les horoscopes actuels ; alors même que le chômage a augmenté de manière effrayante.

Mais tout cela est indépendant de l’astrologie, cette merveilleuse science, innovante et bienfaisante.

Comme je ne suis pas superstitieux, parce qu’il paraît que cela porte malheur, je ne consulte jamais un horoscope.